·
La
Federal Reserve US n’a jamais
pratiqué, dans l’histoire des banques centrales, une politique
aussi laxiste en achetant pratiquement sans limite les obligations
d’Etat émises par les USA ou les agences gouvernementales de ce
pays et en imprimant tout aussi sans limite ex nihilo autant de dollars US
que nécessaires pour lui permettre d’atteindre cet objectif,
comme pour entretenir ad infinitum la
surévaluation extrême des actifs US (actions comme obligations),
ce qui gonfle son bilan devenu hypertrophié et pour l’essentiel
composé de papiers pourris c’est-à-dire sans valeur
réelle. L’Etat fédéral US n’a jamais connu,
dans l’histoire en temps de paix, un déficit budgétaire
aussi important ni n’a été aussi surendetté
puisqu’il doit à nouveau solliciter du Congrès US un
onzième relèvement consécutif du plafond de sa dette
publique, dont le principal n’est plus remboursable, qui pourtant
continue d’augmenter à vitesse exponentielle. Toute cette
gabegie a été rendue possible par la cessation de la
convertibilité du dollar US en or, la généralisation du
mécanisme des réserves fractionnaires et la manipulation des
taux d’intérêt à court terme que la Federal Reserve US (comme plusieurs autres banques
centrales d’ailleurs) a réussi à fixer à un niveau
négatif rendant ainsi pour le moment quasiment indolore
l’endettement généralisé de la plupart des acteurs
étatiques ou privés.
·
Tant Bernanke
qu’Obama et leurs supporters keynésiens estiment que les
contraintes qui s’imposent à toute banque centrale et à
tout Etat se trouvant dans des situations aussi dégradées ne
s’appliquent pas à eux puisque, le dollar US étant la
monnaie de réserve mondiale, ils disposent d’un blanc seing permanent pour imprimer de la fausse monnaie
et pour s’endetter afin de financer le train de vie des
Américains qui a depuis longtemps dépassé leurs moyens
réels, sans que cela entraine à un moment ou à un autre
la chute des actifs US, le dollar US en particulier, du fait d’un
dérapage inflationniste majeur et/ou d’une perte de confiance
généralisée à l’endroit desdits actifs se
traduisant par exemple par une forte remontée des taux
d’intérêt à moyen et long terme (que les banques centrales ne
contrôlent que difficilement, ainsi que le montre l’exemple de la
hausse de ces taux dans les Etats les plus endettés de la zone euro). 2013
nous dira s’ils ont eu raison ou s’ils ont eu tort. Ce sera, en
quelque sorte, l’heure de vérité.
A supposer qu’ils aient eu tort, comme plusieurs membres du Conseil de
la Federal Reserve et parlementaires US s’en
inquiètent actuellement, et qu’ils doivent, pour ce qui concerne
la Federal Reserve, cesser le « Quantitative Easing Forever » et, pour
l’Etat US, massivement réduire les dépenses publiques
tout en augmentant fortement les impôts des ménages et des
entreprises, l’économie US, privée du double levier de
la croissance illimitée des liquidités monétaires comme
de l’endettement sans fin, entrerait dans une forte contraction cassant
pour longtemps sa croissance artificielle selon le schéma
–prévu par les économistes de l’Ecole autrichienne-
qui s’applique actuellement à l’Europe et
s’appliquera bientôt au Japon, eux-aussi frappés par
l’effondrement keynésien. Voilà le risque qui guette
l’Occident contre lequel il n’y a guère, pour un
détenteur de capitaux, de moyens de se protéger à part
de placer l’essentiel de son capital en biens réels (or,
argent-métal, immobilier), qui garderaient mieux que les actifs de
papier leur valeur intrinsèque en cas de krach boursier, obligataire
et/ou monétaire, même si les manipulations actuelles des
autorités monétaires parviendront peut-être encore pour
un certain temps à enrayer toute appréciation majeure des prix
des métaux précieux, parce qu’elle constitue le
baromètre mesurable de l’échec de leurs politiques.
Certains nous reprocherons de
bâtir un scénario noir qui n’a pas de chance de se
produire puisque « Cette fois-ci, c’est différent !
» et que les leçons de l’histoire économique et
monétaire doivent être remisées dans un musée,
étant donné les connaissances et les instruments
supposés infaillibles dont disposent les « grands argentiers
» comme les gouvernements modernes. A notre avis, tout cela n’est
qu’un écran de fumée visant à cacher une situation
de risque systémique totalement inconnue jusqu’ici, puisque
jamais une crise de l’ampleur de celle que nous connaissons n’a
été aussi mal traitée par des banques centrales et des
Etats ayant eu recours à la fuite en avant sans jamais mettre un terme
aux processus destructeurs de la création monétaire
artificielle et de la dette perpétuelle. Quant à la pratique
des taux d’intérêt à court terme négatifs,
ayant pour effet d’ « euthanasier les rentiers » comme le
conseillait John Maynard Keynes puisque, lorsque l’argent ne coûte
plus rien et ne rapporte plus rien, personne ne peut conserver son capital,
constamment rogné par l’inflation ou la perte de pouvoir
d’achat de la monnaie, c’est le meilleur moyen de tuer
l’investissement et donc la croissance économique, tant il est
vrai que l’épargne d’aujourd’hui c’est
l’investissement de demain.
La réalité, comme
l’écrivait Ludwig von Mises dans
« L’action humaine » : c’est
qu’« Il faudra bien que l’on comprenne que les tentatives
d’abaisser artificiellement, par l’extension du crédit, le
taux d’intérêt qui se forme librement sur le marché
ne peuvent aboutir qu’à des résultats provisoires et que
la reprise des affaires, qui intervient au début, sera
forcément suivie d’une rechute profonde, laquelle se traduira
par une stagnation complète de l’activité industrielle et
commerciale… Un boom d’expansion du crédit doit
inévitablement conduire à un processus que le discours commun
appelle dépression… La dépression n’étant en
fait qu’un processus de réajustement, de remise en ligne des
activités de production avec l’état réel des
données du marché… Toute tentative de substituer des
moyens fiduciaires à des biens capitaux inexistants est vouée
à l’échec… Il n’y a aucun moyen de soutenir
un boom économique résultant de l’expansion à crédit.
L’alternative est ou bien d’aboutir à une crise plus
tôt par arrêt volontaire de la création monétaire,
ou bien à une crise plus tard avec l’effondrement du
système monétaire qui est en cause… Le résultat de
l’expansion du crédit est un appauvrissement général…
». D’où sa conclusion dont on peut
vérifier tous les jours l’évidence : « Les
crises économiques sont provoquées par les politiques
monétaires expansionnistes des banques centrales » !
Lire:
http://www.zerohedge.com/news/2013-01-03/bill-gross-ben-bernankes-latest-helicopter-flyover-and-money-nothing-debt-free
Lire
aussi:
http://www.financialsense.com/contributors/lance-roberts/cliff-resolved-deficit-set-to-explode
http://news.xinhuanet.com/english/world/2013-01/02/c_132075820.htm
http://www.moneynews.com/InvestingAnalysis/Spiro-rally-misplaced/2013/01/03/id/469902
http://www.moneynews.com/InvestingAnalysis/experts-bonds-tumble-rally/2013/01/03/id/469874
–
http://www.bloomberg.com/news/2013-01-04/fed-debated-qe-end-in-2013-amid-concern-over-total-assets.html
http://fr.finance.yahoo.com/actualites/la-fed-sen-tient-%C3%A0-sa-politique-malgr%C3%A9-211548958–business.html
http://www.moneynews.com/Economy/Feldstein-Fed-quantitative-easing/2013/01/03/id/469908
http://www.moneynews.com/Newsfront/debt-crisis-shelby-cliff/2013/01/02/id/469821?s=al&promo_code=115EF-1
–
http://www.spiegel.de/international/world/massive-japanese-sovereign-debt-could-become-global-problem-a-875641.html
Notre scénario pour 2013:
http://www.businessinsider.com/byron-wiens-10-surprises-for-2013-2013-1
http://kingworldnews.com/kingworldnews/KWN_DailyWeb/Entries/2013/1/4_Yamada_-_Incredibly_Important_Chart_%26_Commentary_On_Gold.html
http://www.goldtradingexperts.com/1/post/2012/12/using-the-value-of-the-dollar-to-predict-gold-price-movements.html
–
http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-or-ou-actions-minieres-.aspx?article=4160227898G10020&redirect=false&contributor=James+Turk.
–
Cette semaine, les
obligations d’Etat US ont fortement chuté pendant que les
actions US se sont reprises (mais sans parvenir à casser leur plus
haut). Ce qui est logique puisque à l’inquiétude du
fiscal cliff (qui a été
évité de justesse) a succédé celle du
relèvement du plafond de la dette US (qui sera beaucoup plus difficile
pour l’administration démocrate d’Obama à obtenir
du Congrès républicain sans qu’elle consente à des
réductions massives des dépenses publiques). D’où
la hausse des taux d’intérêt US à moyen et long
terme que réclament déjà les investisseurs. Une
poursuite de la chute des obligations US couplée à une vive
remontée des taux longs US constituerait le pire scénario pour
l’économie US mettant en échec la Federal
Reserve à maintenir les taux US le plus bas possible, ce qui
finalement ferait chuter aussi les actions US et aussi le dollar US.
L’euro/dollar US a un peu corrigé à la baisse, du fait de
la forte hausse du dollar/yen organisée par le gouvernement et la
banque centrale du Japon, ce qui implique que l’or et
l’argent-métal sont restés dans leur canal baissier, tout
en clôturant la semaine au dessus de leurs
lignes de support respectives qui ont à nouveau tenu.
|