Voilà maintenant 42 ans que les
banquiers du monde sont parvenus à alchimiser de l’or au travers de l’établissement
du négoce de contrats à terme. C’est pourquoi, en ce début d’année, nous nous
pencherons sur la manière dont nous en sommes arrivés là.
Commençons l’année 2017 en nous
en retournant en 1974.
Au cours de ces quelques
dernières années, vous m’avez beaucoup vu mentionner l’histoire et les faits
de la suppression et de la manipulation du prix de l’or. A chaque fois que
ces dernières sont mentionnées lors d’une interview ou d’une présentation
quelconque, elles sont présentées ainsi :
- Après Bretton
Woods, les Etats-Unis ont tenté, à eux seuls, de maintenir le prix de l’or
à 35 dollars par once. A la fin des années 1950, une crise en a découlé
après que les réserves d’or des Etats-Unis ont décliné d’un tiers à
mesure que les pays du monde ont échangé leurs dollars contre de l’or.
Des audiences ont été tenues à Capitol Hill, et des décisions ont été
prises quant à la gestion de ce prix de l’or de 35 dollars par once.
- Ce qui a mené
à la formation de la London Gold Pool en 1961. Les Etats-Unis ne
seraient désormais plus les seuls à offrir un métal jaune à 35 dollars
par once. Sept autres pays ont été recrutés afin de réduire les retraits
subis par les réserves américaines. Cet effort de gestion du prix de l’or
a fonctionné sept années durant jusqu’à ce que la demande globale en or
écrase la Gold Pool jusqu’à la faire disparaître en 1968.
- Les Etats-Unis
se sont soudainement retrouvés seuls, et la demande en or en échange de
dollars a atteint de tels extrêmes que le président Nixon a été obligé d’annuler
la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971. Il s’agit là de la « fermeture
du guichet de l’or » dont vous avez certainement entendu parler.
Peu de temps après, un nouveau
mouvement est né aux Etats-Unis pour demander le retour de la propriété d’or
privée. Souvenez-vous que FDR l’avait interdite en 1933. Le premier janvier
1975, les citoyens américains ont finalement retrouvé leur droit de posséder
de l’or physique.
Mais quelque chose de très
important s’est produit la veille, le 31 décembre 1974. Ce jour-là, le Commodity
Exchange Inc., aussi connu sous le nom de Comex, a commencé à proposer des
contrats à terme sur l’or et, comme vous le verrez ci-dessous, c’est au
travers de ces contrats de produits dérivés de l’or que les banquiers globaux
et les gouvernements sont enfin parvenus à alchimiser de l’or… une tâche qui
avait jusqu’alors déjoué les scientifiques des siècles durant.
Vous vous rappelez peut-être qu’il
y a quelques années, Wikileaks a publié tout un assortiment de câbles
gouvernementaux autrefois classés confidentiels. Wikileaks les a documentés
puis publiés sur son site web sous la catégorie « Librairie publique de
diplomatie américaine ». Voici le câble daté du 10 décembre 1974 :
Ce document explique clairement
les intentions derrière l’établissement de produits dérivés de l’or en vue de
remplacer le métal physique. En voici le paragraphe clé :
Voici donc la vérité. Disponible
aux yeux de tous. Les « attentes des négociants » de 1974 sont
manifestes en 2017. Les marchés des contrats à terme ont atteint des « proportions
significatives », et les échanges physiques sont « minuscules en
comparaison ». La suppression des prix, la manipulation et la volatilité
ont « mis fin à l’accumulation d’or de long terme » par les
citoyens américains, et très peu considèrent aujourd’hui l’or comme étant une
monnaie, mais plutôt comme une marchandise ou une « valeur refuge ».
Il n’en est pas moins que la
fraude des banquiers prendra fin lorsque s’effondrera la confiance en les
devises fiduciaires et que la demande en monnaie physique écrasera le système
de réserve fractionnaire. Cela pourra-t-il arriver en 2017 ? C’est
certes possible, parce que les taux d’intérêt négatifs et les dévaluations de
devises mènent toujours à toutes sortes de conséquences inattendues. Mais peu
importe le timing, le résultat en est connu. Aucun système établi sur la
fraude et la tromperie ne peut résister à l’épreuve du temps, et l’alchimie
de réserve fractionnaire des banquiers n’a rien de différent. Elle finira par
s’effondrer. Soyez-en certain.