666, le chiffre de la bête et du diable.
C’est aussi le montant du déficit officiel du budget américain en hausse
de 13,6 % en 2017 par rapport à l’année fiscale américaine de 2016.
« Le déficit budgétaire des États-Unis pour l’exercice 2017, clos en
septembre, a bondi de 13,6 % en 2017, représentant 3,5 % du PIB, en raison
notamment des dépenses associées au vieillissement de la population.
Le déficit des finances de l’État fédéral s’est établi à 666 milliards de
dollars sur les douze mois de l’année budgétaire, contre 586 milliards en
2016, selon les chiffres du Trésor américain publiés vendredi. »
Quand la FED cesse ses injections, c’est l’État qui compense et
inversement
Cela fait des années (presque 10 ans) que ce petit manège savamment
orchestré dure avec la complicité générale des commentateurs et autres
analystes qui oublient consciencieusement d’analyser et de commenter !
Que se passe-t-il ?
C’est assez simple.
Il faut inonder le monde de liquidités, enfin le monde financier, car les
vrais gens dans la vraie vie, eux, ne sont pas inondés d’argent, ils sont
même plutôt « à l’abri du pognon » comme on peut dire vulgairement parlant.
Sauf que parfois, il convient de changer la source du flux de liquidités
afin de faire croire à un semblant de normalité en ce bas monde économique.
Ainsi, lorsque la FED, la Banque centrale américaine, fait surchauffer ses
planches à billets, elle finit par annoncer une réduction pilotée avec un
immense savoir-faire de ses injections de fausse monnaie. Le monde entier se
félicite de ce retour à la normalité monétaire et ne fait pas le
rapprochement avec, au même moment, les augmentations de déficits budgétaires
de l’État fédéral qui prend le relais afin d’injecter peu ou prou les
sommes qu’il manque à l’économie pour continuer la grande illusion de la
croissance économique.
À chaque phase de réduction des injections monétaires de la Banque
Centrale américaine correspond une hausse systématique du déficit de l’État
fédéral.
Cette année n’y fait pas exception.
L’État américain compense le manque d’injection de la part de la FED, et
lorsque les déficits commenceront à faire trop peur, le gouvernement
américain annoncera, à grand renfort de trompettes et autres communiqués de
presse, qu’il va faire un budget de réductions drastiques des dépenses.
Et vous savez quoi ? Les dépenses baisseront comme par miracle et
enchantement. Au même moment, la FED fera un nouveau plan d’injection mais
évidemment, aucun lien ne sera fait entre les deux événements… Et puis quand
les marchés se diront « quand même, tout cet argent donné gratuitement par la
FED, ce n’est pas bien », la FED fera l’inverse et le déficit budgétaire
augmentera…
Ce petit manège est réglé comme du papier à musique.
263 milliards pour les intérêts de la dette
« ”Ces chiffres devraient tirer la sonnette d’alarme pour Washington,
rappelant que nous avons besoin de faire croître notre économie et de mettre
de l’ordre dans notre budget national”, a renchéri le directeur du bureau du
Budget de la Maison-Blanche (OMB) Mick Mulvaney.
Dans le détail, les dépenses de l’État se sont inscrites en hausse de 3,3
% pour s’établir à 3 981 milliards de dollars tandis que les recettes ont
baissé de 0,9 % à 3 315 milliards.
Le Trésor souligne que les dépenses en matière d’assurance pour les plus
âgés (Medicare) et pour les plus démunis (Medicaid) ont contribué à la hausse
du déficit avec des progressions respectivement de +1 % (708 milliards) et +2
% (375 milliards).
À cela s’ajoute une hausse de 1 % des dépenses consacrées aux programmes
militaires (569 milliards) et de 45 % dans l’éducation à 112 milliards.
Les intérêts de la dette (263 milliards) ont également pesé dans le
budget. »
Et encore, on ne parle pas ici de la baisse spectaculaire d’impôts que
Trump veut faire voter et qui atteint… 1 500 milliards de dollars.
Autant dire que le déficit américain va exploser dès cette année à la
hausse et de façon phénoménale.
Comme vous pouvez le voir donc, la situation, loin d’être normalisée,
repose en réalité sur des petits arrangements de communication et de très
nombreux artifices comptables et financiers.
La seule chose que je concède, c’est que la situation, d’un point de vue
de la gestion psychologique des masses et des marchés, est gérée d’une main
de maître.
Mais cela ne change rien à la gravité de la situation. Cela permet juste
d’occulter et de donner un sentiment de normalité et de contrôle qui n’a
jamais été aussi faux.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !