A la rue pour 5 milliards d'Euros

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24hgold
Published : February 18th, 2008
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Category : Opinions and Analysis




La Société Générale a donc procédé la semaine dernière, dans les conditions humiliantes que l’on sait (décote de 44% sur le dernier cours coté) à une augmentation de capital de 5 milliards d’euros.


Ce qui ne laisse pas d’étonner, mis à part le fait que cette augmentation de capital ait été garantie par un pool de banques le 21 Janvier, date de l’annonce des pertes du trader fou (ou de génie, selon les commentateurs), est qu’un aussi faible montant de pertes ait pu mettre à mal un des plus grands établissements financiers français.


5 milliards d’euros de pertes et la banque est contrainte de se vendre à vil prix.


Mais en fait, que représentent 5 milliards d’euros pour la Société Générale ? D’après son bilan, 5 milliards d’euros, cela fait 86 % du résultat 2006, 10 mois du résultat prévisionnel 2007, 16 % de la situation nette de la banque au 31 Décembre 2006,  et moins de 0.5 % du total de son bilan.    Tout ceci sans compter la masse phénoménale d’engagements hors bilans et non comptabilisés, d’options, d’assurances et de produits dérivés dont cette banque, parait il, est une des plus grandes spécialistes mondiales, ce qui au passage nous rassure sur la situation probable de ses confrères.  5 milliards d’euros, autant dire une misère.


Et donc, que diable sont donc ces 5 milliards d’euros, pas même une année de bénéfice, pour que cette banque ait aussi désespérément besoin d’argent frais ?


Ces 5 milliards d’euros représentent la somme nécessaire pour que la banque respecte les critères de solvabilité dits de Bale II, qui fixent le seuil des fonds propres minimum d’un établissement financier. Si ce seuil n’est pas atteint, la banque pourrait être, au pire, exclue de la communauté de la finance, tenue pour pestiférée par ses pairs et se voir, figurativement parlant, refuser ses billets aux guichets de ses confrères. Autant dire qu’elle risquerait la faillite comme une vulgaire épicerie de quartier qui n’aurait pas remboursé son découvert dans les temps.


Nous n’en arriverons pas là, bien entendu, la « solidarité de place » (entendez les autres banques dans la même situation) jouera à plein, la banque centrale fera marcher la planche à billets (pardon, « émettra des liquidités »), ou la banque sera purement et simplement nationalisée comme Northern Rock en Grande Bretagne, l’Etat Britannique venant d’ajouter 100 milliards de livres à sa dette déjà colossale pour en garantir les dépôts.


Citibank, la plus grosse banque du monde, UBS, la plus sang bleu des banques Suisses et bien d’autres des plus grands noms de la finance, comme Merryl Lynch, ont toutes pris le même chemin depuis deux mois, à savoir un refinancement colossal réalisé dans l’urgence et à des conditions usuraires. Augmentation de capital avec 44% de décote pour la Société Générale, 20% de décote et un dividende garanti de 11% pour Citibank, etc, alors qu’il est encore possible en Europe d’acheter un petit pavillon sur 30 ans à un taux de moins de 5% . Faut il que la situation soit grave pour que les banquiers payent des taux plus élevés que leurs clients.


La morale de cette histoire est qu’une société bénéficiaire depuis des années qui doit se refinancer en catastrophe après avoir perdu moins d’un an de résultat n’a aucune réserve, point à la ligne.


Et cela augure mal, très mal, de la situation future de cette banque, - comme de tout le système financier- , lorsque se déclanchera le tsunami de pertes liées à leurs prouesses de ces dernières années, des SIV aux subprimes, des CDO aux CDO au carré, des produits dérivés et autres engagements hors bilan n’ayant pour but que de franchir en toute opacité les ratios de réserve, qui maintenant ne tiennent qu’à un fil.


A un trader, pardon.


A propos, vous avez de l’or ?



Signé Véner



Véner est contributeur à 24hGold.com. Les vues présentées sont les siennes et peuvent évoluer sans qu’il soit nécessaire de faire une mise à jour.   Les articles présentés ne constituent en rien une invitation à réaliser un quelconque investissement.  L’auteur, 24hGold ainsi que toutes parties qui leur seraient directement ou indirectement liées peuvent, ou non, et à tout instant, investir ou vendre dans tous les actifs présentés dans ces colonnes. Tous droits réservés par 24hGold.







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Reprenant le flambeau de Signé Furax, signé Véner s'amuse à décrire l'actualité économique dans ce qu'elle a d'absurde et d'incohérent.
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