La Banque centrale
européenne a admis aujourd’hui que la devise dont elle est responsable est
aspirée dans un vortex déflationniste. Elle a répondu à la situation comme à
son habitude, par une dévaluation. Les citoyens de la zone euro y ont quant à
eux répondu comme nous pouvions nous y attendre, en convertissant leur
monnaie papier sans garantie et dont la valeur sera bientôt nulle en des
actifs tangibles. Ils se sont tournés vers l’or.
Après avoir fortement
chuté en 2013 et avoir fait du sur-place tout au long de 2014, le prix de l’or
en euros grimpe déjà depuis quelques mois. Cette transformation soudaine
plutôt que graduelle a toutes les allures d’une crise de devise, notamment
parce qu’il faut beaucoup de temps à la plupart des gens pour comprendre que
leur gouvernement n’a aucune idée de ce qu’il fait ou leur ment ouvertement.
Mais une fois qu’ils le réalisent, ils agissent très vite.
Le graphique de l’or
pour l’Europe est loin d’être aussi spectaculaire que celui de la Russie (voir
ce lien), parce que l’Europe ne dépend pas des exportations de pétrole,
et que l’euro, bien qu’il perde de la valeur face au dollar, n’est pas encore
en chute libre. Mais avec un trillion d’euros supplémentaire qui devrait
intégrer le marché l’année prochaine, et une série de crises politiques au
prochain tournant, la recherche de sécurité pourrait bien vite se transformer
en panique.
L’Europe et la Russie ne
sont pas les seuls à faire face à de potentielles crises de devises. Voici à
quoi ressemble le prix de l’or en dollars canadiens :
Comprenez bien qu’il ne
s’agit pas ici d’émettre une prévision quant à notre avenir proche, mais d’une
tentative d’illustrer la nature de l’or. Il se comporte ainsi en période de
crises, puisqu’il est une monnaie saine et ne peut pas être créé à l’infini
par des banques centrales désespérées - contrairement à l’euro, les dollars
canadiens et les autres devises fiduciaires. Ces graphiques montrent ce qui
se passe ne fois que cette différence commence à prendre de l’importance.
A l’heure actuelle, les
inquiétudes ne concernent que certaines régions. Les Européens perdent
confiance en leurs gouvernements et se tournent vers l’or, sans pour autant
remettre en question des concepts tels que l’activisme des gouvernements et
la gestion des devises fiduciaires par les banques centrales. Pour eux, l’euro
pourrait s’en sortir s’il était mieux géré.
Nous aborderons le
prochain chapitre lorsque suffisamment de devises locales s’effondreront et
que suffisamment de gens se rendront compte que le problème n’est pas
spécifique à certains gouvernements ou certaines formes nationales de
monnaies, mais à l’idée de devise fiduciaire. Lorsque cela se produira, le
graphique global du prix de l’or ressemblera plus à celui de l’Europe – mais avec
davantage de zéros.