Wall Street n’est rien d’autre
qu’un des motels financiers insalubres qui jonchent ce qui est aujourd’hui
devenu un immense bidonville économique. La monnaie notionnelle y est
florissante mais ne peut survivre que là. Ce que nous percevons aujourd’hui n’est rien de plus que
le système d’exploitation de cette économie cherchant tant bien que mal à se
réduire en pièces.
La raison pour laquelle nous
avons tant de mail à comprendre ce qui se passe est que les divers joueurs de
l’économie globale ont établi une armature de mensonges pour le maintenir en
place – notons par exemple la création de liquidité par les banques
centrales, qui prétend être un afflux de capital nécessaire au soutien des
marchés. Il serait plus correct de l’appeler « capital
contrefait ». Il n’a rien de liquide, et est même plutôt gazeux. C’est
pourquoi il a tendance à laisser s’échapper des « bulles » là où il
afflue. Quand ces bulles explosent, du gaz s’en échappe très vite, et il ne
se passera pas bien longtemps avant que le monde soit jonché des restes de
baudruche pathétiques de tant de rêves et d’espoirs.
Tous ces efforts tragiques qui
visent à maintenir en place une matrice de mensonges auraient pu se
transformer en une série d’activités visant à préserver le grand projet de
civilisation. Mais voilà qui aurait requis le démantèlement de rackets tels
que celui de l’agro-industrie, de l’industrie médicale, de l’industrie
automobile, de l’industrie d’expansion suburbaine et de l’industrie des prêts
étudiants. Tous ces systèmes devront disparaître et être remplacés par des
programmes directs et honnêtes au service de la production alimentaire, du
commerce, des soins, de la construction de nouveaux lieux de vie et de
l’éducation.
Toutes ces industries devront
être réduites, devenir moins complexes, être localisées et se concentrer sur
la réalité du monde qui les entoure – plutôt que de reposer sur des
intermédiaires sinistres qui empochent des couchent entières de valeur et ne
laissent rien derrière eux qu’une fine couche de déchets. Ces réformes
inévitables sont contenues par l’intransigeance d’un système bancaire
incapable d’admettre être entré dans une phase critique. Il est soutenu par
la seule confiance en la lévitation perpétuelle. Il est raisonnable de croire
qu’ébranler cette confiance pourrait nous mener à la guerre. Après tout, un
certain nombre de cités-Etats seront peuplées de foules en colère à la
recherche de moyens de survie et de réponses concises – et une grande partie
du capital qui leur reste est susceptible d’exploser.
There is an awful
lot that President Barack Obama has to answer for after all this time. But
there is almost no public chatter (let alone true debate) about his failure
to discipline the banking system. He should have commenced to restructure the
biggest banks in January of 2009. He should have proposed through his
congressional proxies the reinstatement of the Glass-Steagall act. Almost
nobody besides Bill Black has remarked on the remarkable record of the SEC
under Obama in making no criminal referrals to the Department of Justice, not
to mention the stupendous dereliction of Attorney General Eric Holder.
Le président Barack Obama aura
beaucoup de réponses à apporter. Mais il n’existe plus aucun débat public
quant à son échec face aux excès du système bancaire. Il aurait dû commencer
à restructurer les plus grosses banques en janvier 2009. Il aurait dû
proposer par le biais des membres du Congrès la remise en place de la loi
Glass-Steagall. Personne, si ce n’est Bill Black, n’a soulevé la passivité
remarquable de la Commission des valeurs mobilières des Etats-Unis sous
Obama, qui n’a déposé aucune plainte auprès du Département de la justice,
sans parler de la faute professionnelle de l’avocat général Eric Holder.
Barack Obama n’est bien
évidemment pas le seul titulaire éminent de charge publique aux Etats-Unis.
Le comportement de tous les autres au cours de cette dernière
décennie représente un tel échec en termes de cran et d’action que la jeune
génération pense certainement qu’il n’existe plus d’autre solution que la
révolution. Je suppose que les jeunes d’aujourd’hui auront leur chance. Tout
ce qui se profile à l’horizon – notamment les chants idiots des haussiers de
la finance – laisse supposer toujours plus de conséquences déchirantes aux
actions des prétendus sages qui gouvernent les affaires monétaires
aujourd’hui.