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Published : December 08th, 2014
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Category : Editorials

Wall Street n’est rien d’autre qu’un des motels financiers insalubres qui jonchent ce qui est aujourd’hui devenu un immense bidonville économique. La monnaie notionnelle y est florissante mais ne peut survivre que là. Ce que nous percevons aujourd’hui n’est rien de plus que le système d’exploitation de cette économie cherchant tant bien que mal à se réduire en pièces.

La raison pour laquelle nous avons tant de mail à comprendre ce qui se passe est que les divers joueurs de l’économie globale ont établi une armature de mensonges pour le maintenir en place – notons par exemple la création de liquidité par les banques centrales, qui prétend être un afflux de capital nécessaire au soutien des marchés. Il serait plus correct de l’appeler « capital contrefait ». Il n’a rien de liquide, et est même plutôt gazeux. C’est pourquoi il a tendance à laisser s’échapper des « bulles » là où il afflue. Quand ces bulles explosent, du gaz s’en échappe très vite, et il ne se passera pas bien longtemps avant que le monde soit jonché des restes de baudruche pathétiques de tant de rêves et d’espoirs.

Tous ces efforts tragiques qui visent à maintenir en place une matrice de mensonges auraient pu se transformer en une série d’activités visant à préserver le grand projet de civilisation. Mais voilà qui aurait requis le démantèlement de rackets tels que celui de l’agro-industrie, de l’industrie médicale, de l’industrie automobile, de l’industrie d’expansion suburbaine et de l’industrie des prêts étudiants. Tous ces systèmes devront disparaître et être remplacés par des programmes directs et honnêtes au service de la production alimentaire, du commerce, des soins, de la construction de nouveaux lieux de vie et de l’éducation.

Toutes ces industries devront être réduites, devenir moins complexes, être localisées et se concentrer sur la réalité du monde qui les entoure – plutôt que de reposer sur des intermédiaires sinistres qui empochent des couchent entières de valeur et ne laissent rien derrière eux qu’une fine couche de déchets. Ces réformes inévitables sont contenues par l’intransigeance d’un système bancaire incapable d’admettre être entré dans une phase critique. Il est soutenu par la seule confiance en la lévitation perpétuelle. Il est raisonnable de croire qu’ébranler cette confiance pourrait nous mener à la guerre. Après tout, un certain nombre de cités-Etats seront peuplées de foules en colère à la recherche de moyens de survie et de réponses concises – et une grande partie du capital qui leur reste est susceptible d’exploser.

There is an awful lot that President Barack Obama has to answer for after all this time. But there is almost no public chatter (let alone true debate) about his failure to discipline the banking system. He should have commenced to restructure the biggest banks in January of 2009. He should have proposed through his congressional proxies the reinstatement of the Glass-Steagall act. Almost nobody besides Bill Black has remarked on the remarkable record of the SEC under Obama in making no criminal referrals to the Department of Justice, not to mention the stupendous dereliction of Attorney General Eric Holder.

Le président Barack Obama aura beaucoup de réponses à apporter. Mais il n’existe plus aucun débat public quant à son échec face aux excès du système bancaire. Il aurait dû commencer à restructurer les plus grosses banques en janvier 2009. Il aurait dû proposer par le biais des membres du Congrès la remise en place de la loi Glass-Steagall. Personne, si ce n’est Bill Black, n’a soulevé la passivité remarquable de la Commission des valeurs mobilières des Etats-Unis sous Obama, qui n’a déposé aucune plainte auprès du Département de la justice, sans parler de la faute professionnelle de l’avocat général Eric Holder.

Barack Obama n’est bien évidemment pas le seul titulaire éminent de charge publique aux Etats-Unis. Le comportement de tous les  autres  au cours de cette dernière décennie représente un tel échec en termes de cran et d’action que la jeune génération pense certainement qu’il n’existe plus d’autre solution que la révolution. Je suppose que les jeunes d’aujourd’hui auront leur chance. Tout ce qui se profile à l’horizon – notamment les chants idiots des haussiers de la finance – laisse supposer toujours plus de conséquences déchirantes aux actions des prétendus sages  qui gouvernent les affaires monétaires aujourd’hui.

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
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