Mes
chères contrariées, mes chers contrariens
!
Dans
notre pays, la gôche des forces de prôgrèès adore la justice. Être
juste, c’est assez facile dans l’inconscient politique de gôche. Il suffit de faire payer les riches.
Faire
payer les méchants riches (ce qu’ils sont parfois) pour aider
les gentils pauvres (ce qu’ils sont loin d’être tout le
temps).
Être
juste quand on est de gôche, c’est
faire la solidarité avec l’argent des riches et
idéalement de droâte comme ça il
n’y a pas de perte d’électorat.
Être
juste lorsque l’on est de gôche,
c’est marteler en permanence et dans chaque phrase l’idée
que l’on est juste, peu importe que l’on soit juste ou juste
injuste. Le tout c’est de le dire.
Première
année du quinquennat : faire payer les riches, ces salops !
Voilà
qui est fait, augmentation des impôts et des exilés fiscaux (ce
n’est pas grave, casse-toi pauvre con comme
le titrait Libération en « une » à propos de
l’un de nos très grands patrons).
Tentative
d’ouvrir la chasse aux pigeons… Devant la révolte de nos
entrepreneurs volatils, le gouvernement a fait en partie machine
arrière. Finalement, les patrons étaient ses copains…
mais point trop puisqu’ils s’attaquent aux poussins qui, vous en
conviendrez, posent un immense problème aux forces de progrès
de gôche. Voici des gens qui
préfèrent le travail et la liberté à
l’assistanat.
Une
honte, un scandale, ces gens sont par nature dangereux puisqu’ils ont
un comportement par définition en dehors des cadres établis. Un
homme libre payant le prix de sa liberté est beaucoup moins
contrôlable qu’un homme qui attend sa pitance quotidienne de sa
maman l’État-providence qui, dans sa grande bienveillance, vient
lui donner la béquée.
Bref,
ce fût haro sur les riches, sur nos pauvres riches qui ne sont pas le
problème alors que la finance folle et les errements des banques SONT
une grande partie du problème.
La
deuxième grande partie du problème, c’est nos
dépenses publiques. Lorsque l’on parle de dépenses
publiques, en réalité il faut parler de dépenses
d’assistanat.
Dans
notre pays, nous adorons assister. La droâte
comme la gôche, et bien évidemment la gôche encore plus car je ne sais pas si je vous
l’ai déjà dit, mais la gôche
et ses bien-pensants cucul-gnangnan représentent le progrèèès !
Jusqu’à
présent, l’assistanat d’une foule de gens, qui ne
rapportent pas tripette à la collectivité si ce n’est une
quantité non négligeable de problèmes, était
financé par la dette.
La dette c’est
quoi ?
La
dette c’est un impôt que l’on refuse de lever
aujourd’hui pour payer les dépenses du jour. Alors pour y faire
face sans augmenter les impôts, on emprunte la différence.
C’est donc le refus de faire payer le vrai coût des politiques
sociale et d’assistanat à notre pays… et cela fait quarante
ans que ce petit cirque dure avec une belle accélération ces 10
dernières années.
C’est
valable pour les mairies qui s’endettent plutôt que de vous faire
payer les zimpôts tout de suite sinon
ça vous ferait mal et vous auriez une furieuse envie de virer votre
maire aux élections suivantes.
C’est
valable pour les communautés de communes qui s’endettent
plutôt que de vous faire payer les zimpôts
tout de suite sinon ça vous ferait mal et vous auriez une furieuse
envie de les virer aux élections suivantes mais vous ne pouvez pas
car, pour les communautés de communes, on ne vous demande pas votre
avis (des fois vaut mieux pas car vous pourriez avoir l’outrecuidance
d’être contre).
C’est
valable pour les départements qui s’endettent plutôt que
de vous faire payer les zimpôts tout de suite
sinon ça vous ferait mal et vous auriez une furieuse envie de virer
vos conseillers départementaux aux élections suivantes.
C’est
valable pour les régions qui s’endettent plutôt que de
vous faire payer les zimpôts tout de suite
sinon ça vous ferait mal et vous auriez une furieuse envie de virer
vos conseillers régionaux aux élections suivantes.
C’est
aussi valable pour l’État qui adore redistribuer pour des
raisons plus ou moins inavouables l’argent qu’il n’a
absolument pas et… qu’il préfère ne pas vous faire
payer maintenant car sinon vous auriez tendance à trouver que la
solidarité pour les autres avec votre fric ça commence à
vous coûter sacrément cher.
Et
ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne suis pas un
ayatollah du néolibéralisme et moi aussi j’ai mes
tendances de gôche…
Mais
tout de même ! Taxer les riches après tout pourquoi pas puisque
cela ne me concerne pas ! C’est comme les salles de shoot (un grand prôôgrèèès) qui vont
permettre à tous les drogués (qui sont dans
l’illégalité) de ne pas respecter la loi en toute
légalité dans des endroits prévus à cet effet
(dans la même logique les bonnes âmes vous diront oui aux salles
de shoot et non aux maisons closes).
Ha,
ma femme me signale que je sors de ma ligne éditoriale purement
économique…. Alors petit salto arrière pour vous faire le
lien. On cherche de l’argent pour payer la politique familiale ?
Légalisons les drogues (dures et douces) vendues chez votre marchand
de tabac (ils seront super contents), comme ça on pourra enfin
fiscaliser cette manne et éviter tous les trafics. Puis
légalisons (sur le même principe) les maisons closes et que
l’État taxe chaque passe devenant ainsi (ce qu’il est
déjà) le plus grand « mac » de l’histoire.
Oui
donc les salles de shoot c’est bien, les gens sont pour, mais pas
à côté de chez eux (moi je suis cohérent, je suis
contre tout court chez moi comme chez les zautres
!).
Donc
tout ça pour vous dire que lorsque l’on vous parle de taxer les
riches, c’est-à-dire les zautres, vous
vous dites rien à faire, moâ je ne
suis pô riche, donc tout va bien.
Le
problème c’est qu’après les riches, on taxe les zaisés ! Et là, vous allez nettement moins
rigoler. Un peu comme la salle de shoot pour laquelle vous êtes pour
mais que l’on va installer dans le local commercial vide en bas de
votre immeuble et dont l’entrée se fait par votre entrée
à vous…
Deuxième
année du quinquennat : faire payer les « zaisés
» !
Finalement,
je trouve que cette idée de réduire la politique familiale en
dépense est excellente car elle montre la véritable nature
d’un gouvernement financièrement aux abois.
Vous
remarquerez le grand virage sémantique de nos mamamouchis qui
n’osent quand même plus parler de méchants riches.
Maintenant on parle des méchants zaisés.
Question
de mon fils de cinq ans : "Dis papa, c’est quoi un zaisé, et pourquoi ils sont méchants
?" Alors là, je rame ! Comment confesser et expliquer à
mon fils de cinq ans que son père (et sa mère, puisque ma femme
travaille honteusement) gagnent à eux deux plus de 4 000 euros par
mois…
Non,
Non, NON et NON ! Je sais, vous avez retenu les 5 300 euros dont on vous
rabâche les oreilles dans les vrais médias. Mais en fait, comme
toujours, il faut lire les petits caractères. Je vous cite le gouverne-ment :
«
Ainsi, pour une famille de deux enfants dont les parents travaillent tous les
deux, la Paje est inchangée
jusqu’à 4 000 euros de ressources mensuelles, puis
divisée par deux jusqu’à 4 926 euros. Au-delà, ils
n’auront pas droit (comme aujourd’hui) à
l’allocation ! »
Eh
oui mes braves contrariens, avec nos deux marmots
et nos 4 000 euros de revenus mensuels le tout en région parisienne
qui, comme chacun le sait, n’est pas cher en terme de logement, nous
sommes des zaisés ! Des vilains, des gros,
des méchants, des zaisés !
Des
zaisés comme un couple de prof !
Des
zaisés comme un couple de flics !
Des
zaisés comme un couple de la RATP !
Des
zaisés comme seulement 12 % des
français selon les calculs savants de Monsieur Ground
Z’Ayrault !
Alors
j’ai expliqué à mon fils que nous devions être
discrets. Que désormais, il fallait se cacher car ses parents sont des
zaisés, et que par les temps qui courent
être un zaisé c’est dangereux.
Troisième
année du quinquennat : faire payer ceux que l’on paie…
Et
là, on commencera à attaquer les choses sérieuses. Vous
savez quand le gouverne-ment sera obligé de
se rendre compte qu’il n’y a pas assez de riches, et encore moins
assez de zaisés pour payer tous les pauvres
!
Parce
que ce moment-là arrivera, dans un an ou dans deux. Lorsque les
classes moyennes seront laminées et qu’il n’y aura plus
rien à tondre, que personne ne voudra plus financer
l’État français, et que l’Europe (et nos zamis les Zallemands) sifflera
la fin de partie, nous devrons enfin expliquer que certaines dépenses
ne sont plus finançables.
Mais
pour le moment, l’État continue à acheter de plus en plus
cher et pour un résultat de moins en moins brillant une paix sociale
qui devient toute relative !
La France, un pays
en dislocation !
De
plus en plus de gens qui travaillent paient de plus en plus pour des gens qui
sont tombés dans l’assistanat à vie. L’idée
est sans doute très belle, le problème c’est que ce
n’est plus possible car le consentement à l’impôt
n’est pas en train de s’effriter, il a complètement
disparu.
Ce
gouverne-ment fait une erreur historique car il
demande à ceux qui produisent et travaillent de payer beaucoup trop
plus que ce qui est supportable pour financer les inactifs.
Un
système fonctionnant comme ça est voué à une mort
rapide et très douloureuse, car lorsque l’État-providence
s’effondrera…
Charles
SANNAT
Editorialiste
et rédacteur du Contrarien Matin
Directeur
des Études Économiques Aucoffre.com
http://www.lecontrarien.com/
Ceci est un article 'presslib',
c'est à dire libre de reproduction en tout ou en partie à
condition que le présent alinéa soit reproduit à sa
suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de
décryptage sans concession de l’actualité
économique édité par la société
AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, Directeur des
études économiques. Merci de visiter notre site. Vous
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