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« Si
chaque fois qu'une personne va au bureau elle reçoit une facture du
gouvernement plutôt qu'un chèque de son employeur, tôt ou tard la personne, même
la plus riche et la plus motivée, cessera de se rendre à son bureau. »
Arthur Laffer - An equilibrium
rational macroeconomic framework dans Economic Issues of the Eighties,
ed, Nake M. Kamrani and Richard Day, 1980.
En
février 2010, Arthur Laffer publie avec Steve Moore, Return
to Prosperity: How America Can Regain Its Economic Superpower Status. Alors
que le plan de relance Bush-Obama est un échec qui n’a rien produit, sauf une
cascade de milliers de milliards de dollars de dettes, l’Amérique risque de perdre la
qualité de vie exceptionnelle que lui envie le reste du monde. Mais
la situation n’est pas désespérée. Selon Arthur Laffer, un retour à la
prospérité est encore tout à fait possible si les stratégies correctes sont
suivies. Dans The End of Prosperity, un an auparavant, les mêmes
auteurs avaient principalement discuté de la façon dont les réductions
d’impôts sont essentielles à la croissance économique. Dans ce nouveau livre,
ils détaillent d’autres composantes essentielles : réduction des dépenses du
gouvernement, réduction de la dette, incitations pour les investisseurs,
monnaie saine et stable, libre-échange et réglementation minimale.
La
courbe de Laffer
Arthur B. Laffer, est diplômé
en Sciences économiques de l'université de Munich (Allemagne) et de
l'université de Yale où il obtint son « Bachelor of Arts » en
1963. Il reçoit son diplôme de « Doctor of Philosophy » en
Sciences économiques de l'université de Stanford en 1972. Il exerce la
fonction d'économiste dans l'administration fédérale, au département de la
Gestion et du Budget d'octobre 1970 à juillet 1972.
De 1972 à 1977, il est conseiller-expert aux Secrétariats
du Trésor et de la Défense. Il collabore à la rédaction d'éditoriaux dans le
Wall Street Journal. Parallèlement, il entreprend une carrière universitaire
: professeur d'économie des affaires à l'université de Chicago de 1970 à
1976, puis à l'université de Caroline du Sud jusqu'en 1981. Actuellement, il
n'enseigne plus. Il fut le plus jeune membre du Conseil consultatif de politique
économique du Président Reagan.
En collaboration avec Jan
Seymour, il publie en 1979 The Economics of the
Tax Revolt (L'Économie de la révolte fiscale) et soutient la
campagne présidentielle de Ronald Reagan. En 1983, il co-écrit Foundations
of Supply-Side Economics. Theory and Evidence (Fondements de
l'économie de l'offre. Théorie et faits) qui renforce ses travaux. Il a
déclenché un mouvement mondial de réduction d'impôts dans les années 1980.
Laffer
est connu pour sa fameuse « courbe » (une ellipse), publiée en
1974, qui montre que le rendement de l’impôt augmente avec la baisse du taux
d’imposition (théorie
du rendement décroissant de l'impôt abusif). Il
est aussi l’auteur de la célèbre formule « trop d'impôts tue
l'impôt ! ». Sa courbe illustre cette phrase de Ludwig von Mises, dans l’Action
Humaine : « Le paradoxe de la fiscalité est le suivant : plus
les impôts augmentent, plus ils sapent l'économie de marché et,
parallèlement, le système fiscal lui-même. »
Adam Smith notait déjà en
1776 : « l'impôt peut entraver l'industrie du peuple et le
détourner de s'adonner à certaines branches de commerce ou de travail, qui
fourniraient de l'occupation et des moyens de subsistance à beaucoup de
monde. Ainsi, tandis que d'un côté il oblige le peuple à payer, de l'autre il
diminue ou peut-être anéantit quelques-unes des sources qui pourraient le
mettre plus aisément dans le cas de le faire » (La Richesse des
nations, liv. 5, chap. II, sect. 2, « Des
impôts »).
Sans doute faut-il remonter aux
années trente, aux temps du grand débat entre Keynes et Hayek, pour trouver
trace d'une polémique économique aussi intense que celle suscitée par Arthur
Laffer et son ellipse. Selon Laffer, il existe un seuil de tolérance au-delà
duquel toute hausse des taux de taxation a un effet démotivant au travail. Si
on élève indéfiniment les taux de taxation, on réduit l'attrait du travail
et, par voie de conséquence, on réduit la base taxable.
Les politiciens supposent
naïvement qu'il existe une relation automatique et fixe entre les taux
d'imposition et les recettes fiscales. Ils pensent qu'ils peuvent doubler les
recettes fiscales en doublant le taux d’imposition. Selon Laffer, une telle
approche néglige le fait que les contribuables peuvent modifier leur
comportement en réponse à de nouvelles incitations. La courbe de Laffer
montre que le gouvernement ne perçoit aucun revenu lorsque les taux
d'imposition est de 100%. Ceci parce qu'une population ne travaille pas pour
payer des impôts mais pour son profit personnel, qu'il s'agisse de son
travail direct ou du travail de son capital. L'État a beau augmenter ses
impôts de toute nature, leur produit total diminue de plus en plus en termes
réels. À l'opposé, toute diminution de l'impôt a pour effet de stimuler
l'activité économique et donc les recettes de l’État.
Ainsi, sous Reagan, la baisse du taux marginal de l'impôt
sur le revenu à 28%, a provoqué une hausse des recettes fiscales en biens
réels de plus de 30% de 1982 à 1989 du fait du développement de l'économie et
de la baisse du chômage.
L’économie de l’offre
Laffer adhère à la loi de Say
(l’économiste français du XIXe siècle), selon laquelle toute offre de produit
ou de service nouveau crée sa propre demande, du simple fait des rémunérations
payées au capital et au travail. La question de la demande est donc
accessoire. Ce nouveau courant économique, baptisé théorie de l’offre, a
largement influencé la politique économique et fiscale du Président Ronald
Reagan. Son argument de base est que les
taux marginaux élevés sont une cause majeure de la stagnation économique et
que les réductions d'impôts sont la clé de la prospérité économique. La
réduction des taux marginaux d'imposition, stimule
l'investissement, le travail, la créativité et favorise ainsi la croissance
économique. Une réduction suffisante pourrait produire suffisamment de
relance économique et accroître les recettes publiques en élargissant
considérablement l'assiette fiscale.
Mais certains partisans du libre marché, notamment ceux de
l’École autrichienne d’économie, lui objectent qu’on devrait accorder autant
d'importance aux diminutions des dépenses de l’État qu'à celles des impôts.
Or les administrations Reagan et Bush ont bien mis l'accent sur les baisses
d'impôt mais ont continué dans même temps à multiplier les dépenses.
À lire
Arthur B. Laffer and Jan P.
Seymour, The Economics of the tax revolt: A reader, 1979)
Arthur B. Laffer, V. A. Canto,
D. H. Joines, Foundations of Supply-Side Economics. Theory and Evidence,
Academic Press, New York, 1983.
Arthur
B. Laffer, Stephen Moore, Peter Tanous,
The End of Prosperity : How Higher Taxes Will Doom the Economy--If We Let
It Happen
Arthur B.
Laffer, Stephen Moore, Return to Prosperity : How America Can Regain Its
Economic Superpower Status (Threshold, 2010).
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