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Au secours, ils veulent la peau du libéralisme !

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Published : November 14th, 2014
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Category : Editorials

 

 

 

 

Ce collectif regroupe plus d'une trentaine d'associations et de think-tanks libéraux (parmi lesquels Students for Liberty, Think Libéral Sciences Po, Génération Libre, l'Iref, l'Institut Turgot, Institut économique Molinari…).

 


 

La série Capitalisme, diffusée par Arte du 14 au 28 octobre, s'est confondue en amalgames intellectuels dommageables pour cette chaîne qui nous a habitués à des émissions de qualité. Les six épisodes ont été présentés comme une histoire objective ; ils débouchent sur un discours partisan à charge. Dans sa série de reportages sur l'économie du troc, Arte avait pourtant su montrer que l'initiative spontanée peut répondre efficacement aux défis du temps présent.

 

Ce capitalisme de connivence est unanimement critiqué par les défenseurs de l'économie libre. S'il existe un capitalisme d'État, Arte le confond avec le libéralisme.

 

Ici, l'affiche annonce qu'il s'agit de comprendre la mécanique du capitalisme présenté comme «le plus grand des prédateurs». Un discours biaisé et partisan: des raccourcis malhonnêtes laissent entendre que l'esclavagisme est une émanation quasi parfaite des idées «libérales» d'Adam Smith alors que celui-ci a été l'un des premiers philosophes à s'engager contre l'esclavage. Il est d'ailleurs cité aux côtés de Victor Schoelcher au Mémorial de l'abolition de l'esclavage à Nantes.

 

Il n'est pas acceptable que l'argent de tous serve à financer l'idéologie de certains. Les économistes interviewés sont tous politiquement engagés et le socialiste Thomas Piketty est accueilli comme le seul «expert économiste», lui dont les ouvrages sont dans la veine d'un matérialisme scientifique qu'il veut réhabiliter alors même que l'émission accuse le libéralisme de s'être constitué comme une science qui se veut infaillible.

 

L'enfer est pavé de bonnes intentions mais Frédéric Bastiat nous a appris à distinguer entre ce que l'on voit et ce que l'on ne voit pas.

 

Il y a bien un capitalisme dévoyé fondé sur les liens incestueux entre le pouvoir et l'argent, le vrai désastre d'un capitalisme de connivence systémique à la française dont nous subissons lourdement les conséquences aujourd'hui. Subventions, protections légales pour éliminer la concurrence, fiscalité avantageuse: certaines entreprises et nombre de professions «réglementées» obtiennent de l'État des privilèges législatifs, administratifs ou fiscaux qui faussent l'équilibre du marché, figent des inégalités.

 

Mais ce capitalisme de connivence est unanimement critiqué par les défenseurs de l'économie libre. S'il existe un capitalisme d'État, Arte le confond avec le libéralisme qui, lui, puise ses sources dans une vision philosophique qui défend la liberté pour chacun, le respect individuel et réciproque, l'État de droit pour tous, sans aucun privilège particulier. Le capitalisme libéral a été à l'origine de la richesse des nations et il continue d'innover, comme le montrent les solutions nouvelles propres aux échanges entre individus en dehors de chemins balisés par l'État.

 

Pour toutes ces raisons, ce collectif partisan de think-tanks et d'associations étudiantes s'engage dans la campagne de sensibilisation.

 

Respectueux, précisément, de la liberté de chacun, nous ne remettons pas en cause la possibilité pour certains de penser que leur idéologie doit s'appliquer avec toujours plus de coercition. Mais nous ne voulons pas qu'ils le fassent avec notre argent. Ou du moins, lorsqu'une chaîne publique aborde des sujets sensibles, qu'elle veille à ouvrir le débat à toutes les sensibilités, sans considération des clivages politiques traditionnels qui n'ont pas leur place dans ce débat que nous situons plutôt entre, d'une part, constructivistes de droite et de gauche, et, d'autre part, libéraux partisans d'une société libre.

 

Les libéraux en ce sens ne veulent ni de l'intervention de l'État dans les choix de vie des individus, ni de son intervention dans la vie économique. Ces libéraux ont d'ailleurs souvent eu à siéger à gauche au cours du XIXe siècle, comme ne le rappelle pas le cycle d'émissions.

 

Pour toutes ces raisons, ce collectif partisan de think-tanks et d'associations étudiantes s'engage dans la campagne de sensibilisation sur twitter #ArteCliché. Du vendredi 31 octobre au dimanche 2 novembre, des signataires du collectif ont publié des articles sur Contrepoints parce que nous jugeons qu'il est de notre devoir de répondre à certains amalgames, et ce pour le bien du débat public.

 

 

 

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Cécile Philippe est docteur ès sciences économiques de l'Université Paris-IX Dauphine et d'un Desup en gestion des entreprises dans les pays en développement. C'est au sein d'un think tank américain qu'elle a terminé sa thèse portant sur les théories de l'information et l'émergence d'un marché de l'information sur Internet. De retour en Europe, elle a crée en 2003 l'Institut économique Molinari, dont elle assure depuis la direction. Auteur d'un grand nombre d'articles publiés dans des journaux aussi bien francophones qu'anglophones, elle a publié en 2007 son premier livre aux Éditions JC Lattès intitulé "C'est trop tard pour la terre". Le livre s'intéresse aux questions d'environnement et cherche à mettre fin à un certain nombre de mythes, en particulier celui qui consiste à croire que réglementation et taxation vont de pair avec amélioration de l'environnement. Elle est intervenue à maintes reprises à la radio (BFM, RFI, etc.) et à la télévision (France 3, LCI, etc.) sur des questions de politiques publiques.
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