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Aucune confiance dans la monnaie à n’importe quel prix

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Published : February 08th, 2010
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Category : Gold and Silver

 

 

 

 

 « …Augmenter les taux d'intérêt est censé restaurer la confiance dans une monnaie. Mais que se passe-t-il si cela échoue comme c’est arrivé au Mexique en 1994, en Grande-Bretagne en 1992, et aux États-Unis en 1933... ? »

 

AU MATIN du mercredi 16 septembre 1992, la banque d'Angleterre a relevé les taux d'intérêt du pays de 10 à 12 %, le plus gros bon en plus de huit ans.

 

La Vieille Dame avait également promis une augmentation supplémentaire à 15 % plus tard dans la même journée.

 

Pourquoi augmenter les taux d'intérêt ? La Vieille Dame n'était pas en train d'essayer de tuer inflation ; au lieu de cela, elle tentait de défendre la livre sterling. Il fallait que quelqu'un le fasse.

 

Les spéculateurs du monde entier, dont le très célèbre George Soros, s'étaient mis dans la tête que le Mécanisme du Taux d'Echange (MTE) européen, le précurseur du système monétaire actuel de la zone euro, était sur le point de s'effondrer.

 

La Grande-Bretagne subissait depuis trois ans un effondrement des prix de l'immobilier, et la récession qui suivit avait mis plus d'un million de personnes au chômage. La livre sterling et la lire italienne se retrouvèrent extrêmement surévaluées par rapport aux « channels » du MTE définis deux ans plus tôt.

 

C'est du moins ce que les spéculateurs pensaient. Et le temps leur donna raison. La banque d'Angleterre avait tort. En ce jour d'automne 1992, à la clôture, le Royaume-Uni avait abandonné le MTE. Il avait également dépensé l'équivalent de 1,6 milliards de dollars à tenter de venir au secours de la livre.

 

George Soros, pour sa part, s’était enrichi d’un milliard de dollars. Et les taux d'intérêt de la livre sterling furent réduits à 10,5 % dès le lendemain.

 

Deux ans plus tard, des taux d'intérêt plus élevés échouèrent à défendre le peso mexicain. Le gouvernement du Mexique avait dilapidé plus de 80 % de ses réserves étrangères en 1994 en essayant de venir au secours de sa devise. Sa dévaluation en décembre de la même année effraya tant les investisseurs étrangers qu'ils désertèrent les ventes aux enchères de bons mexicains en dépit des taux d'intérêt atteignant 40 %.

 

Encore une fois, les marchés avaient raison et le gouvernement avait tort. Le peso mexicain avait déjà perdu la moitié de sa valeur face au dollar américain en seulement 12 mois ; et il perdit encore la moitié de sa valeur au cours des cinq années suivantes.

 

Ce même manque de confiance dans la monnaie à n'importe quel prix fit également des torts considérables au dollar au début des années 1930…même si la déflation commençait et que la valeur de la monnaie semblait remonter.

 

La Grande dépression amena les citoyens américains à amasser de l'or plutôt que du papier. « Au cours de l'année 1932, la Réserve Fédérale avait augmenté son taux d'escompte afin de défendre le dollar », comme l'a remarqué Sam Hewitt pour Sun Valley Gold dans un journal il y a 10 ans. Mais craignant une dévaluation imminente du dollar, « le public américain continua à amasser de l'or, qui ne rapportait pas d'intérêt ».

 

Les Américains eurent raison de craindre la dévaluation, tout comme les raiders de la livre sterling et les investisseurs étrangers fuyant le peso eurent raison de ne pas faire confiance à l'augmentation des taux d'intérêt.

 

Finalement, il fallut un ordre du Président le 5 avril 1933 pour forcer les citoyens américains à utiliser à nouveau le dollar. Le président Roosevelt rendit la possession d'or illégale et punissable d'une amende de 10 000 $ et/ou d'emprisonnement.

 

Il dévalua également le dollar de 40 % d'un seul coup.

 

Faisons avance rapide vers Février 2010. Les investisseurs, les propriétaires immobiliers, les entreprises et les gouvernements de tous les pays développés s’inquiètent de la valeur des monnaies et des dettes des gouvernements.

 

Mais personne ne refuse la monnaie comme paiement, pas pour le moment. Alors, la question de savoir ce qu'il faudrait pour restaurer la confiance dans la monnaie officielle, incluant le dollar, la livre sterling, l'euro, les pesos et tout le reste, semble purement académique. Le dédain actuel pour la monnaie de papier n'en est pas encore au stade du dégoût.

 

Est-ce là une bonne chose?

 

« L’or est une ressource limitée », a écrit David Ranson, de chez H.C Wainwright & Co. Dans un papier de recherche pour le World Gold Council en 2005, « et les grosses découvertes d’or se font de plus en plus rares. Ainsi le pouvoir d'achat de l'or restera stable, et son rôle en tant qu’instrument de mesure en sera d'autant plus assuré ».

 

L’étude de Ranson montre que les changements du prix de l'or présentent une corrélation de 0,50 avec l'inflation des prix à la consommation au cours des 12 derniers mois. D'autre part, les prix du pétrole présent une corrélation de seulement 0,23 avec le coût de la vie un an plus tard. Cette conclusion est peut-être en désaccord avec l'opinion la plus répandue des experts de CNBC et de Bloomberg. Mais l'or, plutôt que de jouer un rôle de « rempart contre l'inflation », agit en fait comme un indicateur très important de la hausse du coût de la vie.

 

En d'autres termes, l'or annonce la dévaluation prochaine du papier monnaie.

 

« L'inflation est un phénomène monétaire », poursuit Ranson, « je veux dire par cela qu'elle est gouvernée par le pouvoir d'achat d'une devise en termes de référence par rapport à une ‘monnaie forte’. Comment savoir si les actions du gouvernement combattent ou soutiennent l’inflation ? Surveillez l'or, pas le pétrole ».

 

Autrefois, la Fed aussi savait cela. Peut-être est-ce encore le cas aujourd'hui, si l'on considère le débat qui fait rage à propos de la manipulation illégale du prix de l'or sur le marché public. Mais sous la présidence de Paul Volcker, qui dura de 1979 à 1987, il est clair que la Fed considérait l'or comme un baromètre des expectations inflationnistes.

 

Lors d'une réunion à la fin de l'année 1979, le conseil de la Fed remarqua que l’ « activité spéculative » sur le marché de l'or s'étendait aux autres marchés des matières premières. Un responsable du Ministère des Finances américain appelait la ruée vers l'or « un symptôme d'inquiétude grandissante à propos d'une inflation à l'échelle mondiale ».

 

« Il y avait une sorte de grosse pression spéculative », a déclaré Volcker dans une interview pour PBS en septembre 2000. « Nous devions faire face à l'inflation ».

 

« C'était les années où tout le monde voulait acheter des pièces de collection de New York. Le marché était en plein boum, ainsi que les autres marchés de « choses réelles », car les gens avaient senti que le prix des choses était en train d'enfler et qu'il n'y avait aucun moyen d’y mettre un terme ».

 

Cependant, Volcker trouva un moyen de mettre un terme aux attentes inflationnistes. Il haussa les taux d'intérêt des États-Unis à 19 %, et ainsi stoppa net la grande spéculation sur l'or.

 

Son remède de cheval  forte porta également les taux d'intérêt réels des Etats-Unis au-delà des augmentations du coût de la vie, à plus de 9 %. Cela cassa les prix des bons à longue échéance, mais plus personne n'en voulait de toute façon. Les bons du trésor étaient devenus plus connus sous le nom de « certificats de confiscation ». Seuls de réels et importants retours sur investissement, garantis par le gouvernement américain, pourraient attirer à nouveau de l'argent frais par le biais du marché obligataire.

 

Jusqu'ici, personne ne prescrit le même genre de remède fort pour la monnaie papier d'aujourd'hui. Mais comment cette destruction au ralenti de la confiance dans la monnaie émise par le gouvernement pourrait-elle être résolue sur le long terme ?

 

Cela risque de nécessiter plus que quelques augmentations de 0,25 % des taux d'intérêt. Mais si le gouvernement devait à nouveau rendre illégale la possession d'or, comme il l'a fait en 1933 afin de défendre le dollar, au moins les investisseurs américains ont aujourd'hui la possibilité de stocker l'or physique à l'étranger... à l'abri des caprices et du diktat de leur gouvernement.

 

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Adrian Ash

Directeur de la Recherche

Bullionvault.com

 

 

 

Correspondant à la City pour The Daily Reckoning à Londres, Adrian Ash est directeur de la recherche chez Bullionvault.com, site qui vous fournit un accès direct à l’or d'investissement, dans des chambres fortes à Zurich, avec des spreads de 3$ et des frais de gestion de 0,8 %. Veuillez noter que cet article ne revêt qu'un caractère informatif et non de conseil. Vous et vous seul pouvez décider du meilleur investissement pour votre argent, et toute décision que vous pourrez prendre comporte un risque financier. Il se peut que les informations ou les données ci-dessus aient  été déjà contredites par les événements, elles doivent donc être vérifiées ailleurs, dans le cas où vous décideriez d'agir d'après celles-ci.

 

 

 

 

 

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jp gaillard - 2/11/2010 at 9:51 AM GMT
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