« …Augmenter les taux d'intérêt est
censé restaurer la confiance dans une monnaie. Mais que se passe-t-il
si cela échoue comme c’est arrivé au Mexique en 1994, en
Grande-Bretagne en 1992, et aux États-Unis en 1933... ? »
AU MATIN du
mercredi 16 septembre 1992, la banque d'Angleterre a relevé les taux
d'intérêt du pays de 10 à 12 %, le plus gros bon en plus
de huit ans.
La Vieille
Dame avait également promis une augmentation supplémentaire
à 15 % plus tard dans la même journée.
Pourquoi
augmenter les taux d'intérêt ? La Vieille Dame
n'était pas en train d'essayer de tuer inflation ; au lieu de
cela, elle tentait de défendre la livre sterling. Il fallait que
quelqu'un le fasse.
Les
spéculateurs du monde entier, dont le très
célèbre George Soros,
s'étaient mis dans la tête que le Mécanisme du Taux
d'Echange (MTE) européen, le précurseur du système
monétaire actuel de la zone euro, était sur le point de
s'effondrer.
La
Grande-Bretagne subissait depuis trois ans un effondrement des prix de
l'immobilier, et la récession qui suivit avait mis plus d'un million
de personnes au chômage. La livre sterling et la lire italienne se
retrouvèrent extrêmement surévaluées par rapport
aux « channels » du MTE
définis deux ans plus tôt.
C'est du moins
ce que les spéculateurs pensaient. Et le temps leur donna raison. La
banque d'Angleterre avait tort. En ce jour d'automne 1992, à la
clôture, le Royaume-Uni avait abandonné le MTE. Il avait
également dépensé l'équivalent de 1,6 milliards
de dollars à tenter de venir au secours de la livre.
George Soros, pour sa part, s’était enrichi
d’un milliard de dollars. Et les taux d'intérêt de la
livre sterling furent réduits à 10,5 % dès le lendemain.
Deux ans plus
tard, des taux d'intérêt plus élevés
échouèrent à défendre le peso mexicain. Le
gouvernement du Mexique avait dilapidé plus de 80 % de ses
réserves étrangères en 1994 en essayant de venir au
secours de sa devise. Sa dévaluation en décembre de la
même année effraya tant les investisseurs étrangers
qu'ils désertèrent les ventes aux enchères de bons
mexicains en dépit des taux d'intérêt atteignant 40 %.
Encore une
fois, les marchés avaient raison et le gouvernement avait tort. Le
peso mexicain avait déjà perdu la moitié de sa valeur
face au dollar américain en seulement 12 mois ; et il perdit encore la
moitié de sa valeur au cours des cinq années suivantes.
Ce même
manque de confiance dans la monnaie à n'importe quel prix fit
également des torts considérables au dollar au début des
années 1930…même si la déflation commençait
et que la valeur de la monnaie semblait remonter.
La Grande
dépression amena les citoyens américains à amasser de
l'or plutôt que du papier. « Au cours de l'année
1932, la Réserve Fédérale avait augmenté son taux
d'escompte afin de défendre le dollar », comme l'a
remarqué Sam Hewitt pour Sun Valley Gold
dans un journal il y a 10 ans. Mais craignant une dévaluation
imminente du dollar, « le public américain continua à
amasser de l'or, qui ne rapportait pas d'intérêt ».
Les
Américains eurent raison de craindre la dévaluation, tout comme
les raiders de la livre sterling et les investisseurs étrangers fuyant
le peso eurent raison de ne pas faire confiance à l'augmentation des
taux d'intérêt.
Finalement, il
fallut un ordre du Président le 5 avril 1933 pour forcer les citoyens
américains à utiliser à nouveau le dollar. Le
président Roosevelt rendit la possession d'or illégale et
punissable d'une amende de 10 000 $ et/ou d'emprisonnement.
Il
dévalua également le dollar de 40 % d'un seul coup.
Faisons avance
rapide vers Février 2010. Les investisseurs, les propriétaires
immobiliers, les entreprises et les gouvernements de tous les pays
développés s’inquiètent de la valeur des monnaies
et des dettes des gouvernements.
Mais personne
ne refuse la monnaie comme paiement, pas pour le moment. Alors, la question
de savoir ce qu'il faudrait pour restaurer la confiance dans la monnaie
officielle, incluant le dollar, la livre sterling, l'euro, les pesos et tout
le reste, semble purement académique. Le dédain actuel pour la
monnaie de papier n'en est pas encore au stade du dégoût.
Est-ce
là une bonne chose?
«
L’or est une ressource limitée », a écrit David
Ranson, de chez H.C Wainwright & Co. Dans un
papier de recherche pour le World Gold Council en 2005, « et les
grosses découvertes d’or se font de plus en plus rares. Ainsi le
pouvoir d'achat de l'or restera stable, et son rôle en tant
qu’instrument de mesure en sera d'autant plus assuré ».
L’étude
de Ranson montre que les changements du prix de l'or présentent une
corrélation de 0,50 avec l'inflation des prix à la consommation
au cours des 12 derniers mois. D'autre part, les prix du pétrole
présent une corrélation de seulement 0,23 avec le coût de
la vie un an plus tard. Cette conclusion est peut-être en
désaccord avec l'opinion la plus répandue des experts de CNBC
et de Bloomberg. Mais l'or, plutôt que de jouer un rôle de
« rempart contre l'inflation », agit en fait comme un indicateur
très important de la hausse du coût de la vie.
En d'autres
termes, l'or annonce la dévaluation prochaine du papier monnaie.
«
L'inflation est un phénomène monétaire », poursuit
Ranson, « je veux dire par cela qu'elle est gouvernée par le
pouvoir d'achat d'une devise en termes de référence par rapport
à une ‘monnaie forte’. Comment savoir si les actions du
gouvernement combattent ou soutiennent l’inflation ?
Surveillez l'or, pas le pétrole ».
Autrefois, la
Fed aussi savait cela. Peut-être est-ce encore le cas aujourd'hui, si
l'on considère le débat qui fait rage à propos de la
manipulation illégale du prix de l'or sur le marché public.
Mais sous la présidence de Paul Volcker, qui
dura de 1979 à 1987, il est clair que la Fed considérait l'or
comme un baromètre des expectations inflationnistes.
Lors d'une
réunion à la fin de l'année 1979, le conseil de la Fed
remarqua que l’ « activité
spéculative » sur le marché de l'or
s'étendait aux autres marchés des matières
premières. Un responsable du Ministère des Finances
américain appelait la ruée vers l'or « un symptôme
d'inquiétude grandissante à propos d'une inflation à
l'échelle mondiale ».
« Il y
avait une sorte de grosse pression spéculative », a
déclaré Volcker dans une interview
pour PBS en septembre 2000. « Nous devions faire face à
l'inflation ».
«
C'était les années où tout le monde voulait acheter des
pièces de collection de New York. Le marché était en
plein boum, ainsi que les autres marchés de « choses
réelles », car les gens avaient senti que le prix des
choses était en train d'enfler et qu'il n'y avait aucun moyen
d’y mettre un terme ».
Cependant, Volcker trouva un moyen de mettre un terme aux attentes
inflationnistes. Il haussa les taux d'intérêt des
États-Unis à 19 %, et ainsi stoppa net la grande
spéculation sur l'or.
Son
remède de cheval forte porta également
les taux d'intérêt réels des Etats-Unis au-delà
des augmentations du coût de la vie, à plus de 9 %. Cela cassa
les prix des bons à longue échéance, mais plus personne
n'en voulait de toute façon. Les bons du trésor étaient
devenus plus connus sous le nom de « certificats de confiscation
». Seuls de réels et importants retours sur investissement,
garantis par le gouvernement américain, pourraient attirer à
nouveau de l'argent frais par le biais du marché obligataire.
Jusqu'ici,
personne ne prescrit le même genre de remède fort pour la
monnaie papier d'aujourd'hui. Mais comment cette destruction au ralenti de la
confiance dans la monnaie émise par le gouvernement pourrait-elle
être résolue sur le long terme ?
Cela risque de
nécessiter plus que quelques augmentations de 0,25 % des taux
d'intérêt. Mais si le gouvernement devait à nouveau
rendre illégale la possession d'or, comme il l'a fait en 1933 afin de
défendre le dollar, au moins les investisseurs américains ont
aujourd'hui la possibilité de stocker l'or physique à
l'étranger... à l'abri des caprices et du diktat de leur
gouvernement.
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Adrian Ash
Directeur de la Recherche
Bullionvault.com
Correspondant à la City
pour The Daily Reckoning à Londres, Adrian Ash est directeur de la recherche chez Bullionvault.com, site
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