Les défenseurs des devises
fiduciaires ne sont pas les seuls à perpétuer des mythes économiques tels que
le caractère désirable d’un système bancaire centralisé. Le système bancaire
centralisé fonctionne parfaitement bien en théorie, mais dans la pratique, il
est un outil de création monétaire, ou de pouvoir absolu. La création
monétaire n’est jamais exercée par une institution impartiale qui respecte
des formules infaillibles, mais par des personnes faillibles corrompues par
le pouvoir absolu.
Les défenseurs de l’or ont
eux-aussi leurs propres mythes, le principal étant que l’or soit la meilleure
des monnaies parce que les banques centrales ne peuvent l’imprimer comme
elles le font avec les devises fiduciaires. Mais les banques centrales ont
aussi imprimé de l’or en des quantités quasiment infinies – ou de l’or
papier, des contrats sur de l’or qui n’existe pas, hypothéqué encore et
encore à partir de l’or prêté par les banques centrales – et les marchés et
médias financiers sont depuis longtemps tombés dans le panneau. C’est
pourquoi le prix de l’or est en retard par rapport à la création monétaire.
Un autre mythe répandu par les
avocats de l’or est que les devises fiduciaires n’ont pas de valeur
intrinsèque – comme Voltaire l’a lui-même déclaré, « une monnaie papier
finit toujours par retourner à sa valeur intrinsèque, c’est-à-dire zéro ».
Voltaire a prononcé ces mots après avoir été témoin de la
corruption du système bancaire et de la destruction de la devise française
dans les années 1600 et 1700. Mais bien qu’un morceau de papier utilisé comme
monnaie puisse n’être qu’un morceau de papier, les devises papier
représentent aujourd’hui bien plus que cela, comme l’a noté Chris Mayer, du
Daily Reckoning.
En se penchant sur le dollar
américain, Mayer note que ce simple papier et son dérivé électronique se
voient accorder une énorme valeur par le pouvoir d’imposition du gouvernement
qui les émet. De la valeur est également conférée à cette monnaie grâce à l’imposition
par le gouvernement de lois sur le change légal, qui requièrent son acceptation
comme moyen de remboursement de « dettes, publiques comme privées ».
Mayer se penche ensuite sur d’autres
truismes de la monnaie papier, comme le caractère obsolète de la levée d’impôts
par le gouvernement, mis en avant en 1945 par Beardsley Ruml,
vice-président de la Réserve fédérale de New York, dont l’observation a été
notée par le GATA et encore John Hathaway, du Tocqueville Gold Fund.
http://www.gata.org/node/10188
http://www.gata.org/node/510
http://www.gata.org/node/511
Dans un système fiduciaire,
les gouvernements créent de la monnaie dès qu’ils en ressentent le besoin, et
le seul objectif des impôts est de cacher leur pouvoir de création monétaire
du gouvernement à leur population et de déterminer comment la nouvelle
monnaie est distribuée. Les impôts sont un mécanisme de contrôle social.
Ruml illustre d’autres mythes avancés par
les avocats des devises fiduciaires et du système bancaire centralisé :
les banques centrales ont besoin de prêter de l’or pour tirer de l’argent d’un
actif supposément dépassé ; et le Fonds monétaire international a besoin
de vendre de l’or de temps à autre pour financer l’aide aux nations les plus
pauvres.
Puisqu’elles disposent d’un
pouvoir de création monétaire qui n’est pas lié à l’or, les banques centrales
n’ont pas besoin de prêter ou de vendre leur métal pour générer des revenus.
Elles ne prêtent ou vendent leur or que pour handicaper une devise
potentiellement compétitive et maintenir leur pouvoir absolu sur le reste du
monde.
Le commentaire de Mayer est
intitulé « The Real Reason the U.S.
Dollar Has Value » et est disponible ici :
http://dailyreckoning.com/the-real-reason-the...llar-has-value/