... Pour vous protégez contre ce qu’il fait à la valeur des espèces.
"Ben Bernanke, le banquier le plus puissant actuellement, a affirmé la semaine dernière que personne ne comprenait vraiment les cours de l’or, lui inclus ", écrit Adrian Ash pour BullionVault.
L’homme le plus riche de l’Europe à l’époque victorienne et négociant d’or pour la banque d’Angleterre, N.M. Rothschild prenait au moins la peine de vérifier. « Je connais seulement deux hommes qui comprennent vraiment la valeur de l’or », s’était amusé à dire Rothschild à la moitié du XIXème, « un obscur employé de banque du coffre-fort en sous-sol de la Banque de France et l’un des directeurs de la Banque d’Angleterre. »
« Malheureusement, ils ne sont pas d’accord. »
Le président de la Fed américaine montre au contraire un intérêt seulement superficiel envers l’or. Et ce malgré le fait qu’il soit un historien économique (et 3000 ans d’histoire montrent que les gens achètent de l’or comme valeur refuge) et il s’assoit aussi sur la plus grande réserve d’or au monde (la Fed de New York a dans ses coffres 6 700 tonnes pour les gouvernements américains et étrangers). Les propres réserves d’or des États-Unis atteignent un total de 8 133 tonnes, quelques 5% de tout l’or jamais extrait.
Une question posée à Bernanke au Congrès jeudi 18 juillet était : pourquoi les cours de l’or ont chuté de 25%. Il avait presque une réponse à cela. « Les gens ont moins d’appréhensions concernant les [situations] extrêmes, et donc ils estiment avoir moins besoin de toute protection que peut offrir l’or. »
Cette baisse suggère que « les gens ont en quelque sorte plus confiance. [Donc] le cours de l’or à la baisse n’est pas nécessairement une mauvaise chose ».
L’obscur employé de la banque de France que citait Rothschild pourrait bien être d’accord, au moins en ce qui concerne les investisseurs occidentaux. Les gens achètent de l’or, et poussent les prix plus haut, quand ils craignent un futur sombre. La guerre, la crise financière et les kraches des marchés boursiers… de telles horreurs rendent l’or indestructible, rare et fascinant comme aucun autre métal sur terre. La propre réserve d’or du gouvernement américain le confirme. Mais cinq ans après que les frères Lehman aient mis la clef sous la porte, beaucoup d’investisseurs s’ennuient maintenant avec la crise. Ce qui fait de l’or (s’avérant une assurance contre la crise) un objet ennuyeux aussi.
Les ménages asiatiques, d’un autre côté, achètent de l’or quand ils peuvent. Donc leurs revenus croissants signifient que l’Inde et la Chine comptent maintenant pour une once d’or toutes les deux onces vendues dans le monde. Et l’incompréhension des cours de l’or aujourd’hui commence par l’ignorance de l’ascension rapide de l’Asie.
Ben Bernanke avait à moitié faux lorsqu’il a affirmé que les gens achetaient de l’or pour se protéger de l’inflation. Il n’a pas mentionné le rôle également important joué par les taux d’intérêt. Et c’est un angle mort révélateur. Après tout, le président de la Fed a lui-même réduit les rendements des espèces à zéro. Plus de quatre années après, il a promis également de maintenir les taux à zéro « pour une période prolongée » dans le futur.
Cela n’aurait pas été important si l’inflation était restée « basse » comme il n’arrête pas de le répéter. Mais quand l’inflation dépasse les taux d’intérêt ? L’or a tendance à augmenter en valeur quand les épargnes d’espèce baissent en termes réels. C’est aussi vrai que lors de la période des cours flottant des 42 dernières années que ça l’a été sous le régime classique de l’étalon or du XIXème siècle.
En d’autres termes, si l’inflation augmente plus vite que ce que vos économies vous rapportent, votre coût de la vie tombera si vous détenez de la monnaie plutôt que de l’or.
Coût de la vie aux Etats-Unis : Epargnes en espèces contre l’or (espèces en vert, à droite ; or à gauche).
Depuis que Richard Nixon a coupé le dernier lien officiel du dollar avec l’or, il y a quarante ans, l’indice du coût de la vie officiel aux États-Unis a dépassé les taux d’épargne américains pendant 198 mois. Les cours de l’or ont augmenté pendant 163 mois sur ces 198, gagnant en moyenne 14,2% (en termes réels et après avoir tenu compte de la taxe américaine sur les plus-values). Ce qui fait chuter l’indice des prix à la consommation pour les épargnants détenant de l’or.
L’inverse est vrai aussi. Lors de ces 305 mois de croissance des épargnes en espèces en termes réels, l’or a perdu de la valeur pendant presque deux tiers du temps, chutant à une moyenne de 4,0% sur l’année d’avant et rendant donc la vie plus chère pour les épargnants possédant de l’or.
Oui, le plongeon des cours de l’or cette année a bien dépassé le coût de la vie se stabilisant pour les détenteurs de comptes épargnes bancaires. Mais personne n’a dit que combattre la Fed serait facile, et bon marché. Et la leçon pour les banquiers centraux ?
Au XIXème siècle, si les gens avaient commencé à échanger de la monnaie papier pour de l’or, les banques centrales auraient augmenté les taux d’intérêt, défendant la valeur des espèces et encourageant les épargnants à rester au papier. Avec la convertibilité disparue depuis longtemps, cependant, les banques centrales ont maintenant ce que Bernanke appelle la « flexibilité », la capacité à garder les taux sous l’inflation, et même de créer plus de monnaie à volonté. Cet effort pour stimuler l’économie se fait aux dépends des épargnants d’espèces. Donc quand les gens choisissent d’acheter de l’or au XXIème siècle ils font en fait un clin d’œil au « succès » des mesures de la Fed et des autres banques centrales.
Ben Bernanke comprend sans doute plus qu’il ne le laisse paraître. Quant aux épargnants, ils auraient intérêt à mieux comprendre son désir répété pour une inflation plus forte, avant de chercher à comprendre les objectifs de ses successeurs potentiels.
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