Note de l’éditeur :
GoldCore est d’avis que la technologie Blockchain révolutionnera le monde des
finances, des paiements et de la monnaie, et pourra avoir un impact sur le
monde similaire à celui d’internet. C’est pourquoi nous devrions garder l’œil
sur cette technologie en constante évolution, et dont les ramifications nous
concernent tous.
Si vous
pensiez qu’internet était une révolution, vous n’avez encore rien vu.
Attendez qu’arrive Blockchain !
Charlie
Morris est l’éditeur d’Atlas Pulse – une lettre d’informations qui se
concentre sur l'or,
Bitcoin et Blockchain ainsi que sur les technologies
révolutionnaires. Il a écrit un excellent article sur Bitcoin, Blockchain et
leurs ramifications pour les banques et notre système financier.
Symboles de l’or, de Bitcoin et de l’argent – Atlas Pulse
par Charlie
Morris
Bitcoin a traversé une
année éprouvante.
Le prix d’un seul
Bitcoin a récemment atteint 500 dollars, soit un prix trois fois plus
important que ce qu’il était au mois d’août de cette année. C’est un énorme
rebond sur une si courte période, et j’essaierai ici de le replacer dans son
contexte.
En novembre 2013, il
existait tout juste plus de 12 millions de Bitcoins en circulation, et le
prix d’un Bitcoin était de 1.200 dollars. Cela signifie que le réseau a
brièvement valu 14,4 milliards de dollars. Cette nouvelle forme de monnaie
électronique était prometteuse, et certains ont pensé qu’elle avait
réellement le potentiel de remettre en question le système global de
règlements existant.
Bitcoin s’est clairement
emballé, et l’excitation relative à l’avenir de la monnaie a pris un mauvais
tournant.
Nous avons assisté à des
scandales, comme par exemple la perte de Bitcoins sur le marché MT Gox (une
plateforme de négoce de Bitcoin), la fermeture du site internet Silk Road
(drogues et autres mauvaises choses) et l’interdiction des portefeuilles
Bitcoin par Apple (les utilisateurs d’iPhones n’ont plus pu effectuer de
transaction à partir de leur téléphone).
Le reflux le plus
important a eu lieu en janvier de l’année dernière, quand la valeur du réseau
est passée sous le milliard de dollars, soit une contraction de 77%. Un grand
nombre de commentateurs ont vendu leurs Bitcoins pour prédire une valeur
future de moins d’un dollar.
Mais aujourd’hui, le
réseau Bitcoin semble très bien se porter. Il a récemment vu ses volumes de
transaction quotidiens passer au-dessus des 300 millions de dollars. Cette
expansion d’utilisation depuis les 50 millions de dollars par jour
enregistrés l’été dernier en a fait grimper le prix. A 500 dollars par
Bitcoin, la valeur du réseau a récemment atteint 7,4 milliards de dollars.
Cette reprise est d’autant
plus surprenante au vu des obstacles qui se sont dressés sur son chemin. Les
régulateurs ont placé les entreprises liées à Bitcoin sous examen, et
beaucoup de banques ont refusé d’avoir affaire à elles, malgré leur
légitimité et leur caractère innovant. George Osborne a déclaré son soutien à
Bitcoin, et souhaite voir le Royaume-Uni devenir un centre pour cette
technologie révolutionnaire.
Avant d’aller plus loin
dans les détails, faisons un pas en arrière et rappelons-nous ce qu’est
vraiment Bitcoin.
En termes simples,
Bitcoin est une monnaie électronique. Il est créé sur internet par des « mineurs »
et peut être échangé par toute personne disposant d’un « portefeuille »
Bitcoin. Il ne peut pas être copié et collé, ou imprimé à l’infini.
Il existe aujourd’hui
14,8 millions de Bitcoins en circulation, et approximativement 4.000 nouveaux
Bitcoins sont créés chaque jour. En échange de leur travail de validation des
transactions effectuées par les membres de la communauté, les mineurs
reçoivent les nouveaux Bitcoins ainsi que des frais de transaction. Hier
seulement, les revenus des mineurs s’élevaient à 2 millions de dollars. Vous
avez bien lu.
Au vu de cette
importante récompense, l’extraction de Bitcoins est un secteur très
compétitif et si vous souhaitez vous-aussi extraire des Bitcoins, vous aurez
besoin d’un super-ordinateur plus puissant que ceux du GCHQ et de la Nasa combinés.
Je n’exagère pas.
Les mineurs travaillent
dur pour l’argent qu’ils reçoivent, et leur tâche primaire est de valider un « bloc »
de transactions toutes les dix minutes (ou, selon mes calculs, toutes les 9
minutes et 41 secondes). En termes financiers, leur travail est de se charger
des « règlements » en Bitcoins et de tenir les registres.
Chaque jour, environ 153
nouveaux blocs sont créés. Ils se superposent les uns aux autres et, depuis
la naissance de Bitcoin le 3 janvier 2009, ce processus a eu lieu plus de
382.000 fois. D’où le nom Blockchain. Les données transactionnelles sont
conservées dans une « chaîne de blocs ».
Le véritable génie de
Bitcoin, c’est qu’il a été conçu grâce à une base de données destinée aux
transactions, alors qu’une base de données traditionnelle est destinée à
conserver des informations.
Les transactions
financières ont recours à des bases de données traditionnelles inventées il y
a des décennies. Afin qu’il puisse y avoir des transactions, il faut utiliser
un ordinateur pour aller chercher les données nécessaires puis les
transformer. C’est un système qui a bien fonctionné, mais il existe aujourd’hui
quelque chose de mieux.
Avec Blockchain, plutôt
que de trouver et de transformer des données, le système ajoute
continuellement de nouveaux blocs et les anciens demeurent inchangés. Voilà
qui a pu améliorer la rapidité, la sécurité, la transparence et la tenue de
registres tout en réduisant les coûts.
Crucialement, l’écosystème
de Bitcoin est opéré par la « main invisible ». Il n’y a derrière
lui aucun employé ou agent de maintenance. Demandez à une banque combien de
personnes sont assises dans son département informatique, et vous recevrez un
chiffre dans les plusieurs dizaines de milliers. Bitcoin survit depuis près
de sept ans sans aucun employé, rien de plus qu’une communauté de développeurs
open-source qui mettent en place des améliorations périodiques.
Le réseau Bitcoin est
aussi décentralisé. Une banque peut sauvegarder sa base de données plusieurs
fois, mais pour Bitcoin, il existe 5.625 copies (chiffre le plus récent),
connues sous le nom de « nœuds ». Afin de fermer Bitcoin, il
faudrait détruire chacune de ces copies, ce qui signifierait un effort
coordonné de la part de 90 pays dont le Zimbabwe, la Russie et l’Iran. C’est
impossible. Bitcoin est fait pour durer.
Qu’est-il possible de
faire avec Bitcoin ?
Il est possible d’effectuer
des transactions en Bitcoins auprès d’un nombre accru d’entreprises, mais je
dois admettre qu’il est loin d’être utilisé partout. Comme je l’ai expliqué
récemment, j’ai pu utiliser Bitcoin me payer un verre de vin à Chamonix et
une tasse de café à Shoreditch, mais rien de plus.
Bitcoin n’a pas changé
la face de la monnaie, mais des entrepreneurs ont toutefois créé des cartes
de crédit qui permettent d’en dépenser. Cela signifie qu’il est
potentiellement acceptable à tous les endroits où sont affichés les symboles
Visa et Mastercard.
Wall Street a vu se
développer cette technologie et s’y est intéressé. Les banques qui souhaitent
survivre savent que si elles ne l’adoptent pas, elles finiront par périr.
Celles qui ne s’y intéressent pas seront laissées derrière. Il y a beaucoup en
jeu.
La récente hausse de
prix, depuis 160 dollars en août jusqu’à 500 dollars, a été explosive. Le FT l’a
attribuée à un système pyramidal russe du nom de MMM, qui s’est développé en
Chine. Je suis certain que cela puisse en grande partie expliquer la récente
exubérance, mais en-dessous de ça se trouve un réseau indépendant qui ne
cesse de croître.
Les spéculateurs vont et
viennent, mais je suis intéressé par la tendance. Si l’utilisation de Bitcoin
de propage, son prix ne peut que grimper. Nous devrions percevoir Bitcoin
comme une action technologique dont la valeur est directement liée à la
taille du réseau.