Ceux
qui crachent sur Bitcoin et les avocats de l’or en colère d’avoir ont raté le
coche et sont à côté de la plaque. Bien que Bitcoin attire actuellement des
dollars qui auraient autrement pu être dirigés sur le marché de l’or, les
deux sont en réalité complémentaires et capables de coexister sans problème.
Le prix du Bitcoin
a été multiplié par 6, ou si vous préférez a augmenté de 500%, au mois de
novembre, pour passer de 200 à 1.200 dollars. Il est ensuite retombé à 600
dollars, suite à quoi ma boîte mail et mon flux d’actualité se sont retrouvés
inondés de critiques contre Bitcoin, écrites par
des individus dont j’ai pu au cours de ces dernières années apprécier
l’opinion sur les métaux précieux, les libertés civiles et d’autres sujets.
Je ne citerai pas de noms, mais vous savez qui vous êtes, et il n’est pas
difficile de trouver ce que vous pensez de Bitcoin
en cherchant un peu dans Google.
Bitcoin n’est
pas une vraie monnaie et n’existera plus d’ici quelques années. La haine et
l’amertume se sont fait sentir assez soudainement, notamment de la part des
investisseurs sur les métaux précieux. Certaines personnes sont allées
jusqu’à dire que les Bitcoins sont pires encore que
les billets de la Fed, puisqu’ils ne permettent pas de payer des taxes.
Il me semble assez évident que
certains de ces individus autrement objectifs et intelligents sont déçus de
ne pas avoir rejoint la parade Bitcoin plus tôt et
participé au partage des gains exponentiels réalisés par ses premiers
adoptants. Je peux en quelque sorte comprendre ce sentiment. Mais ils
laissent leurs émotions brouiller leur jugement, et leurs lecteurs n’en
seront pas mieux lotis.
J’ai acheté mes Bitcoins entre 5 et 10 dollars, bien que je sois loin d’en
avoir acheté autant que j’aurai dû. La chute du prix de Bitcoin
depuis 1.200 jusqu’à 700 dollars ne m’a pas posé beaucoup de soucis,
notamment parce que ce prix représentait encore une augmentation de 5000%
depuis le début de l’année. Il est depuis repassé au-dessus de 800 dollars et
devrait de nouveau franchir les 1000 dollars avant que ceux qui ressentent
tant de haine en l’égard de Bitcoin aient le temps
de souffler mot.
Ils disent que c’est un
système à la Ponzi, mais Bitcoin
n’y ressemble en rien. Aucune autorité n’en tire les ficelles derrière la
scène et personne ne promet des retours incroyables tout en modifiant des
bilans. Bitcoin est open-source, transparent et
géré par la communauté qui l’utilise. Un système à la Ponzi
a derrière lui une bande d’idiots qui finissent par donner tout leur argent à
un seul gagnant. C’est un jeu à somme nulle. Bitcoin
n’a pas besoin d’un groupe d’abrutis ou d’une banque centrale pour
fonctionner, il n’est ni une compagnie ni une personne bénéficiant d’un jeu à
somme nulle. Bitcoin ne repose pas sur des
revendications frauduleuses de valeur ou de génération de rendements, mais
sur une participation volontaire au système.
Les investisseurs sur l’or et amoureux de la liberté ne devraient pas haïr Bitcoin, même s’ils n’ont pas bénéficié personnellement
de la hausse de sa valeur. Après tout, il est la monnaie du peuple et son
usage est volontaire, contrairement aux dollars de la Fed qui sont utilisés
par la contrainte aussi bien à l’échelle domestique qu’internationale. Nous
avons vu ce qui est arrivé aux dirigeants du Proche-Orient qui demandaient de
pouvoir accepter autre chose que des dollars pour leur pétrole et parlaient
de créer une devise soutenue par l’or.
Ils devraient apprécier Bitcoin parce qu’il est en dehors du contrôle des
gouvernements et des banques centrales. La Fed et leurs actionnaires ne
bénéficient pas d’un monopole d’émission de Bitcoins.
Les politiciens n’obtiennent pas des emplois auprès de banques Bitcoin après leur retraite. Et la masse monétaire de Bitcoin est strictement limitée à 21 millions, au
contraire des billets de la Fed qui peuvent être imprimés à l’infini par des
presses à imprimer et quelques clics sur des claviers d’ordinateur. Les
banques ne peuvent pas prêter de Bitcoins qu’elles
n’ont pas et les gouvernements ne peuvent pas en imprimer pour financer une
guerre.
Les Bitcoins
sont créés à un rythme décroissant et prévisible. Le nombre de nouveaux Bitcoins créés chaque année est divisé par deux
automatiquement jusqu’à ce que sa production s’arrête d’elle-même à 21
millions. Il ne pourra jamais en avoir plus de 21 millions, c’est pourquoi
les investisseurs n’ont pas besoin de s’inquiéter d’une inflation du type de
celle qui a fait perdre au dollar 95% de sa valeur depuis la création de la
Réserve Fédérale en 1913.
Ce sont là les
caractéristiques qui ont attiré tant d’investisseurs sur les métaux précieux
et ont inspiré une perte de confiance grandissante envers la monnaie
fiduciaire des banques. Avant de reléguer Bitcoin à
la catégorie fiduciaire, sachez que les Bitcoins ne
sont pas créés par décret gouvernemental ou autre commande autoritaire, comme
définie par Webster.
Et bien qu’il n’ait pas la
forme physique et l’utilité qui confèrent leur valeur aux métaux précieux, Bitcoin possède une valeur intrinsèque dans le sens où il
permet de transférer du capital rapidement et à moindre frais partout dans le
monde. C’est là une caractéristique propre à Bitcoin.
Essayez d’envoyer 100.000 dollars d’or
hors des Etats-Unis ou de les amener chez vous par avion. Essayez
d’envoyer de l’argent en Europe pour qu’il y arrive le même jour et ce sans
payer de frais à des banques simplement pour transférer des données
électroniques en votre nom.
Les avocats de l’or n’aiment
pas l’idée que Bitcoin n’est ‘soutenu par rien’.
Mais les Bitcoins ont de la valeur parce qu’ils
sont utiles en tant que monnaie. Ils ont toutes les caractéristiques propres
à une monnaie (durabilité, portabilité, fongibilité, rareté, divisibilité et
capacité à être reconnus) et reposent sur des propriétés mathématiques plutôt
que sur des propriétés physiques (comme l’or et l’argent) ou une confiance
envers les autorités centralisées (comme les devises fiduciaires). Comme pour
toutes les autres devises, la valeur de Bitcoin
vient du fait que les gens l’utilisent et l’acceptent comme moyen de
paiement.
L’or n’est pas limité en
termes de quantité, au contraire de Bitcoin. Les
nouvelles technologies pourraient augmenter notre capacité à extraire de l’or
au cours de ces prochaines années. Nous pourrions découvrir que le noyau de
la Terre regorge d’or et que les planètes qui nous entourent en sont
jonchées. Peu probable ? Peut-être. Mais avec Bitcoin,
la mathématique de l’offre est parfaitement prévisible.
Et qu’en est-il de la
manipulation évidente des marchés de l’or et de l’argent et du contrôle
qu’ont certaines banques sur la découverte des prix ? JP Morgan ne peut
pas utiliser des outils papier à effet de levier pour manipuler
artificiellement Bitcoin comme elle le fait avec
l’argent. Il n’existe pas de London Bitcoin
Association qui en fixe le prix deux fois par jour.
Par contraste, le prix du Bitcoin est déterminé par l’offre et la demande. Il
n’existe pas de traders privilégiés qui obtiennent des données économiques
avant tout le monde, ou qui utilisent des plateformes de trading à haute
fréquence et la co-localisation pour dérober les
traders moins sophistiqués. Certains de ces éléments pourraient tenter de
frayer leur chemin dans l’univers Bitcoin, mais
pour le moment, le terrain de jeu est bien plus juste que tous ceux qu’a
jusqu’à présent avancé le monde financier.
Les Bitcoins peuvent-ils perdre toute leur valeur ?
Oui. L’Histoire est jonchée de
devises qui ont échoué et qui ne sont plus utilisées, comme le Mark Allemand
de la République de Weimar et plus récemment de Dollar Zimbabwéen. Bien que
les échecs des devises soient généralement liés à une hyperinflation que Bitcoin rend impossible, il y a toujours un risque
d’échec technique, de concurrence entre les devises, de problèmes politiques,
et ainsi de suite. Aucune devise ne devrait jamais être considérée comme
complètement protégée contre l’échec. Bitcoin s’est
prouvé être fiable depuis sa création il y a quelques années, et il a toutes
les chances de continuer de grandir. Mais personne n’est en position de dire
de quoi son futur sera fait.
Le Bitcoin
est-il dans une bulle ?
Une hausse de prix rapide ne
constitue pas une bulle. Une bulle est une surévaluation artificielle qui
mène à une correction soudaine. Les choix basés sur les actions individuelles
de centaines de milliers de participants au marché sont la cause de la
fluctuation du prix du Bitcoin et forcent une
découverte de prix. Les facteurs primaires de l’augmentation du prix du Bitcoin sont sa popularité et son usage accru, et non les
politiques gouvernementales et des taux d’intérêts proches à zéro pourcent.
Il existe peut-être une certaine exubérance, mais les gens ne falsifient pas
des revenus auprès de leurs banques pour obtenir des prêts et n’utilisent pas
de comptes sur marge pour obtenir des Bitcoins,
comme ça a été le cas pendant les bulles précédentes. Le fait que Bitcoin puisse opérer indépendamment des gouvernements et
des banques nous permet de nous assurer que son prix est déterminé par le
marché et pas induit par un petit groupe de gens de pouvoir.
Qu’en est-il si le jus
est coupé ?
Les Bitcoins
peuvent être placés hors-ligne sur un disque externe ou une clé USB, un CD,
un DVD… Vous avez besoin d’un réseau qui fonctionne pour en envoyer, mais
vous ne perdrez pas vos Bitcoins en cas de panne
d’électricité ou si internet est temporairement coupé. Si internet venait à
être coupé indéfiniment, je suppose que votre investissement deviendrait
risqué, mais c’est à vous de décider l’ampleur du risque que vous désirez
attribuer à cette possibilité.
Diversification
d’investissement
Je ne vous conseille
certainement pas de déplacer tout votre capital sur Bitcoin
ou d’en acheter après une hausse de prix si exponentielle, mais je trouve
triste de voir tant de gens intelligents et amoureux de la liberté le
critiquer pour la seule raison qu’elles n’ont pas
profité de sa hausse de prix ou qu’elles ne comprennent pas son
fonctionnement. Il est certain qu’il n’est pas parfait, mais il offre
certains avantages sur les monnaies fiduciaires des gouvernements que
recherchent les investisseurs sur l’or.
Bitcoin offre également des avantages que l’or
ne peut apporter, comme la capacité d’envoyer, de recevoir et d’acheter des
produits en ligne instantanément ou de transférer du capital partout dans le
monde sans crainte de confiscation par le gouvernement et sans payer de frais
bancaires. Il fournit également un certain degré d’anonymat, similaire à
celui qu’offre les métaux précieux et certains comptes de courtage, et
certainement supérieur aux comptes en banques et autres formes digitales de
richesse. Il est une devise basée sur la liberté de choix, née du marché
libre et n’a pas besoin de contrainte pour exister, ce qui sont des attributs
que cette communauté devrait supporter et embrasser.
Le gouvernement pourrait
trouver un moyen d’en restreindre l’usage, peut-être qu’une meilleure devise
digitale viendra prendre sa place, mais Bitcoin
n’est pas l’ennemi des investisseurs sur l’or et des libertaires. Il est complémentaire
aux métaux précieux, et tous ont leurs forces et leurs faiblesses. Ceux qui
ont raté la hausse de 10 à 1.200 dollars ne devraient pas haïr Bitcoin simplement parce qu’ils n’ont pas intégré son
marché assez tôt pour pouvoir partager les gains avec d’autres. Ces deux
formes de devises ont plus de similarités que de différences, et nous
devrions nous réjouir de voir adoptée une devise de marché libre qui n’est
contrôlée ni par les grosses banques ni par leurs pantins de la politique.