Roy Sebag et Josh Crumb
ont lancé leur entreprise sur un principe de base simple.
« Nous voulions
être capables d’aller chez Tim Horton et d’acheter un café avec de l’or, par
le biais de notre carte de crédit, a déclaré Sebag lors d’un récent
entretien. Nous sommes passés d’un simple hobby à une entreprise. »
Les investisseurs
pourront s’en faire une meilleure idée dès mercredi, alors que les actions de
BitGold Inc. entreront le TSX Venture Exchange. Il s’agit là du point
culminant d’années de dur labeur de la part de ses fondateurs. BitGold a pu
obtenir le support de George Soros, Sprott Inc., et d’autres grosses firmes
financières. La société est évaluée à plus de 30 millions de dollars.
BitGold
est la première plateforme de services financiers sérieuse établie autour de
l’or. Ses services en ligne permettent à ses utilisateurs d’acheter de l’or
et d’acheter des biens et services partout dans le monde en utilisant l’or
comme devise. Ce service est désormais actif depuis une semaine, et
enregistre déjà des milliers d’utilisateurs.
Comme son nom l’indique,
BitGold est inspiré de Bitcoin. Mais la valeur intrinsèque de Bitcoin a déjà
soulevé beaucoup de questions, alors que l’or, bien que certains ne le
perçoivent plus ainsi, a servi de moyen d’échange des milliers d’années
durant.
Sebag et Crumb, âgés
respectivement de 29 et 35 ans, ont eu l’idée de lancer BitGold peu de temps
après la crise financière de 2008. Sebag était alors gestionnaire de fonds,
et l’effondrement de Lehman Brothers l’a rendu très inquiet des risques de
contrepartie. Il a discuté de ses craintes avec ses mentors, qui l’ont
intéressé à l’or – qui lui, ne présente pas de risque de contrepartie.
Il n’a jamais embrassé l’idéologie
apocalyptique à laquelle sont attachés tant de défenseurs de l’or. Mais il a
su percevoir l’intérêt de l’utilisation de l’or comme devise, et a été
surpris de voir qu’aucune banque n’était entièrement garantie par du métal.
Il s’est associé à Crumb (qui avait alors de l’expérience dans l’industrie
minière), et tous deux ont travaillé au développement d’une plateforme
financière qui rendrait l’or plus accessible en tant que moyen d’échange.
D’autres ont essayé de
lancer des systèmes similaires par le passé, mais ne sont jamais parvenus à
franchir les barrières techniques et légales. Sebag et Crumb ont travaillé
avec des avocats et des politiciens en vue d’offrir leur service sous la loi
canadienne. Ils ont proposé aux banques commerciales du monde de joindre leur
plateforme, et ont obtenu un partenariat avec Brink’s Co. qui jouera le rôle
de chambre de compensation. Au travers de Brink’s, BitGold peut déterminer si
et quand de l’or détenu par ses clients entre ou sort de ses coffres.
« C’est une
structure compliquée. Mais pour les utilisateurs – ce qui est le principal –
ce n’est rien de plus que Paypal, mais avec de l’or. Nous avons une interface
simple et propre », a expliqué Crumb.
Une fois que les
utilisateurs complètent le processus d’enregistrement détaillé de
bitgold.com, ils sont en mesure de déposer des fonds sur leur compte et d’obtenir
de l’or stocké dans six différentes villes du monde. Ils peuvent ensuite payer
pour des biens et services grâce à cet or, ou demander la livraison d’or
physique sous forme de cubes de 10 grammes (environ 400 dollars). Brink’s se
charge du transfert de l’or entre les deux parties. Le mois prochain, BitGold
devrait lancer une carte de crédit qui pourra être utilisée auprès de n’importe
quel distributeur automatique, et permettra à ses utilisateurs de se payer un
café chez Tim Horton avec de l’or.
BitGold impose 1% de
frais à l’achat d’or, et 1% de frais au retrait de métal. Le stockage de l’or
est gratuit. Selon ses fondateurs, il s’agit là d’une structure de frais bien
plus attirante que celle des ETF, qui imposent des frais annuels.
Sebag, qui est le
directeur de BitGold, à l’occasion d’un entretien avec The Street, a dit
espérer enregistrer 50.000 clients. Mais ses espoirs vont désormais bien plus
loin. Au vu du succès de la plateforme à son lancement, son produit se trouve
être bien plus qu’un service limité à un petit groupe d’utilisateurs. Jusqu’à
présent, les avocats de l’or ne représentent que 10% de sa base d’utilisateurs.
« J’ai pu voir des
amis s’envoyer des paiements les uns aux autres. Ils ont parié sur le
football, et se transfèrent mutuellement leurs dus », a-t-il dit.
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