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» La Suisse se retrouve en compagnie de la Chine, du Japon, de
la Corée, de Taïwan et de l’Allemagne sur la liste des possibles
manipulateurs de devise établie par les Etats-Unis »(Source ATS)
L’accusation est un peu étonnante dans la mesure où la BNS travaille dans
l’intérêt immédiat des Etats-Unis tant au niveau du marché des actions, que
celui du rachat de sa dette publique qui attire toujours moins les foules.
Une alliée de la première heure, qui s’est embarquée en 2007 pour renflouer
UBS dans la crise AMERICAINE des subprimes, puis en septembre 2011 et à la
demande des Américains, dans la crise des liquidités des banques européennes
en reprenant au prix fort les titres dont celles-ci voulaient se
débarrasser. La voilà aujourd’hui non seulement bien mal récompensée,
mais accusée!
Ceci étant, il est important de revenir sur plusieurs points que cette
information soulève:
- La Suisse en tant que pays n’est absolument pas
concernée par la politique de la BNS qui est totalement menée par cet
établissement privé même s’il est dit sur papier qu’il relève du droit
public. La BNS se targue de souveraineté dans le domaine de la politique
monétaire, et cette indépendance exagérée pour ne pas dire plus va
coûter cher à tout le pays.
- Cela fait un moment que la BNS est sortie de sa mission
et de son code déontologique que lui impose son propre règlement. Il
suffit de repenser aux investissements dans l’armement nucléaire et
autres industries liées aux OGM ou gaz de schiste.
- La BNS a sous-traité le gros de son bilan à des entités
privées américaines ou fortement américanisées.Nous retiendrons tout
simplement Blackrock comme gestionnaire de son portefeuille-actions
américains et Six Group comme gestionnaire de l’ensemble du trafic de
paiement et donc du fameux compte de virement des banques. Excusez du
peu!
- Le compte de virement aux banques est LA principale
source de financement du gargantuesque bilan de la BNS. Il est renfloué
par les exigences élevées en liquidités imposées aux braves banques
commerciales helvétiques et autres établissements abusivement appelées
too big to fail. Alors que les seules banques réellement Too big to fail
sont UBS et CS, la BNS soutenue par la FINMA ont rajouté à la liste la
ZKB, Raiffeisen, et Postfinance devenues ainsi durablement pourvoyeuses
en liquidités.Or, le cash des banques sont normalement déposés dans le
fameux compte de virement des banques. C’est donc notre argent à tous
qui finance de manière fort discutable et qui sera certainement un jour
discuté cette fièvre acheteuse bardée de risques cumulés.
- Le compte de virement, qui converge avec le rôle du
trafic de paiement est sous gestion de Six dont l’actionnaire
majoritaire sont UBS et Credit Suisse notoirement américanisés. Pire que
cela si cela est encore possible, le Head of Global Payments & Cash
Management de UBS, citoyen allemand, préside simultanément
l’entreprise responsable chez Six du trafic de paiement appelée SIC.
Personne ne voit les conflits d’intérêts colossaux néanmoins réels et
dangereux!
- La même BNS a sous traité l’ENSEMBLE du trafic de
paiement en euro à SECB, une banque stationnée à Francfort et détenue
par les incontournables UBS, CS à hauteur de 50% . Tout mouvement en
euro qui inclut un compte bancaire ou postal suisse passe
obligatoirement par cette banque détenant ainsi une position
monopolistique privée! Les excédents des paiements ne reviennent même
plus en suisse selon les graphiques publiée par la BNS.
- La BNS sert de cash manager, à l’image de sa banque
fétiche UBS, en franc suisse, aux boîtes noires que sont les chambres de
compensation qui offrent des garanties dans l’interface
acheteurs-vendeurs du casino. La BNS reçoit-elle des dollars ou des
euros dans le cadre de cette fonction? Très possible.
- Nous avons alerté en début d’année sur des mouvements
étonnants intervenus en fin d’année 2015 sur le franc suisse. Ceux-ci
ont clairement modifié favorablement les comptes de la banque pour 2015.
Peut-on parlé de manipulation sur devises? très probablement.
D’ailleurs, c’est un secret de polichinelle qui dure depuis de
nombreuses années.
- Qu’il y ait manipulation de devises depuis la Suisse,
cela semble plus que probable! Mais dire que c’est la Suisse ou même que
c’est la BNS serait faux. Des entités privées sont responsables de la
logistique, de l’opérationnel et du management d’actifs. La vérité se
trouve ailleurs!
- Rappelons enfin que les organes de la contrôle de la
Confédération n’ont pas le droit d’y mettre un pied. ils doivent se
satisfaire des informations que l’on veut bien leur fournir, contrôlées
toutefois par KPMG qui a remplacé Price Waterhouse.
La BNS ressemble de plus en plus à la devanture d’un magasin vidée de son
activité principale, devenue totalement impuissante qui fournit des rapports
au FMI et des statistiques à ses partenaires. Le pendant en quelque sorte de
l’office fédérale des statistiques, version monétaire… Le centre névralgique
a été déplacé.
La BNS sort toujours plus de la mission qui lui a été assignée par le
législateur. Il est à craindre que non seulement, elle finisse par porter le
chapeau pour des activités qu’elle n’a pas commises, mais qu’en plus
l’ensemble des processus dont elle a la responsabilité lui échappe
totalement.
Quant à ses référents à Berne, ils semblent vouloir continuer de lui faire
confiance, à elle et à ses sous-traitants, malgré tous les indicateurs qui
défient le bon sens le plus élémentaire…
Une impuissance généralisée semble paralyser le monde de la finance
fédérale alors que la spirale infernale dans laquelle s’est enferrée la BNS
continue sur une lancée folle…
Combien de temps, pourrons-nous tenir? un avenir proche nous le dira….
Liliane Held-Khawam
PS, Le lecteur intéressé par les différents thèmes trouvera sur le site de
nombreuses publications sourcées et chiffrées qui illustrent les
différents points.
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