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« Art. 1er A. – La Banque publique d’investissement est un groupe public au service du financement et du développement des entreprises, agissant en appui des politiques publiques conduites par l’Etat et conduites par les régions.
« En vue de soutenir la croissance durable, l’emploi et la compétitivité de l’économie, elle favorise l’innovation, l’amorçage, le développement, l’internationalisation, la mutation et la transmission des entreprises, en contribuant à leur financement en prêts et en fonds propres.
« Elle oriente en priorité son action vers les très petites entreprises, les petites et moyennes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire, en particulier celles du secteur industriel.
« Elle investit de manière avisée pour financer des projets de long terme.
« Elle accompagne la politique industrielle nationale, notamment pour soutenir les stratégies de développement de filières. Elle participe au développement des secteurs d’avenir, de la conversion numérique et de l’économie sociale et solidaire.
« Elle apporte son soutien à la mise en œuvre de la transition écologique et énergétique.
« Elle favorise une mobilisation de l’ensemble du système bancaire sur les projets qu’elle soutient.
« Elle mène son action en coopération, en tant que de besoin, avec la Banque européenne d’investissement.
« Elle développe une offre de service et d’accompagnement des entreprises tout au long de leur développement.
« Elle peut stabiliser l’actionnariat de grandes entreprises porteuses de croissance et de compétitivité pour l’économie française. »
Le livre Coup d’Etat planétaire a failli s’appeler « Néo-soviétisme », au vu du nombre grandissant de mesures antilibérales prises au quotidien. La stratégie de Bpifrance suffit à elle seule à démontrer ce qui précède.
Cette entité qui jongle avec les capitaux de l’Etat et des citoyens nous informait ces derniers jours qu’elle allait investir dans le CAC 40 pour protéger les groupes affaiblis par une baisse de leur capitalisation boursière. Nicolas Dufourcq serait donc un protecteur d’entreprises françaises.
Et de qui ou de quoi veut-il les protéger? D’investisseurs agressifs qui profiteraient de la target="_blank" semaine catastrophique sur les marchés financiers pour harponner les entreprises affaiblies. Bref, M Dufourcq voudrait éviter des OPA hostiles. Quand on voit ce qui reste de français du parc industriel de la France, on a envie de lui demander de préciser sa pensée.
Qui est le patron de Bpifrance, Nicolas Dufourcq? (Extrait Coup d’Etat planétaire)
Selon Bloomberg, le patron de Bpifrance serait connecté à 8 conseils d’administration de 8 organisations, dans 9 industries, dont ceux de STMicrelectronics et d’Orange. Au fait, au sujet de Orange, « M Nicolas Dufourcq connaît très bien la maison et le monde des télécoms. Cet HEC-ENA, ex-inspecteur des finances, a passé neuf ans, de 1994 à 2003, chez l’ex-France Télécom. Il a été coup sur coup chargé de mission auprès du directeur général, conseiller du président Michel Bon, puis directeur de la division multimédia, ou il notamment mené le lancement de Wanadoo en 1996. » target="_blank";[4] Le même Michel Bon vu précédemment dans la quasi faillite de France Télécom. Un monde décidément petit…
Après avoir servi à compenser les pertes dues à un management de la haute finance plus que téméraire, voici l’argent public qui une fois de plus vole au secours de la bourse! Toutefois, le patron de Bpifrance nous rassure tout de suite en nous expliquant que l' »on n’est pas en économie administrée« . Ah bon? Et ça s’appelle comment alors quand un organe de l’Etat a en mains 200 milliards d’euros à injecter dans l’économie privée? …
BPI est une structure complexe. Une quinzaine de BPI est inscrite au registre du commerce. C’est un agrégat d’entreprises qui emploie relativement peu de personnel, et beaucoup de sous-traitants privés. Construites de manière systémique en imbrication parfaite avec les gros acteurs du marché, celles-ci balaient un large spectre de services de la finance globale : Financement, Courtage, Investissement Régions, Participations, Investment Holding, International Capital, Assurances export, ou une SCI pour la location de logements. Le site vous accueille avec « Bpifrance et ses partenaires mobiliseront 200 milliards d’euros d’ici à 2019 pour financer les entreprises. Serez-vous la prochaine ? target="_blank"187;[1]. (Coup d’Etat planétaire)
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Les entreprises du CAC 40, l’affaire d’une micro-élite
Voici quelques visuels qui démontrent sans grand discours que le CAC 40 est un affaire d’une poignée de personnes (physiques et morales), sacrément tenu par les nos fameux gestionnaires d’actifs. Et il semble difficile d’imaginer un prédateur financier plus dangereux qu’eux!
En 2018, le portefeuille du CAC 40 en mains de Blackrock incluait:
Regardez les dividendes mirobolants que Blackrock a ramassés en 2018…
Grâce à l’argent facile offert par les banquiers centraux, l’indice du CAC 40 flirtait avant l’épisode Coronavirus avec les sommets de 2007, soit la période qui a précédé la crise des subprimes. Et pourquoi la correction que la bourse voulait apporter naturellement à cet indice serait-elle néfaste? (Un élément de réponse se trouve dans les ratios qui intègrent la capitalisation boursière. Cf ci-dessous)
Bpifrance protège avec l’argent des Français un système à bout de souffle qui n’a plus que l’argent public pour faire encore illusion. Pour l’instant, ses moyens semblent difficiles à délimiter au vu de cet alinéa de l’article 1er qui la réglemente. Il est notamment dit: « Elle favorise une mobilisation de l’ensemble du système bancaire sur les projets qu’elle soutient.« Un blanc-seing lourd de sens quant à la mentalité sous-jacente!
En conclusion, l’argent d’un pays est mis à disposition de projets soutenus par les pontes du « marché » de la haute finance. Plus le marché dysfonctionne, plus une entité du genre Bpifrance intervient. Plus ces organismes s’activent, auxquels il convient d’ajouter l’interventionnisme effréné des banquiers centraux, et plus parasitage du marché est amplifié. Le néosoviétisme s’installe. Bilan: le libéralisme est cassé, les chouchous prennent la puissance des Etats, les mains qui détiennent et gèrent le système global de production diminuent, les Blackrock s’institutionnalisent, etc.
Pour faire simple, le pouvoir octroyé à M Dufourcq, et à travers lui à la finance globale est non seulement démesuré et injustifiable, mais il est surtout dangereux.
LHK
Complément
Bpifrance impliquée dans les PPP, partenariats publics-privés (2 extraits de Coup d’Etat planétaire)
Extrait 1
Les PPP constituent une manne dont se délecte le monde de la haute fin target="_blank"ance[1]. Il faut dire que nombre d’entre eux concernent des prestations dont l’usager est devenu client… captif. La preuve : En 2017, l’AMF annonçait que la Caisse des dépôts et consignations (CDC) détenait 5,67% du capital et 9,33% des droits de vote d’Eiffage, leader européen et des concessions. Cette majoration de la présence de la CDC s’est faite par l’intermédiaire de Bpifrance Participations. Et nous lisons dans la liste des points forts signalés : « Contraintes budgétaires dans les pays européens favorables aux projets de concessions et de PPP (Partenariat Public / Privé), très rentables pour le groupe (16 % des revenus mais 72 % du bénéfice opérationnel) target="_blank"87;.[2] Nous voyons par cet exemple l’intérêt des privés dans ces montages contractuels avec l’argent public des Etats, dont les dirigeants veulent nous faire croire que cela va permettre de réaliser des économies…
target="_blank"[1] « Les PME non financiarisées en sont absentes. Forum PPP Afrique : les PME, chaînon manquant pour la réussite des PPP ». La Tribune
target="_blank"[2] « Eiffage : La CDC via Bpifrance passe au-dessus des 5% du capital », Capital, 2017
Extrait 2
En août 2016, le Groupe ADP, anciennement Aéroports de Paris, dont l’actionnaire principal est l’Etat français avec 50,6%, en consortium avec le constructeur Bouygues Bâtiment International, a obtenu la concession pour l’extension et l’administration de « l’aéroport international Jose Marti» à La Havane, à Cuba (air-journal.fr). La normalisation récente des relations entre les gouvernements américain et cubain a provoqué un boom de l’industrie du tourisme cub target="_blank"ain.[1] On sait peu de choses sur la manière dont ce projet sera financé. Mais selon l’article, il est fort probable que le financement du projet sera utilisé pour le mener à bien dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) entre l’opérateur ADP et le gouvernement cubain.
Nous retrouvons dans un autre média anglosaxon que Bpifrance envisage un financement en PPP pour les aéroports de La Havane et ses aéroports< target="_blank"/em>[2] target="_blank"[3]. Au fait, ferait partie du consortium le turc TAV Airports, lui-même détenu à plus de 45% par ADP… Bpifrance soutient des FTN dans le cadre du financement de PPP avec des gouvernements étrangers. Ainsi, cette structure utilise l’argent public français à des fins de privatisation et de corporatisation d’Etats tiers…
target="_blank"[1] “Project Finance in Cuba: Can it be done?” Michigan business entrepreneurial law review, 2017
target="_blank"[2] « Bpifrance eyes Havana Airports PPP financing », TXF news
target="_blank"[3] « Bpifrance in talks for financing Havana Airports PPP », Trade Finance Analytics, september 2018
Annexe
Pourquoi soutenir une capitalisation boursière?
La capitalisation boursière entre dans le calcul d’un certain nombre de ratios régulièrement utiliés par les acteurs de la bourse pour juger d’une entreprise et pour aider à prendre des décisions d’investissement. Exemple de deux ratios utilisés par la bourse qui intègrent la capitalisation boursière.
1. Valeur d’entreprise (VE)
La valeur d’entreprise représente la valeur théorique minimum de rachat de l’entreprise par un investisseur. Elle prend en compte le fait que l’acquéreur doit aussi assumer la dette de la société lorsqu’il l’achète, ou au contraire, si l’entreprise n’est pas endettée (donc a de la trésorerie), que l’acquéreur recevra la trésorerie de la société. Une société endettée aura donc une valeur d’entreprise plus importante qu’une société qui a de la trésorerie.
La valeur d’entreprise est donc calculée en additionnant la capitalisation boursière et la dette nette de l’entreprise à un instant donné, ou en retranchant la trésorerie de la capitalisation boursière à un moment défini.
2. PER Abréviation de « Price Earning Ratio »
Le PER est sans conteste l’un des ratios boursiers les plus utilisés.
Le PER correspond au nombre de fois que le bénéfice net par action est capitalisé dans le cours de l’action. Il sert surtout à comparer la valeur d’une société par rapport à ses pairs, à son secteur d’activité, ou encore à la situer par rapport à sa valeur haute et valeur basse historique.
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