Canulars du Réchauffement Climatique: la fonte des glaces polaires et…

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Published : December 17th, 2009
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Comme vous le savez, la presse classique a été plus que réticente à rapporter les nouvelles du Climategate (cf. ClimateGate 1, 2, 3, 4). Mais en matière de réchauffement climatique, certains journalistes restent intarissables dès qu'il s'agit de réveiller les peurs du grand public par des articles de pseudo-science très alarmistes dont certains sont des chefs d'oeuvre de désinformation.

Il est impossible d'être exhaustif, mais analysons, en termes aussi pédagogiques que possible,  quelques biais mis en oeuvre par nombre d'articles de presse alarmistes, à travers l'exemple concret de la fonte des glaces polaires et du niveau des mers, dont bien des gens croient aujourd'hui de bonne foi qu'il pourrait augmenter de façon catastrophique.

 

I - Le raisonnement général du réchauffement et sa simplification abusive

 

La théorie du GIEC n'est valide que si chacun des axiomes de l'enchaînement logique ci après,   est vérifié:

 

"Raisonnement Complet" 

 

1.    - La Terre se réchauffe ET

2.    - Ce Réchauffement est inhabituel ET

3.    - Ce Réchauffement inhabituel est dû essentiellement à nos rejets de CO2 ET

4.    - Ce Réchauffement inhabituel et anthropogénique a des conséquences catastrophiques pour l'avenir ET

5.    - La meilleure politique pour lutter contre ces catastrophes futures est de lutter contre les rejets de CO2 dès à présent

 


La totalité du processus mis en oeuvre à Copenhague n'a de validité que si chacune de ces cinq propositions est validée. Or, de nombreux scientifiques climato-réalistes de très haut niveau ont très abondamment argumenté les points 2 à 5 (voir ici 450 papiers scientifiques sur le sujet, non exhaustifs - Ah non, 500, la page vient d'être mise à jour !).

Cet enchainement logique et la nécessité qu'il soit intégralement validé pour que les thèses alarmistes le soient, devraient être constamment rappelés, car  trop souvent de nombreux articles de presse nous servent des pseudo-raisonnements  de ce type :

 

"Dé-raisonnement" :

 

1.    Exemple : "les pôles fondent" (variante : les glaciers reculent)
DONC

2.    C'est bien la preuve qu'il y a réchauffement
DONC

3.    "Il faut limiter les émissions de CO2"

 


Les raisonnements de ce type, courants de la part des organes de presse qui accréditent les thèses "réchauffistes", sont erronés: outre que leur prémisse (1) est souvent contestable (voir plus loin : la Fusion des Glaces polaires n'est pas pour demain), ils font l'impasse sur les questions 2, 3, 4 et 5 du "Raisonnement complet",  et notamment son point n°3 :

 

==> Une CONSEQUENCE, réelle ou hypothétique, d'un réchauffement, ne peut pas être considérée comme une PREUVE que ce réchauffement est provoqué par nos rejets de CO2.

 

Cette faute logique, confondre "conséquence et causalité", est omniprésente dans le débat.


Ce préalable étant posé, ce simple rappel à la raison et à la logique ne suffira pas à calmer les grandes peurs instillées par les "climato-alarmistes". Il faut donc souvent répondre aussi sur le fond des grandes peurs qui nous sont servies en étape 1 du pseudo-raisonnement exposé ci dessus.

Cet article se propose de le faire en prenant pour exemple la fonte des glaces polaires et leur relation avec le niveau des mers. Que faut il en penser ? Quelles qu'en seraient les bien hypothétiques causes  ? Y-a-t-il danger ou pas ?

II - Le mythe de la fonte des glaces polaires et du niveau des mers


Ah, la fonte des glaces... Les catastrophistes nous abreuvent de métaphores effrayantes à ce sujet: New York sous 6 mètres d'eau, les images choc du film d'Al Gore, la submersion des iles Maldives, et tous les articles alarmistes des Huet et Foucart de notre presse de révérence qui veulent nous faire croire que "l'ouverture estivale régulière de la route maritime du nord sera une réalité" et que, bien sûr, c'est une catastrophe.

Il est temps de tordre le cou à ces superstitions dénuées du moindre fondement scientifique.

La fonte des glaces : ne pas confondre banquises et calottes polaires

Tout d'abord, rappelons que les glaces polaires se divisent en "banquise", composée d'eau de mer gelée, qui flotte, et en glaces terrestre, généralement appelées "calotte". Des cassures de la banquise ou de ces glaciers terrestres sous l'effet de leur poids, tendent à rejeter dans la mer de grands blocs, les Icebergs.

 

Questions subsidiaires - Nous négligerons ici les volumes des glaciers terrestres montagnards non polaires, qui représentent des volumes très inférieurs aux glaces polaires, même s'ils font beaucoup parler les journalistes. Leur fonte, si tant est que les problèmes qu'elle engendre soient supérieurs aux bénéfices de leur recul constaté en certains endroits (et pas en d'autres, mais ne compliquons pas), est une question distincte de celle qui nous occupe par rapport au niveau des mers.

La question de la très hypothétique fonte du permafrost sibérien, et des hydrates de méthane, a également fait couler beaucoup d'encre de presse ces dernières années: elle sera étudiée ultérieurement, afin de conserver le présent article dans des dimensions... Pas trop déraisonnables.

 


Comme vous le savez, la densité de la glace est moindre que celle de l'eau et encore moins que celle de l'eau de mer: la densité de la glace est de l'ordre de 917kg/m3, celle de l'eau douce est de 1000kg/m3, quant à l'eau de mer, elle culmine a environ 1025kg/m3* (variable selon la salinité).

Il résulte de cela que la partie immergée de l'Iceberg occupe le même volume que la totalité de l'eau dudit Iceberg une fois la glace intégralement fondue. Cela peut également se déduire par l'application du théorème d'Archimède, que tout élève de terminale scientifique normalement constitué doit maîtriser. Par conséquent, et ceux qui auraient de la peine à me croire pourront le lire sur le site de l'Ifremer, "La fonte de la banquise n'a aucune incidence sur le niveau de la mer."

Autrement dit, la fonte de la banquise n'est pas un problème en terme de niveau côtier des mers, et si les "routes du nord", au dessus des côtes russes ou canadiennes, venaient à être circulables de façon récurrente en été, cela n'aurait sans doute que des avantages et aucun inconvénient en matière de niveau des eaux.

Seule serait potentiellement gênante une fonte significative des glaces de la calotte glaciaire terrestre des pôles. Toujours selon l'Ifremer, une fonte intégrale pourrait augmenter le niveau des eaux de l'ordre de 70 mètres, plus précisément 67 selon les chiffres fournis par cet institut. Il n'y a aucune raison de douter des ordres de grandeur, la glace représentant 24 millions de km3, et l'océan 361 millions de km2. Une fonte de seulement 10% de cette calotte pourrait donc augmenter le niveau des mers de 6,7 mètres, et de 1% de 67 centimètres (valeurs surestimées ne tenant pas compte de ce que les côtes ne sont pas verticales...).

Mais quelle est la probabilité pour qu'une fusion si importante se produise dans un avenir discernable ?

 

Pour se faire une idée, revenons à la banquise: la plupart des terres émergées de l'antarctique et de l'arctique sont situées à une altitude significativement supérieure à celle du niveau de la mer. La température s'abaissant d'à peu près 6°C tous les 1000m, il apparait qu'une fonte significative des glaces terrestres serait précédée d'une réduction considérable de la banquise marine.

 

Donc, même si la fonte de la banquise n'a pas d'incidence directe sur le niveau des mers, ce peut être un bon "indicateur de danger".

 

Or, la presse nous le dit, "à ce train là, la banquise arctique aura bientôt disparu en été !" - Qu'en penser ?

 


Est-ce une hypothèse bien raisonnable ?

 

L'université d'Illinois maintient un graphe des variations mesurées de la surface arctique depuis 1978.

 

 


On s'aperçoit d'une part que la variation de la surface de glace pendant l'année est très importante, l'amplitude entre le point haut de l'hiver et le point bas de l'été, variant de 9 à 10 millions de km2, soit approximativement 16 à 18 fois la superficie de la France, ou la superficie du Canada. La surface des banquises est à peu près 3 fois plus importante en hiver qu'en été.

D'autre part, on aperçoit effectivement une baisse du point bas de l'été, de 5.5M km2 en 1978, à 3M en 2007. On peut également voir une reprise de ce point bas depuis 2008 et 2009, qui a regagné 500 000 km2. Mais pour une fois, j'abonderai dans le sens des alarmistes en observant qu'une reprise sur un intervalle de temps aussi faible ne peut pas être interprétée comme une certitude de retournement de tendance, ce peut aussi être une simple "oscillation" météorologique d'un phénomène climatique baissier. Ou peut-être pas. La lecture de la littérature sur le sujet montre que personne n'a de réelle certitude sur la question.

Toutefois, ce retournement, au minimum ponctuel, et en tout cas bien réel, nous indique clairement que les messages catastrophistes de ces derniers mois sur la fonte des glaces sont au minimum exagérés : la tendance n'est pas à une accélération de la fonte de la banquise.

La photo ci dessous, juxtaposant deux photos satellites de date à date (source des photos), montre que depuis 2 ans, à la même date (point bas du 15 septembre 2007 et 2009), la surface des glaces arctiques a commencé à ré-augmenter, notamment en direction du détroit de Bering, et ce même si, pour la première fois depuis longtemps, un étroit corridor de mer semble avoir été ouvert pour quelques jours à l'extrême Nord de la Sibérie. L'ouverture de cette route ne doit donc en aucun cas être considérée comme un signe "alarmant" de fonte anormale des glaces, mais comme une fluctuation normale de la forme générale prise par la banquise au cours de l'année, du fait de phénomènes météorologiques* par nature très peu prévisibles. En jouant avec les dates dans cette page, vous verrez qu'à date identique, la forme de la banquise peut varier de façon assez importante d'une année sur l'autre.

 

Mais au fait, la terre comporte deux pôles, et le maximum de la banquise arctique correspond peu ou prou au minimum de la banquise antarctique, et vice versa. Comment se comporte la banquise antarctique depuis la même période ?




Là encore, on constate que la déviation de la surface de la glace marine par rapport à sa moyenne observée entre 1979 et 2000 se situe dans un fuseau à peu près constant de +/- 1M km2, avec une période "chaude" (moins de glace) au début des années 80, et une période visiblement plus "froide" (plus de glace) ces dernières années, sans que cela ne trahisse autre chose, pour l'instant, que des aléas météorologiques. Bref, la banquise antarctique est remarquablement stable dans le temps depuis que l'on la mesure, c'est à dire, en fait, depuis très peu de temps.

Et que donne la somme des deux ? (cliquez pour agrandir l'image)







On voit qu'il y a au niveau de la planète un cycle assez régulier de la banquise, dont la surface varie chaque année entre 15 et 23 M de km2 (soit environ 19 en moyenne), bref,équivalente à la surface de la Russie (mini) et l'ex URSS (maxi), et ce, sans que la moindre variation saisonnière significative du niveau des mers sous les latitudes vivables ne soit observable, ni observée, Archimède oblige.

Les années récentes montrent une légère baisse d'environ -1M km2 de la valeur moyenne de la somme des banquises des pôles nord et sud. Comparé à la taille totale de la banquise N+S, représente une fluctuation de l'ordre de +/- 5% autour de la valeur moyenne qui ne saurait nous alarmer outre mesure. Ajoutons que les années récentes ont marqué une très nette pause dans le réchauffement global de la terre (et même une légère baisse si l'on tient compte de "l'accident" el Nino en 1998). L'anomalie négative observée est donc probablement liée à des phénomènes météo, voire au volcanisme sous-marin et sous glaciaire sur la petite péninsule de l'antarctique qui se réchauffe - et qui de se fait attire toutes les caméras alarmistes du monde entier -  alors que tout le reste du continent blanc se refroidit.

Bref, la surface globale des glaces depuis que l'on sait la mesurer (années 70) est d'une remarquable stabilité, et rien ne permet d'affirmer que les variations de surface totale observées sortent d'une épure normale. Selon plusieurs historiens, le nom de "Groenland" vient de ce que la "terre verte" avait été colonisée par des vikings lors de l'optimum des températures médiéval: un tel phénomène n'est plus observé aujourd'hui.

"Oui, mais l'épaisseur de la glace ? "on dit" qu'elle serait plus fine" ?

Il est extrêmement difficile d'avoir des mesures continues d'épaisseur de la glace, car les satellites ne savent pas l'évaluer, et il n'est pas possible de maintenir des moyens d'observation terrestres en permanence sur l'Arctique avec un bon niveau de couverture. Toutefois, un certain nombre d'observations, notamment conduites par des sondes embarquées par un avion affrété par le Wegener Institute d'Allemagne, semble montrer que les craintes sur l'épaisseur des glaces arctiques ne sont pas fondées, et que par endroits, on mesurerait plutôt une augmentation. Ceci dit, il ne semble pas possible de tirer une tendance nette de mesures aussi difficiles à réaliser, et donnant comme résultat des variations aussi faibles.

Oui, mais plusieurs journaux viennent d'affirmer que la qualité de la glace se délitait, que "la glace devenait pourrie" ?

Dans la même veine, quelques scientifiques alarmistes tirent la sonnette d'alarme dans les journaux, et un certain D. Barber est actuellement souvent cité, car il affirme que la glace serait plus fine, employant le terme de "pourrie" (rotten). Selon lui, les satellites, du fait de leur incapacité à mesurer l'épaisseur de la glace (ce qui est vrai), ne seraient pas fiables.

Outre les recherches du Wegener Institute plus haut exposées, notons, comme le fait Anthony Watts, qu'aucun des grands organismes de surveillance de la banquise et de la calotte glaciaire ne reporte le même phénomène: ni l'université d'Illinois, ni celle d'Alaska, ni les organismes japonais d'observation des glaces, ni aucun autre organisme de référence en matière de mesures glaciaires. Cela ne constitue pas une preuve d'erreur de M. Barber, mais là encore, les journaux qui répercutent ce genre d'affirmation sans la moindre pondération ne rendent pas grâce à la méthode scientifique.

Et puis rappelons le une dernière fois: vis à vis du niveau des mers, l'épaisseur de la banquise n'a aucune importance. Seule une diminution significative du niveau des glaces des calottes terrestres aurait une incidence sur le niveau des mers.

"Certes, mais même si la fonte de la banquise est très minime, cela ne peut-il pas se traduire par une fonte légère mais suffisante des calottes pour submerger des côtes ?"

Mais la question principale demeure: de telles variations des volumes totaux de banquise sont elles susceptibles de nous alerter sur une fonte significative des glaces polaires terrestres, qui est la seule à pouvoir faire monter le niveau des océans de façon significative ? Après tout, une fonte de 1% du volume des glaces des calottes terrestres polaires pourrait augmenter le niveau des eaux de 67 cm. A 2%, nous atteindrions 1,30m (ces valeurs sont surévaluées, toutefois, du fait de la non prise en compte de l'effet "vase d'expansion" qui vient de ce que les côtes ne sont pas constituées de falaise dans la plupart des cas: la hausse du niveau de la mer s'accompagne d'une augmentation de sa surface). Et 2%, est-ce la mer à boire, si l'on peut dire ?

Les images de "glaciers terrestres qui se détachent dans la mer", pour spectaculaires qu'elles soient, et qui servent à effrayer le bon public, ne sont que la manifestation d'un phénomène tout à fait normal et récurrent : entrainés par leur poids, des blocs de glace se détachent des langues glaciaires du Groenland et de l'antarctique. Ce phénomène fut observé par les premiers navigateurs de l'ère post-renaissance qui réussirent à s'approcher des pôles.

Ce volume de glace perdu est plus ou moins compensé par les apports de précipitations sur les terres polaires.

L'Antarctique recèle 70% des glaces d'eau douce mondiales. L'épaisseur moyenne des glaces du continent antarctique est de 1600 mètres (source Wikipedia), d'autres sources citent 1800. L'essentiel de l'antarctique est donc situé à plus de 3000m d'altitude. La station Vostok, à 3480m, a enregistré des records de froid à -89°C et des records de "chaleur" à -12°C. A ces températures, aucune "fusion" de glace n'est possible. La température ne devient positive lors de l'été indien que près des côtes ou à faible altitude, ce qui constitue une part négligeable du continent blanc.

Par contre, une langue de 1600 mètres d'épaisseur moyenne de glace pèse très lourd. En présence de pente, il est normal que des blocs de glace, entrainés par leur poids, subissent d'énormes contraintes physiques, aux passages d'aspérités ou de changements de pente: ces blocs vont donc se fissurer, se crevasser, et ultimement, se casser.

Toutefois, tous ne se casseront pas dans la mer. Ni le Groenland ni l'antarctique ne sont des cônes parfaits. Il existe des vallées glaciaires pouvant accumuler la glace. Les zones de déversement glaciaires dans l'océan sont donc limitées. L'une de ces zones, le glacier de Wilkin, connaît un réchauffement localisé spectaculaire que l'on pense lié à un phénomène de volcanisme sub-glaciaire.

Le professeur Cliff Ollier, un des plus éminents connaisseur des glaciers polaires et montagnards, avec plus de 500 articles et 10 livres à son actif, explique que les 1600 mètres d'épaisseur de l'antarctique ont été alimentés par des précipitations faibles quelques mm/an). Le temps d'accumulation des glaces a donc été énorme. (cf.ce PDF)

Cette glace est formée en strates dont l'épaisseur et la compacité dépendent donc de précipitations dont certaines ont été gouvernées par le climat d'il y a des centaines de milliers d'années, qu'il est très difficile de reconstituer avec précision, malgré les progrès récents de la "glaciologie".

Or, C. Ollier explique que le glissement des glaces se produit d'une part par la partie en contact avec la roche de substrat, car la chaleur d'origine géothermique y réchauffe la glace, et d'autre part aux limites de couches de glace de compacité variables dépendant du régime de précipitations à une période donnée. La vitesse de glissement est très variable mais semble croitre avec la compacité de la glace. Par conséquent, la vitesse de chute de blocs de glace dans l'eau n'est pas gouvernée par les micro-variations des températures actuelles mais par les conditions climatiques qui présidaient à la formation des glaciers il y a plusieurs centaines de milliers d'années, à la surface du sol rocheux ou dans les épaisseurs intermédiaires.

Recherches historiques citées à l'appui, Cliff Ollier nous apprend que le détachement de blocs de glace a été observé par tous les navigateurs depuis que l'homme a su se rapprocher des pôles et décrire ce qu'il y voyait. Ces détachements de blocs ne sont donc en rien un phénomène inhabituel et lié au mini réchauffement observé** depuis 1850.

Ajoutons que ni le Groenland ni l'antarctique ne sont des cônes parfaits,  et que le relief des roches sous la calotte glaciaire ne soit pas connu avec précision partout. Il y a donc dans les terres polaires des zones d'accumulation de glaces qui n'atteindront pas la mer de sitôt !

Ce document de vulgarisation du professeur Ollier (PDF) décrit tous les mouvements qui affectent la calotte glaciaire en plus ou en moins, et constate l'état de "quasi équilibre" des calottes glaciaires. Ce graphique  obtenu a partir de mesures satellitaires, montre que la vitesse de progression des glaces est extrêmement faible sauf en de très rares points côtiers, ou elle peut atteindre 250m/an.

Ajoutons que des mesures satellitaires montrent que la glace antarctique, dans une période récente, aurait plutôt été en augmentation. Selon Davis & al., le volume de glaces antarctiques  a augmenté entre 1992 et 2003 (partie Est, hors péninsule sus-mentionnée), pour une masse ajoutée d'environ 45 milliards de tonnes, du fait d'une hausse temporaire des précipitations neigeuses, alors que la température moyenne terrestre était en augmentation durant cette décennie.

45 milliards de tonnes (+/- 15%), cela peut paraitre énorme, mais rappelons que le volume total des glaces polaires (nord et sud), selon l'Ifremer, est de 24 millions de km3, soit 24 millions de milliards de m3, soit 22 millions de milliards de tonnes (masse volumique de 0.917T/m3). La variation mesurée correspond donc à un pourcentage de 45/22 000 000, soit un quatre-cent-quatre-vingt-huit millième, ou encore 0,0002%, ou, 2 pour un million.

Il est donc bel et bien exact de parler d'une très grande stabilité de la calotte glaciaire dans le temps, au moins aux échelles de temps historiquement concevables. On est donc très loin de variations de l'ordre de grandeur du 1% évoqué en début d'article, qui pourraient engendrer une hausse de 67cm des eaux ! L'inertie des calottes glaciaires, et l'absence de relation directe entre chute des blocs glaciaires et température, font que ce ne sont pas 1 ou même 5 degrés en plus ou en moins dans l'atmosphère qui peuvent en modifier considérablement le volume dans un laps de temps "humainement concevable" de plusieurs générations, toutes choses égales par ailleurs.

Un peu de physique : Les affirmations d'Al Gore ne résistent pas à un examen sérieux

Sans être climatologue, avoir quelques notions de physique et de chimie peut aider à comprendre pourquoi l'inertie des glaces polaires est si importante, et pourquoi, même si la terre venait à se réchauffer de, disons, 5°C, ce qui paraît hautement improbable au vu des plus récentes découvertes, (scientifiques ou relevant du fait divers !), la fonte des calottes glaciaires serait sans doute négligeable.

Vous n'êtes pas sans avoir remarqué que lorsque vous mettez un gros glaçon à fondre à l'air libre dans une pièce à température ambiante, il met, comme l'aurait dit Fernand Raynaud, "un certain temps" pour fondre. Ce certain temps correspond à ce qu'on appelle la "chaleur latente de fusion": lorsqu'un glaçon est amené de -12°C à 0°C (par exemple), il faut lui amener une certaine quantité d'énergie. Mais pour que ce glaçon passe de l'état solide à l'état liquide, il reste strictement à 0°C, et pour le seul changement d'état solide vers l'état liquide, il faut alors lui amener une quantité d'énergie supplémentaire, appellée "chaleur latente de fusion". Pour faire fondre 1g de glace, 334 joules sont nécessaires (ou encore 334kJ/kg).

Al Gore et James Hansen affirment qu'une hausse de 5°C des températures terrestres conduirait à une augmentation du niveau des mers par fonte des glaces  de 20 pieds, soit approximativement 6 mètres. Un calcul très simple permet de se rendre compte que la quantité d'énergie permettant de faire augmenter la température de toute l'atmosphère de 5°C est 28 fois inférieure à celle permettant de faire fondre le volume de glace nécessaire pour forcer une telle augmentation du niveau de la mer.

Energie nécessaire pour augmenter la température de 5°C (les valeurs obtenues sont arrondies pour plus de simplicité)

  • Masse de l'atmosphère (selon Kevin Trenberth, un pilier du GIEC - source officielle)

5,137 x 1018 kg

 

  • Energie spécifique de l'atmosphère

1.005 kJ/kg-°C

 

  • Energie nécessaire pour augmenter la température de toute l'atmosphère de 1°C:

~5,2 x 1018 kJ

 

  • Energie nécessaire pour augmenter la température de toute l'atmosphère de  5° C:

~2.6 x 1019 kJ


Energie nécessaire pour faire fondre suffisamment de glace pour faire monter la mer de 6m:

 

  • Surface des océans : 361 000 000 km2 soit 361.1012 m2
  • Quantité d'eau nécessaire pour augmenter le niveau moyen des mers de 6m :
    #2,2.1015 m3 (soit presque 1/10ème du volume de la calotte glaciaire, comme calculé plus haut)

 


Naturellement, ce calcul néglige totalement le fait que les côtes n'étant pas verticales, une hausse des eaux de 6m demanderait bien plus d'eau que la valeur calculée car cela augmenterait la surface des océans. Le calcul est donc encore "favorable" aux thèses du GIEC...

 

  • Masse d'eau nécessaire : #2,2*10E15*1000 soit 2,2.1018 kg
  • Chaleur latente de fusion de l'eau: 334 kj/kg.
  • Energie nécessaire pour faire fondre la masse de glace calculée ci-avant:
    7,4.1020  kJ.

     

·         Rapport entre les deux valeurs: 7,4.10^20 / 2,6.10^19 # 28.

 

Et encore le calcul est il une seconde fois exagérément "pro GIEC-optimiste", puisqu'il ne prend en compte que la chaleur latente de fusion, et pas l'énergie nécessaire pour amener une surface de glace sous une atmosphère oscillant entre -89 et -12°C à son point de fusion... En fait, seules les glaces du Groenland et de l'Antarctique près des zones côtières peuvent fondre un peu pendant l'été, et les mesures précédemment évoquées montrent que les précipitations sur l'antarctique, qui représente 70% du total, compensent à peu près les pertes.

 

Voilà pourquoi les variations de masse de la calotte glaciaire sont très faibles par rapport à sa masse globale malgré un ensoleillement continu de plusieurs mois en été des zones côtières et des températures au dessus de zéro près des côtes.

 

Dit autrement: si on amenait à la terre suffisamment d'énergie pour lui permettre de réchauffer son atmosphère de 5°C, cette énergie ne représenterait que 1/30ème (en étant "GIEC-optimiste", de surcroît) de celle nécessaire à la fusion des glaces polaires aux niveaux annoncés par Al Gore.

 


Les affirmations d'Al Gore et de James Hansen selon lesquelles une hausse de températures de 5°C permettrait une hausse du niveau des mers de 6m sont donc de pures absurdités.

 

Glaciations et phases chaudes

 

Pourtant, dans le passé, de très fortes variations de la calotte glaciaire ont eu lieu. Les responsables de ces variations sont aujourd'hui connus avec un bon degré de confiance. Il s'agit des variations d'excentricité de l'orbite terrestre et de l'inclinaison de l'axe de la planète. Ces variations sont connues sous le nom de Cycles de Milankovich, du nom du savant serbe qui les a modélisés, de façon incomplète.

La terre voit l'inclinaison de son axe de rotation varier d'environ 1°3 selon une période de 41 000 ans (source: Normale Sup Lyon). Cette variation d'inclinaison n'a que très peu d'incidence sur l'ensoleillement des zones équatoriales mais est tout à fait importante pour l'ensoleillement des pôles.

En outre, se produisent également des variations de l'excentricité de l'orbite terrestre (complexes), d'une période comprise entre 100 000 et 400 000 ans. Tous ces phénomènes sont liés aux interactions entre les planètes entre elles, qui introduisent de minuscules interférences avec l'interaction entre le soleil et chaque planète.

Plusieurs études, dont celle ci (Naish & Al., 22 co-signataires) montrent que des phénomènes de très forte évolution des volumes de glaces polaires, et donc des glaciations, ont été induites par ces variations il y a plusieurs millions d'années. Les cycles de Milankovich n'expliquent pas tous les phénomènes climatiques mais semblent avoir joué un rôle majeur dans toutes les grandes ruptures climatiques (passages d'ères chaudes aux époques glaciaires) qu'a connues le globe terrestre.

"Et à court terme, pourquoi le niveau des mers évolue-t-il ?"

La triste vérité est qu'aucun modèle ne sait prendre en compte l'ensemble des paramètres qui font varier le niveau des mers à un endroit donné. Les mesures satellitaires récentes font apparaître une légère hausse du niveau des mers, mais le mouvement général observé est celui d'un ralentissement de la hausse. Les trois quarts de la hausse récente, qui serait de l'ordre de 2.5mm/an (25cm/ siècle, pas de quoi faire lever les yeux au ciel !), proviendrait d'une fonte des glaces, le reste proviendrait de la dilatation de l'océan. D'autre part, le rythme de cette montée serait en train de se ralentir (source), et rien ne prouve qu'il n'existe pas là de phénomène cyclique qui occasionnerait une inversion de tendance. Mais rien ne prouve le contraire non plus.

En outre, le niveau de la mer ne suit en rien la courbure de la planète, des différences allant jusqu'à 100m entre l'ellipsoïde de référence et le niveau réel des océans. De plus, les observations satellites montrent qu'à certains endroits, le niveau monte, à d'autres, il baisse.

 

 



Les mesures satellitaires ont montré des différences de variations de hausse moyenne des eaux ces dernières années (moyennes 1982-2003, source C. Ollier) :

Chesapeake Bay, Virginia, at 6.05 ±1.14 mm/yr. Soit 60cm en 100 ans, pas de quoi paniquer.

Reykjavik, Iceland 2.34 mm/yr;
Bermuda 2.04 mm/yr;
Murmansk, Russia 3.92 mm/yr.

Il y a aussi des zones où le niveau baisse:

Goteborg, Sweden -1.3 mm/yr;
Oslo, Norway -4.53 mm/yr.

Cette carte interactive montre toutes les tendances des principales côtes dans le monde. Les variations de niveau sont pour la plupart contenues entre 0 et +3mm/an, avec quelques mesures au dessus et quelques unes en dessous.

Les dernières recherches semblent montrer que les variations de champ atmosphérique autour de certains points particuliers de l'océan, appelés "Gyres", jouent un rôle dans les variations relatives de niveau de la mer entre différentes aires géographiques. D'autres chercheurs voient une relation avec les oscillations décadales océaniques en certains points.

En tout état de cause, carl Wunsch, océanologue du MIT, estime dans ce papier (PDF) que les incertitudes des modèles sont tellement importantes qu'il est impossible à ce jour ni de décrire ni de prévoir les tendances longues.

Maldives et îles du pacifique sud

Certaines îles qui ne dépassent guère le niveau des mers pourraient être submergées même si le niveau de la mer montait très peu. Toutefois, là encore, il n'y a pas consensus: A. Watts synthétise ici une controverse entre un sceptique qui a étudié sur place des signes géologiques de la variation des niveaux marins passés, Niels Axl Mörner, et une étude basée sur des données informatisées... Parfois très ajustées, signée Church & Al.

Je ne prends pas parti ici, parce que c'est étude contre étude, et que le sujet me semble insuffisamment couvert pour permettre un jugement définitif. La précision des marégraphes arrimés aux installations portuaires me semble toutefois assez douteuse pour certifier des variations moyennes comprises entre 0 et 3mm...

Signalons simplement que la surveillance mise en place par le gouvernement australien des petites îles du pacifique sud (pdf, page 9) ne montre aucune tendance alarmante: 0,67 mm/an en moyenne ! et 0,8mm/an pour les données supérieures à 25 ans.

Conclusion

Bref, tous les fantasmes sur la submersion des côtes par fonte des glaces semblent totalement hors de propos dans un avenir prévisible sur plusieurs générations. On respire !

De telles fadaises véhiculées par des politiciens, tels Al Gore, ou des scientifiques politisés tels que James Hansen ou Stefan Rahmstorf, hors de tout réalisme scientifique, contribuent à polluer le débat sur le "réchauffement" climatique, en transformant une question purement scientifique sans conséquence pratique, en grande peur millénariste. De telles affirmations sont également faites par les alarmistes sur des sujets aussi divers que les ouragans, les ours polaires, les sécheresses, la malaria, l'acidification des océans (traitée ici), etc, etc, etc... A chaque fois, il apparaît que la terre et ses écosystèmes se montrent bien plus équilibrés, stables dans le temps, et résilients, que les alarmistes voudraient nous le faire croire.

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* La météo désigne les variations à court terme du temps qu'il fait, et par convention, le climat désigne les caractères récurrents de la météorologie observables sur des périodes supérieures à 30 ans. Une des erreurs les plus répandues des deux camps, sceptiques et réchauffistes, est de faire passer des fluctuations purement météorologiques pour des manifestations de changement ou stabilité climatique.

** Plus les révélations sur les méthodes de correction des données "non conformes" par le CRU nous parviennent, et plus l'ampleur du réchauffement observé depuis 1850, tel qu'il est publié par ce même CRU, peut être remise en question... 

 

Vincent Bénard

Objectif Liberte.fr

Egalement par Vincent Bénard

Vincent Bénard, bientôt la quarantaine, a une formation d'ingénieur et est un ancien militant syndical de Force Ouvrière, passé graduellement au libéralisme entre 94 et 2000, ayant fini par déduire de ses multiples expériences personnelles et professionnelles que l'intervention de l'état ne résolvait que rarement les problèmes de société qu'elles prétendait combattre, mais qu'elle était au contraire en grande partie le problème.

Vincent Bénard est Président de l'institut Hayek (Bruxelles) et Senior Fellow de Turgot (Paris), deux thinks tanks francophones dédiés à la diffusion de la pensée libérale, et sympathisant des deux seuls partis libéraux français, le PLD et AL

Publications :

"Logement: crise publique, remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat

Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république, bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La doc française, avec Pierre de la Cos

 

Publié avec l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits réservés par Vincent Bénard.

 

 

 

 

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Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org).
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Il n'y a qu'à regarder par la fenêtre pour confirmer que le réchauffement n'a pas lieu partout :-) D'autant que même s'il ont dit que 2010 est l'année la plus chaude, cette chaleur n'est pas vrai partout ! d'ailleurs bon nombre de météorologue précise que 2010 est pour la 3eme fois consécutive l'année la plus froide de l'Europe !
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Il n'y a qu'à regarder par la fenêtre pour confirmer que le réchauffement n'a pas lieu partout :-) D'autant que même s'il ont dit que 2010 est l'année la plus chaude, cette chaleur n'est pas vrai partout ! d'ailleurs bon nombre de météorologue précise qu  Read more
Tophe28410 - 12/20/2010 at 8:39 AM GMT
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