Capital, Emploi et Richesse

IMG Auteur
 
 
Published : May 07th, 2006
1354 words - Reading time : 3 - 5 minutes
( 0 vote, 0/5 )
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
0
Send
0
comment
Our Newsletter...
Category : History of Gold

 

 

 

 

Lorsqu’on parle d’économie, ce qui vient à l’esprit ce sont des statistiques. On pense au produit intérieur brut, à l’indice des prix à la consommation, au taux de chômage, etc. Toutefois, il ne suffit pas d’utiliser des statistiques et des équations mathématiques pour qu’on puisse parler de science. Encore faut-il que les raisonnements qui les soutiennent décrivent correctement l’objet de recherche. Or lorsqu'on analyse ceux qui sous-tendent les statistiques économiques populaires, il n’y a rien de moins sûr. L’usage qu’on fait du concept de « croissance économique » en est une illustration.

 

La « richesse nationale » n’est pas quantifiable

 

          Selon la science économique populaire, il y a croissance économique lorsqu’il y a augmentation des dépenses de consommation de la part des ménages et des gouvernements et augmentation de certaines dépenses des entreprises en biens de production. Le total de celles-ci est qualifié de « produit intérieur brut ». La part du PIB attribuée aux dépenses de consommation est tellement grande qu’on qualifie communément la consommation comme étant le moteur de l’économie. Or avant même de mesurer cette « richesse économique », il faudrait s’entendre sur sa définition, car elle ne fait pas l'unanimité. Cependant, les économistes statisticiens tiennent pour acquis que les dépenses en sont une juste représentation.

          La richesse d’une nation ne peut être quantifiée, car les biens et les services qui y sont offerts ne sont pas évalués de la même façon d’un individu à l’autre. En économie, le calcul est d’abord ordinal, c’est-à-dire que chaque individu évalue ses besoins selon les circonstances en leur donnant un ordre de priorité. De « petites » dépenses peuvent représenter pour lui une « grande » richesse et vice versa. Parce que les dépenses de l’un ne représentent pas les choix de l’autre, elles n’ont pas la même valeur pour tous. Doit-on blâmer le radin de biaiser le PIB ou rejeter cette statistique parce qu’elle ne tient pas compte de ses choix personnels?

          Au-delà de l’incommensurabilité des valeurs, on doit aussi déplorer la pratique d’additionner les dépenses gouvernementales à celles des individus. Que des gens bénéficient des dépenses gouvernementales ne constitue pas une raison suffisante pour les mettre sur un pied d’égalité avec les dépenses effectuées par les individus. Elles dépendent entièrement des revenus des contribuables et ne correspondent pas nécessairement aux choix qu'auraient faits ceux-ci si on leur avait laissé leur argent.

          Le calcul du PIB met tellement l’accent sur la consommation comme mesure de richesse qu’il en banalise l’endettement. Cela fait l’affaire de certains gouvernements qui s’endettent à coeur joie. Les dettes publiques sont vues comme insignifiantes de la part des gouvernements pour deux autres raisons. D’abord, par l’entremise de l’inflation monétaire, le gouvernement fédéral a le loisir de les refiler partiellement à ceux qui les financent. Ensuite, parce qu’on définit erronément l’inflation comme étant une hausse des prix des biens et des services de consommation.
 

Le taux d’inflation ne correspond à aucune réalité individuelle

 

          De la même façon qu’on ne peut représenter la richesse par les dépenses des uns et des autres, on ne peut identifier l’inflation aux dépenses plus élevées pour les mêmes services. Lorsqu’un individu réalise qu’il obtient moins de services pour son argent, ses priorités changent et ses choix ne sont plus les mêmes. En dépensant autrement, il ne dépense pas nécessairement plus. Le taux d’inflation ne reflète pas sa réalité. À l’instar du PIB, les dépenses d’autrui ne le concernent pas. Cela ne signifie pas qu’il soit indifférent à la perte de son pouvoir d’achat, mais plutôt qu’il est indifférent à la perte « moyenne » du pouvoir d’achat exprimé par le taux d’inflation. Constater qu’on en a moins pour son argent relève d’une évaluation individuelle, pas d’une évaluation qui se veut collective.

          Le PIB corrigé ou ajusté par l’inflation des prix ne constitue pas une meilleure représentation de la richesse, car l’une et l’autre statistiques prétendent additionner des valeurs qui ne peuvent l’être. De sorte que lorsqu’on dit que l’inflation est sous-estimée, on ne fait pas allusion à un calcul conservateur, mais à la sous-estimation qualitative de ses conséquences. De la même manière, on ne peut pas affirmer que l’inflation étant sous-estimée le PIB est surestimé, car le PIB donné ne représente pas plus une erreur de calcul, mais une somme n’ayant aucune signification.

 

La « richesse nationale » n’est pas quantifiable

 

         Selon la science économique populaire, il y a croissance économique lorsqu’il y a augmentation des dépenses de consommation de la part des ménages et des gouvernements et augmentation de certaines dépenses des entreprises en biens de production. Le total de celles-ci est qualifié de « produit intérieur brut ». La part du PIB attribuée aux dépenses de consommation est tellement grande qu’on qualifie communément la consommation comme étant le moteur de l’économie. Or avant même de mesurer cette « richesse économique », il faudrait s’entendre sur sa définition, car elle ne fait pas l'unanimité. Cependant, les économistes statisticiens tiennent pour acquis que les dépenses en sont une juste représentation.

          La richesse d’une nation ne peut être quantifiée, car les biens et les services qui y sont offerts ne sont pas évalués de la même façon d’un individu à l’autre. En économie, le calcul est d’abord ordinal, c’est-à-dire que chaque individu évalue ses besoins selon les circonstances en leur donnant un ordre de priorité. De « petites » dépenses peuvent représenter pour lui une « grande » richesse et vice versa. Parce que les dépenses de l’un ne représentent pas les choix de l’autre, elles n’ont pas la même valeur pour tous. Doit-on blâmer le radin de biaiser le PIB ou rejeter cette statistique parce qu’elle ne tient pas compte de ses choix personnels?

          Au-delà de l’incommensurabilité des valeurs, on doit aussi déplorer la pratique d’additionner les dépenses gouvernementales à celles des individus. Que des gens bénéficient des dépenses gouvernementales ne constitue pas une raison suffisante pour les mettre sur un pied d’égalité avec les dépenses effectuées par les individus. Elles dépendent entièrement des revenus des contribuables et ne correspondent pas nécessairement aux choix qu'auraient faits ceux-ci si on leur avait laissé leur argent.

          Le calcul du PIB met tellement l’accent sur la consommation comme mesure de richesse qu’il en banalise l’endettement. Cela fait l’affaire de certains gouvernements qui s’endettent à coeur joie. Les dettes publiques sont vues comme insignifiantes de la part des gouvernements pour deux autres raisons. D’abord, par l’entremise de l’inflation monétaire, le gouvernement fédéral a le loisir de les refiler partiellement à ceux qui les financent. Ensuite, parce qu’on définit erronément l’inflation comme étant une hausse des prix des biens et des services de consommation.
 

Le taux d’inflation ne correspond à aucune réalité individuelle

 

          De la même façon qu’on ne peut représenter la richesse par les dépenses des uns et des autres, on ne peut identifier l’inflation aux dépenses plus élevées pour les mêmes services. Lorsqu’un individu réalise qu’il obtient moins de services pour son argent, ses priorités changent et ses choix ne sont plus les mêmes. En dépensant autrement, il ne dépense pas nécessairement plus. Le taux d’inflation ne reflète pas sa réalité. À l’instar du PIB, les dépenses d’autrui ne le concernent pas. Cela ne signifie pas qu’il soit indifférent à la perte de son pouvoir d’achat, mais plutôt qu’il est indifférent à la perte « moyenne » du pouvoir d’achat exprimé par le taux d’inflation. Constater qu’on en a moins pour son argent relève d’une évaluation individuelle, pas d’une évaluation qui se veut collective.

          Le PIB corrigé ou ajusté par l’inflation des prix ne constitue pas une meilleure représentation de la richesse, car l’une et l’autre statistiques prétendent additionner des valeurs qui ne peuvent l’être. De sorte que lorsqu’on dit que l’inflation est sous-estimée, on ne fait pas allusion à un calcul conservateur, mais à la sous-estimation qualitative de ses conséquences. De la même manière, on ne peut pas affirmer que l’inflation étant sous-estimée le PIB est surestimé, car le PIB donné ne représente pas plus une erreur de calcul, mais une somme n’ayant aucune signification.

 

André Dorais

 

André Dorais a étudié en philosophie et en finance et vit à Montréal.  Essai originellement publié par Le Québecois Libre

 

 

<< Previous article
Rate : Average note :0 (0 vote)
>> Next article
Comments closed
Latest comment posted for this article
Be the first to comment
Add your comment
Top articles
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS
Take advantage of rising gold stocks
  • Subscribe to our weekly mining market briefing.
  • Receive our research reports on junior mining companies
    with the strongest potential
  • Free service, your email is safe
  • Limited offer, register now !
Go to website.