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1. Existence de la monnaie.
Pourquoi ce qu'on dénomme "monnaie" existe-t-il ?
Existe son principe économique
d'"intermédiaire des échanges" - au détail près qui est développé
dans ce billet
d'août 2013 ou celui de mai
2014 - qui l'a fait inventer et car les actes d'échange de marchandises
étaient jugés coûteux par les gens qui les menaient (cf. ce billet de
juillet 2016).
Et son application a tendu à amoindrir progressivement les coûts
supportés.
Remarquons que, si les actes d'échange n'avaient pas été coûteux,
jamais des méthodes n'auraient donné lieu à des essais ou des recherches pour
amoindrir les coûts.
Peu importent les prix ou les taux d'intérêt qui ne peuvent que varier,
sauf si on se place dans un cadre où prix ou taux d'intérêt sont supposés
fixés par les hommes de l'état.
Remarquons aussi qu'il est certes logique, en certaine théorie, de
supposer que le coût de l'échange n'existe pas et que la monnaie n'existe
pas, "cela vise à simplifier le raisonnement" comme
l'ont dit et le disent encore des économistes.
Reste qu'avec cette démarche, nos économistes s'interdisent de
comprendre pourquoi le coût d'échange de certains échanges est "trop
élevé" et ils ne mettent pas le doigt sur les conséquences économiques.
En tous les cas, il est certain que des échanges que nous connaissons et
qui sont menés en pratique ne sont pas pris en considération par la théorie
de l'équilibre économique général (sigle T.E.E.G.) du XIXème siècle à cause
de ses hypothèses!
Que peut donc bien apporter, dans ces conditions, la T.E.E.G.?
Une chose est certaine : elle n'apprend pas rien.
Malheureusement, elle est un point de départ de la "comptabilité
nationale"...
2. Coût de l'échange et
(coût de la) monnaie.
Mais il n'est pas logique de supposer
- que le coût de l'échange est positif ou nul et
- que n'existent pas la monnaie et son coût.
Si on suppose que la monnaie n'existe pas et n'a pas de coût,
alors il faut admettre que l'invention qu'a été, à l'origine, la
"marchandise intermédiaire des échanges" (selon Jean Baptiste Say),
n'a pas été cernée par les théoriciens.
Relativement à la réalité économique où échanges et monnaie existent
chacun et reçoivent des coûts, les économistes affectionnant la
T.E.E.G. supposent au XXème siècle, tacitement, que le coût donné par les
gens à leur situation économique est supérieur au coût d'échange
et le coût de l'échange est lui-même supérieur ou égal à celui de ce qu'on
dénomme "monnaie", ce dernier n'en étant jamais qu'une des
composantes.
a. Coût de l'échange nul et monnaie.
Si, aujourd'hui, on suppose que le coût de l'échange est nul, comme
certains économistes s'évertuent à le supposer, la question se complique.
Il faudrait admettre qu'innovations et réglementations sont parvenus, dans
le passé, à amoindrir le coût de l'échange à zéro.
Au cœur de celles-là, il y aurait la "marchandise intermédiaire des
échanges" "monnaie" et son coût.
La monnaie existe nécessairement car son existence procède de l'échange et
a contribué à l'amoindrissement du coût de celui-ci.
b. Coût de l'échange et coût de la monnaie nuls.
Si le coût de l'échange est supposé nul, il est nécessaire que le coût de
la monnaie soit nul.
C'est d'ailleurs l'hypothèse faite par les théoriciens de la T.E.E.G., au XXème
siècle, mais aussi par des théoriciens autres (macroéconomistes
"monétaristes" par exemple).
Elle est présentée comme "cohérente" avec l'hypothèse que le
coût de l'échange est nul.
Reste que ces théories font intervenir des échanges économiques qui,
en théorie, existent, en pratique, n'ont pas été encore inventés et qui, a
fortiori, ne sont pas cernés par les théoriciens...
Merveilleux, non ?
C'est le seul moment où la T.E.E.G. laisse admettre aux savants
économistes qui la développent qu'elle cache des trésors...
3. Coût de l'échange et coût de la monnaie positifs.
Il n'en reste pas moins que l'hypothèse théorique, à savoir que le coût de
ce qu'on dénomme "monnaie" est nul, est une absurdité.
Dans la réalité économique, le coût de l'échange n'est pas, en
effet, nul et ce qu'on dénomme "monnaie" a un coût positif
qui, nécessairement, lui est inférieur ou égal (cf. ce billet de
novembre 2016 ou celui de
juillet 2017).
Et on ne peut que s'étonner qu'à l'occasion de la création de ce qu'on a
dénommé "€uro" dans la décennie 1990, par exemple, et après, les
points précédents n'aient jamais été pris en considération, à ma
connaissance.
En voici trois exemples essentiels.
a. Exemple de la Banque centrale européenne (sigle B.C.E.).
Il s'avère que le nouveau siège social de la B.C.E. (photographie
ci-dessous)
a coûté €1,2 milliard, beaucoup plus que les €850 millions envisagés en
2010 par les "experts".
Les travaux ont été payés sur les fonds propres de la banque (€ 7,6
milliards fin 2013) - dont les actionnaires sont les banques centrales
nationales, c'est-à-dire vous et moi -, abondés au fil des ans par ses
bénéfices (€ 1,4 milliard en 2013) réalisés à partir de ses réserves d'or et
de "monnaies" étrangères, des achats de titres et les transferts
des banques centrales.
Ce "coût comptable" est un coût ex post à distinguer du
coût d'opportunité qu'ont envisagé les dirigeants de la B.C.E. et, en
particulier, du "coût comptable" ex ante qu'ils ont
largement sous estimé rétrospectivement.
Et certains de comparer les "coûts comptables" ex post des
banques centrales les uns avec les autres, indépendamment du coût de la
monnaie puisqu'ils ne l'évoquent pas.
A les écouter, la B.C.E. est plus économe en frais de fonctionnement,
composante du "coût comptable" ex post, que, par
exemple, la Banque de France : €500 millions de charges d'exploitation par
an, contre €2 milliards pour la Banque de France et ses 12.000 employés (cf. Le
Figaro 29 novembre 2014).
Disons qu'en principe, le "coût comptable" ex post
de la B.C.E. a accru les coûts comparables des banques centrales nationales
et que personne n'en parle!
b. Exemple de la Banque de France.
Le 7 septembre 2018, on a appris que l'ex-ministre
des Armées, à savoir "S. G.", a été nommée au poste de
sous-Gouverneure de la Banque de France moyennant 19 200€ par mois !
Belle promo pour "S. G." quand on se souvient qu'elle a
démissionné du gouvernement pour l’affaire des détournements et des emplois
fictifs du MoDem pour ne pas évoquer ses compétences dans le domaine de la
monnaie dont le paragraphe qui suit ne saurait qu'augmenter l'ignorance...!
c. Exemple du "Code monétaire et financier".
En France, le Code
monétaire et financier (sigle "C.M.F.")
a été décidé
- par la Loi n°99-1071 du 16 décembre 1999,
- par l’ordonnance n°2000-1223 du 14 décembre 2000 (pour sa partie
législative) et
- par le décret n°2005-1007 du 2 août 2005 (pour sa partie réglementaire).
(cf. le billet
de mon blog du 26 juillet dernier intitulé « La Vème république du
soupçon »).
Il est étonnant que le C.M.F. n'ait fait et ne fasse référence
- ni à tout ce qui a trait à la "zone €uro", dont la France fait
partie, hormis son article 1 du livre 1 qui dit que "la monnaie de
la France est l'€uro",
- ni au coût de l'€uro, comme si l'€uro n'avait pas de coût...
- ni au seigneuriage de l'€uro, assis sur le monopole de production des
billets, dont s'abreuvent la B.C.E. et les banques centrales nationales (cf.
ce billet de
mai 2010).