De plus en plus d’institutions
tentent aujourd’hui de rendre difficile la transformation de vos capitaux en
argent liquide.
A l’échelle globale,
plus de 5 trillions de dollars de dette ont aujourd’hui des rendements
négatifs en termes nominaux, ce qui signifie que ces obligations s’échangent
littéralement à taux négatif. Pour dire les choses le plus simplement
possible, les investisseurs doivent payer pour en être propriétaires.
Les obligations ne sont
pas uniques en ce sens. Les banques de Suisse, du Danemark et d’autres pays
font aujourd’hui payer à leurs clients le droit de déposer leur argent auprès
d’elles. En France et en Italie, les transactions en liquide supérieures à
1.000 euros sont interdites.
Voilà qui peut sembler
ridicule, mais en Europe, c’est bel et bien une réalité. Ainsi que dans
certaines régions des Etats-Unis. La Louisiane a récemment rendu illégal l’achat
de biens d’occasion en liquide.
Et ce n’est qu’un début.
Au cours de ces prochaines semaines, la guerre contre l’argent liquide ne
fera que s’intensifier.
La raison en est simple.
Une majorité des entités financières sont insolvables. En conséquence, si des
quantités significatives de monnaie digitales se trouvaient converties en
argent liquide, les banques imploseraient.
C’est précisément ce qui
s’est passé en 2008.
Quand la crise de 2008 a
déferlé sur nous, l’un des plus gros problèmes auquel se sont trouvées
confrontées les banques centrales a été d’empêcher les investisseurs de fuir
la monnaie digitale en faveur de l’argent liquide. A dire vrai, la raison
pour laquelle le système financier est passé très près de l’effondrement est
que les déposants ont tenté de retirer 500 milliards de dollars des fonds du
marché monétaire.
Les fonds des marchés
monétaires utilisent l’argent des investisseurs et le placent sur de la dette
de court terme hautement liquide et du crédit. Ces fonds offrent aux
investisseurs un retour sur investissement, tout en restant extrêmement
liquides (les investisseurs peuvent retirer leur argent à tout moment).
En théorie, ce système
fonctionne parfaitement bien… mais lorsque 500 milliards de dollars ont été
retirés (environ 24% du marché) en l’espace de quatre semaines, la vérité du
système financier a été révélée : la monnaie digitale n’est pas en
sécurité.
Pour reprendre une métaphore, quand le papier
commercial et les fonds des marchés monétaires se sont effondrés, l’huile qui
permettait au moteur du système financier de tourner s’est asséchée.
Presqu’immédiatement, les engrenages du système se sont arrêtés.
Après que cela s’est produit, les banques
centrales ont réalisé que leur pire cauchemar pouvait bel et bien devenir
réalité : si suffisamment d’investisseurs et de déposants tentaient de
convertir leur capital en argent liquide, le système tout entier pourrait
imploser.
Aucun de ces problèmes n’a
été résolu. Les grosses banques ont un effet de levier plus élevé que jamais,
et risquent d’imploser si des quantités suffisantes de capital se trouvaient
transformées en argent liquide.
Dans l’ensemble, les
banques européennes ont un effet de levier de 26 pour un, ce qui signifie qu’elles
disposent d’un euro de capital pour 26 euros d’actifs (achetés grâce à de la
monnaie empruntée).
C’est pourquoi quand les
choses tournent mal en Europe, la BCE et l’UE commencent à mettre en place
des contrôles de capitaux.
Voyez ce qui s’est
récemment passé en Grèce. Les déposants ont commencé à fuir les banques, et des
vacances bancaires ont été annoncées, qui ont également fermé l’accès aux
coffres de dépôt. L’argent physique et le métal des Grecs est resté
inaccessible… tout comme la monnaie digitale sur leurs comptes épargne.
Il était impossible de
sortir de l’argent des banques. Même de l’argent qui, techniquement, ne
faisait pas partie du « système » et était simplement déposé dans
des coffrets de dépôt.
Et le système financier des Etats-Unis ne s’en
tire pas mieux. La vaste majorité de sa masse monétaire est digitale.
L’argent physique ne représente qu’un peu plus d’1,36 trillion de dollars,
contre 10 trillions de dollars pour les comptes en banque, 20 trillions pour
les actions, et 38 trillions pour les obligations.
Au sommet de la pile se trouve le marché des
produits dérivés, qui représente plus de 220 trillions de dollars.
Si vous pensez que les banques ne sont pas
inquiètes des dégâts que ce que ce marché pourrait causer, sachez que JP
Morgan a convaincu le Congrès de faire payer les contribuables pour ses
transactions de produits dérivés. Cette même banque interdit aujourd’hui à
ses clients de déposer du liquide dans des coffres de dépôt.
Ce n’est que le début. Il est impossible de
convertir de grosses quantités d’argent en liquide où que ce soit aux
Etats-Unis. Même les grosses banques ont besoin d’un préavis de vingt-quatre
heures pour un retrait de 10.000 euros. Et ce sont des banques qui ont sur
leurs bilans plusieurs trillions de dollars d’actifs !
Ce n’est que le début…
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