(…) La croyance selon laquelle
la monnaie fiduciaire créée à partir de rien peut faire
des miracles économiques si elle est bien «
gérée » est omniprésente à Washington.
Il
y a de nombreuses raisons pour lesquelles nous ne devons pas être
surpris de la confiance accordée à un système si
fragile. Pendant au moins quatre générations, dans nos
universités gérées par le gouvernement, on a
prêché de manière systématique une doctrine
monétaire justifiant la soi-disant sagesse de la monnaie papier par
rapport à la « bêtise » d'une monnaie avec une
valeur intrinsèque.
De
plus, la monnaie papier a étonnamment bien fonctionné au cours
des 35 dernières années, c'est-à-dire les années
au cours desquelles le monde a accepté la monnaie fiduciaire comme
devise. Alan Greenspan s'est vanté que les responsables des banques
centrales, pendant ces décennies, ont acquis le savoir faire
nécessaire pour faire se comporter la monnaie fiduciaire comme si
c'était de l'or.
L’avantage apparent était que cela supprimait le
problème d'obtenir de l'or pour garantir la devise, et libèrait ainsi les hommes politiques de la
discipline rigide qu'impose l'étalon-or.
Au
cours des 15 dernières années, le maintien du système a
rendu de nombreux responsables des banques centrales si confiants qu'ils ont vendu de grandes quantités de leurs réserves
d'or. À d'autres moments, ils ont essayé de prouver que le
papier fonctionnait mieux que l'or, en maintenant artificiellement le dollar
via l’étouffement du prix de l'or sur le marché. Cette
tromperie récente a échoué de la même
manière qu'elle a échoué dans
les années 1960, lorsque le gouvernement américain a
tenté de maintenir artificiellement le prix de l'or à 35 $
l'once. Mais comme il ne pouvait pas tout à fait faire fi des lois
économiques qui régissent l’argent, tandis que de
nombreuses banques centrales vendaient, d'autres achetaient. Il est fascinant
de voir qu’au cours des dernières années les banques
centrales européennes ont vendu de l'or tandis que les banques
centrales asiatiques l'ont acheté.
Depuis
que l'or a prouvé qu'il était une réelle monnaie
à toutes les époques, nous observons à nouveau un
transfert des richesses d'Ouest vers l'Est, de la même manière
que nous avons observé une perte de notre base industrielle dans la
même direction. Bien que les responsables du Trésor
démentent toute vente ou prêt de nos réserves officielles
d'or, aucun audit des réserves d’or américaines
n’est autorisé.
La
nature unique du dollar en tant que monnaie de réserve du monde a
permis à ce jeu de durer plus longtemps qu'il n'aurait duré
dans d'autres circonstances. Mais le passage de l’or de 252 $ l'once
à plus de 900 $ signifie qu'il existe des inquiétudes
concernant l’avenir du dollar. Plus le prix de l'or est
élevé, plus les inquiétudes concernant le dollar sont grandes. Au lieu de nous fonder sur le prix de
l'or en dollars, nous devrions parler de la dépréciation du
dollar. En 1934,1 dollar valait 1/20ème d’once d'or,
c'est-à-dire qu'il fallait 20 $ pour acheter une once d'or.
Aujourd'hui, 1 dollar vaut 1/900ème d’once d'or, ce qui signifie
qu'il faut 900 $ pour acheter une once d'or.
La
quantité de dollars créés par la Réserve
Fédérale et par le système bancaire de
réserves fractionnaires
est cruciale pour déterminer la façon dont le marché
estime la relation entre le dollar et l'or. Bien qu'il existe une forte
corrélation, cette relation n'est ni immédiate ni parfaitement
prévisible. Il y a de nombreuses variables à considérer,
mais sur le long terme, le prix de l'or en dollars représente
l’inflation passée de la masse monétaire. Il représente
également une anticipation de la quantité de monnaie qui sera
créée dans le futur. Ceci introduit donc le facteur confiance
dans les autorités monétaires et les hommes politiques.
L'incitation
pour les banques centrales à créer de l’argent à
partir de rien consiste en deux éléments. La première
consiste à pratiquer la planification économique
centralisée à travers la manipulation des taux
d'intérêt, et la seconde à monétiser la
montée en flèche de la dette fédérale que les
hommes politiques créent et sur laquelle ils prospèrent.
Par : Ron Paul
Membre du Congrès Américain
www.house.gov/paul
Ron Paul est
membre du Congrès Américain, où il représente le
14° District du Texas, et a
la réputation d’être un des principaux défenseur
des libertés. Il est
l’avocat à Washington d’un gouvernent limité,
d’une fiscalité très faible, de marchés libres, et
d’un retour à des pratiques monétaires saines
fondées sur une monnaie gagée sur un actif réel. Il est candidat à
l’élection présidentielle américaine de 2008 (http://www.ronpaul.org/)
Traduit et publié avec
l’autorisation de Ron Paul. Tous droits réservés.
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