Banks not buying what the government is selling/CNBC/Jeff
Cox/5-12-2015
Au fil des années, j’ai
occasionnellement écrit sur le sujet de la déconnexion qui existe entre la demande
en dette gouvernementale américaine et le quantitative easing. Mon assertion
est claire. Le déterminant premier du quantitative easing n’est pas, comme on
nous le dit souvent, le maintien du taux de chômage à la baisse ou la
stimulation de l’économie (notez que j’utilise le mot « premier »,
et non « seul »). Le quantitative easing a pour objectif de
soutenir le marché de la dette gouvernementale et de maintenir le
gouvernement en place – pas seulement aux Etats-Unis, mais partout où cette
politique est employée.
Quand le prix de l’or
perd soudainement vingt dollars en une journée, nous tournons le regard vers le
marché de la dette et, par extension, les taux d’intérêts, pour déterminer s’ils
sont responsables des fluctuations de l’intérêt porté au métal.
Je suis tombé sur cet
article hier (lien ci-dessus), qui ne semble pas avoir beaucoup attiré l’attention,
et ai enregistré le lien pour y revenir plus tard. Je pensais l’utiliser pour
rédiger mon prochain bulletin, mais au vu des évènements d’aujourd’hui, j’ai
pensé un court article de rigueur.
Selon Citigroup, les « enchères
sur les bons du Trésor américain sont terminées ». Voilà qui paraît
terminal et qui, dans un certain sens, l’est. Les banques commerciales n’achètent
pas de bons du Trésor, mais les banques centrales le font, et selon cet article
publié par Asia Times, elles ne sont pas toujours fiables (voyez la
Chine, qui a quitté le marché des bons du Trésor américain).
« Une
transformation en termes d’achats ou de préférences des banques centrales
pourrait engendrer une forte hausse des rendements des bons du Trésor en
raison de l’appétit diminué des investisseurs privés ». C’est l’idée de « forte
hausse » qui devrait en faire frémir plus d’un autour de la table du
FOMC. Un tel développement pourrait mettre en péril le projet actuel de faible
hausse des taux d’intérêt. Ajoutez à cela les inquiétudes quant à la
liquidité du marché des obligations et les rumeurs selon lesquelles la Fed
serait en passe de perdre le contrôle de ses politiques monétaires et d’intérêts,
et vous comprendrez que le paradigme actuel du marché est assez troublé. Alan
Greenspan nous a par exemple mis en garde ce matin de la possibilité d’un
nouvel épisode similaire à celui qui a succédé à l’annonce par la Fed de la réduction
de ses achats d’obligations. Aux yeux des insiders, une telle transformation est
synonyme d’un marché des obligations chancelant, et pourrait être responsable
de la hausse du prix de l’or enregistrée aujourd’hui.
En l’absence de demande
en dette gouvernementale, le chemin à suivre dans le panthéon de choix
keynésiens est d’imprimer davantage de monnaie – ou, pour être plus poli, de
réintroduire le quantitative easing. Ce que nous avons vu aujourd’hui sur le
marché de l’or pourrait être dû à la compréhension par les insiders des connexions
mentionnées ci-dessus en termes de revirement des politiques monétaires. N’oubliez
pas que les corporations américaines souffrent aussi d’un dollar fort. Apple,
le géant du marché boursier, en est la première touchée. Les corporations américaines
font pression, il faut le souligner, sur les politiques monétaires du dollar.
Malgré la déclaration de
Greenspan, nous avons récemment enregistré des activités intéressantes en
termes de base monétaire, qui a depuis le début de l’année présenté des
signes de hausse – avec une hausse de près de 6% sur l’année jusqu’à 4,167
trillions de dollars, avant de diminuer peu de temps avant le plus récent
rapport. La base monétaire est une réflexion directe de l’expansion de ses
bilans par la Fed (quantitative easing). Il se pourrait donc que des choses
se passent déjà en coulisses, bien que nous n’ayons que peu de chances d’en
entendre bientôt parler. Une déclaration quelle qu’elle soit n’est selon moi
pas nécessaire.
Il y a du changement
dans l’air.