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Une
information pour le moins « amusante » pour le lecteur
extérieur, mais plutôt triste pour le contribuable
américain a été donnée, il y a quelques semaines,
sur le blog
d’une conservatrice, Michelle Malkin :
en effet, comme on le sait, le Pentagone (qui abrite le quartier
général du département de la Défense des
États-Unis) produit de nombreuses études. Tellement
d’études qu’en 2010, le Secrétaire de la
Défense, Robert Gates, s’est posé la question de leur
coût. Le Pentagone a alors… élaboré une
étude pour ce faire. Mais le Government Accountability Office (GAO) – qui est
l’organisme d’audit, d’évaluation et
d’investigation du Congrès des États-Unis – a,
ensuite, à son tour, contrôlé l’étude
calculant le coût des autres études et… en a déduit
qu’elle ne répondait pas à son objectif car
incomplète. Selon le GAO, seules neuf études ont
été minutieusement examinées par le Pentagone et encore,
six d’entre elles furent illisiblement rapportées.
Cette
information a été soigneusement occultée, y compris par
la presse américaine, alors que les contribuables de ce pays auraient
pu être intéressés par le fait de savoir que leurs
institutions, si dispendieuses et tentaculaires, sont incapables de remplir
convenablement leurs missions. L’éparpillement sans fins des
structures publiques est peut-être un facteur
d’explication…
On constate,
en tout cas, une fois de plus, un « deux poids, deux
mesures » entre les personnes privées et les personnes
publiques.
En effet, lors
de la crise, le monde de la finance a été très
sévèrement pointé
du doigt par l’actuel Président américain, suivi en
cela par certains mouvements populistes. Les fondements de
l’économie de marché ont été remis en cause
et ce, alors que les gouvernements et Banques centrales (publiques), de par
leurs actions, ont la part de responsabilité la plus
prépondérante par une création monétaire excessive.
Mais,
pourtant, le Président Obama, en quête de popularité et,
surtout, de réélection, a choisi de mettre de côté
les carences des services de l’État fédéral
américain pour concentrer ses piques sur des ennemis bien
spécifiés. Fini le temps des promesses non
tenues : Obama avait amené un vent d’espoir lui ayant
permis d’être élu en 2008. Mais sa
crédibilité en a pris un coup, tant les changements
prédits ne sont jamais arrivés… Du coup, sa prochaine
campagne sera surtout d’ordre stratégique : il montera le
peuple américain contre les plus aisés pour mieux faire oublier
ses échecs. Espérons que ledit peuple ne sera pas dupe.
Certes, les
grandes banques privées ne se distinguèrent pas par un
comportement louable. Mais, en un sens, elles agirent de façon tout
à fait rationnelle puisqu’elles savaient qu’elles seraient
renflouées par les gouvernements. Et Obama n’était
aucunement crédible lorsqu’il déclarait vouloir lutter
contre la toute-puissance de Wall Street, sachant que c’est grâce
au financement
de grands banquiers qu’il serait élu.
Pourtant, la
duplicité des politiciens américains n’est que trop
rarement mise en cause. Non seulement, leur combat contre le monde de la
finance n’est parfois que de façade mais, en plus,
l’inefficacité des services de l’État coûte
de trop nombreux milliards aux contribuables. Et, malheureusement,
l’information sur le coût des études susvisée
n’est pas isolée, loin
s’en faut.
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