Le cours du dollar a fortement chuté cette semaine par crainte d’escalade des tensions commerciales après la décision de Donald Trump de sanctionner les importations chinoises. Pékin a de son côté tiré ses premières salves contre Washington, menaçant de droits de douane plus d’une centaine de produits américains.
Donald Trump a déclenché jeudi son offensive contre Pékin, évoquant des mesures punitives contre des importations chinoises d’un montant pouvant atteindre «60 milliards de dollars».
Face aux menaces de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, Wall Street a lourdement chuté et Tokyo, première grande place financière à réagir vendredi en Asie, a ouvert sur la même note, plongeant de plus de 3%, et même de 4% plus tard, alors que le yen, valeur refuge, se renforçait. Le dollar glissait ainsi sous la barre des 105 yens pour la première fois depuis l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche en novembre 2016.
D’éventuelles représailles de Pékin pourraient cibler aussi bien l’avionneur Boeing que les massives exportations américaines de soja, avec pour possible objectif de pénaliser des régions soutenant électoralement Donald Trump.
La Chine et les Etats-Unis sont étroitement liés sur le plan économique et financier, bien que le déficit commercial sur les biens soit très défavorable aux Etats-Unis, ce que dénonce vivement le Président américain.
Les Etats-Unis ont exporté pour 130,4 milliards de dollars de marchandises vers la Chine et importé 505,6 milliards de biens chinois en 2017, selon les statistiques du département du Commerce, soit un déficit de 375,2 milliards de dollars.
Les grandes multinationales américaines ont logiquement souffert après ces annonces de M. Trump, Boeing a perdu 5,19%, General Motors 3,27%, Caterpillar 5,71% et General Electric 3,82%.
Signe des craintes très fortes de guerre commerciale, l’indice regroupant les valeurs de l’industrie américaine au sein du S&P 500 a perdu 3,28%.
La démission jeudi de l’avocat dirigeant l’équipe qui conseille M. Trump dans l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur une éventuelle collusion entre son équipe de campagne et Moscou, John Dowd, a également inquiété Wall Street.
« Nous avons franchi une ligne rouge », dans les démêlées judiciaires de la présidence, ont indiqué Art Hogan de Wunderlich Securities et Jack Ablin de Cresset Wealth Advisors, affirmant qu’«il s’agit d’un nouveau facteur d’instabilité problématique à la Maison-Blanche».
Source : fr.SputnikNews.com