
	Chypre résiste aux pressions exercées par la Commission Européenne et le FMI en faveur de la vente de ses réserves d’or pour financer son plan de sauvetage. Le ministre des finances de Chypriote a déclaré qu’une vente des réserves d’or de son pays n’est pas la seule option à prendre en considération pour ce qui concerne le remboursement de sa dette, et que d’autres alternatives sont également étudiées. Chypre dispose de 13,9 tonnes d’or (447.000 onces), d’une valeur de 436 millions d’euros aux prix actuels. Le plan de sauvetage international imposé à Chypre s’élève à 10 milliards d’euros. Les réserves d’or de Chypre ne représentent donc que 4,36% de cette somme. ‘Nous avons conscience de la possibilité d’une vente d’or, mais ce n’est pour l’instant qu’une option’, déclarait le ministre des finances Harris Georgiades. Selon Reuters, il n’aurait rien dit de plus quant à d’éventuelles solutions alternatives. Le gouvernement de Chypre réalise certainement que si son pays quittait l’euro pour se tourner à nouveau vers la livre Chypriote, ses réserves d’or pourraient servir de soutien à sa nouvelle - et fragile - devise nationale. Les prêteurs internationaux ont imposé un plan de sauvetage de 10 milliards d’euros au pays, ce qui a forcé deux banques majeures à saisir les dépôts bancaires dans le cadre de bail-ins destinés à financer le plan de sauvetage du mois de mars. Chypre continue de se voir imposer des contrôles de capital et de devises – ce qui signifie qu’un euro à Chypre n’est pas identique à un euro en France ou en Allemagne. Le FMI et la Commission Européenne ont stipulé que Chypre devrait certainement vendre ses réserves d’or alors que le pays se voyait accorder un plan de sauvetage. ‘Cette option, ainsi que d’autres, sera prise en considération au moment venu’, a dit Georgiades aux journalistes. Lorsqu’il s’est vu demander s’il voulait dire par là que l’or de son pays ne serait pas vendu, il a répondu : ‘Une fois le moment venu, d’autres options seront étudiées’. Le président Chypriote Nicos Anastasiades a déclaré qu’il espérait que son pays ne se retrouve pas face à la nécessité de vendre son or. Anastasiades a expliqué que la responsabilité de cette question repose actuellement sur les épaules de la banque centrale de son pays. ‘J’espère que ce ne sera jamais une nécessité’, a-t-il déclaré lors d’une conférence qui se tenait ce weekend à Nicosia. ‘Cette question n’est pas discutée par le gouvernement, elle est la responsabilité de la banque centrale’. Une étude des besoins de financement de Chypre menée par la Commission Européenne en mars dernier a conclu que Chypre devrait certainement vendre son or. Les officiels du pays ont depuis tenté d’étouffer le débat et décrété que ce n’était pas là le rôle du gouvernement que d’en décider. Des spéculations infondées veulent que la vente potentielle de l’or de Chypre ait eu un rôle dans l’effondrement du prix de l’or du mois d’avril. Les réserves d’or de Chypre sont pourtant minuscules, avec seulement 13,8 tonnes. Pour mettre ce chiffre en perspective, il ne correspond qu’à 7% des livraisons mensuelles sur le Shanghai Gold Exchange (SGE). La demande mensuelle sur le SGE est d’environ 200 tonnes par mois – 236 en avril, 224 en mai et 180 tonnes en juin. Nous avons aussi entendu dire que l'éventuelle vente d’or pourrait pousser d’autres nations de la zone Euro à considérer la vente de leur or, influençant ainsi le prix de l’or à la baisse. Ce qui a pourtant été ignoré est l’analyse qui veut que sous l’Accord de Washington, prolongé en 2009, les banques centrales n’aient pas le droit d’effectuer de ventes d’or en-dehors d’un programme concerté de vente s’étendant sur cinq ans à compter du 27 septembre 2009’. *Shanghai Gold Exchange Volume 3 Year - (Bloomberg)* Les nations pourraient considérer l’utilisation de leur or comme nantissement, comme l’a proposé le Conseil Mondial de l’Or, afin de maintenir la confiance envers leur dette et maintenir les rendements à des niveaux très faibles. Il n’en est pas moins qu’elles ne désirent pas vendre l’intégralité de leurs réserves de métal. Même si les nations endettées telles que Chypre étaient forcées de vendre leurs réserves d’or, il y a de fortes chances que cette vente soit conclue avec la BCE ou le FMI et que l’or ainsi vendu n’augmente pas l’offre sur le marché. Si Chypre vendait son or, il y a peu de chances que sa décision influence d’autres nations de la zone Euro, comme l’Italie par exemple, qui perçoivent désormais leurs réserves d’or comme une valeur refuge de grande importance qui les protègera contre d’éventuelles dévaluations de devises. Les nations endettées se montreront également réticentes à l’idée de vendre leurs réserves d’or pour financer les pans de sauvetages de leurs banques et secteurs financiers auxquels les banques internationales ont prêté de manière irresponsable. Les individus et nations en difficulté financière se voient forcés de vendre leur or dans le même temps que les créditeurs continuent d’en accumuler.

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Chypre résiste aux pressions internationales et refuse de vendre son or