Le gouvernement vient de mettre en ligne un simulateur assez génial qui
permet en maximum 3 clics de savoir combien cela va coûter à un employeur de
virer un collaborateur y compris de façon abusive, car c’est là bien
évidemment tout l’intérêt des réformes du code du travail et des ordonnances
passées.
Alors, dans cette logique, les services de l’État, sous les
applaudissements du MEDEF, ont mis en ligne un simulateur (dont je vais vous
donner le lien plus bas) qui permet de calculer à quelle sauce vous allez
être indemnisé en cas de licenciement dit “abusif” par les prud’hommes,
c’est-à-dire sans cause réelle ni sérieuse.
Les syndicats hurlent au scandale ! La bonne blague…
Dans ce nouveau contexte, les syndicats sont offusqués… Tenez, voici les
réactions recueillies par le journal Le Parisien.
”«Totalement scandaleux !» tonne Eric Scherrer, le président du Seci-Unsa,
le syndicat des employés du commerce et de l’industrie. «Voilà la porte
ouverte à tous les abus», s’étouffe de son côté Philippe Nackaerts,
secrétaire général du Comité CGT-Chômeurs.”
Soit, mais c’est ainsi.
Les ordonnances amères du docteur Macron sont passées presque dans
l’indifférence générale.
Et l’on va découvrir désormais ce que cela signifie une augmentation de la
précarité mais aussi très prochainement des vagues de licenciements qu’un tel
dispositif de limitation du coût des licenciements va provoquer.
Vers des licenciements massifs ?
Vraisemblablement, et les seniors, c’est-à-dire les plus de 40 ans,
devraient être les plus touchés car peu d’employeurs risquent d’avoir envie
de se les garder pour mieux les payer encore 25 à 30 ans… et vu que cela ne
coûte presque plus rien de virer, il n’y a plus de quoi se gêner !
Avec l’entrée en vigueur des ordonnances, c’est tout un champ de
productivité par les licenciements peu coûteux qui s’ouvre devant les yeux
ébahis des entreprises.
Vous avez intérêt à aller calculer avec combien vous allez vous
faire virer !
Je ne rentrerai pas, et cela volontairement, dans le débat de savoir si
c’est bien ou mal, si ces ordonnances sont le mal social incarné ou une
avancée dans les réformes !
Non pas que je n’ai pas d’avis, j’ai évidemment mon avis d’économiste,
d’observateur et aussi de citoyen, mais tel n’est même plus le sujet.
Le sujet c’est que la réalité est là.
Sous vos yeux.
Froide.
Cruelle.
Si vous avez 20 ans d’ancienneté, vous allez partir, en cas de
licenciement abusif, avec seulement…. 15,5 mois de salaire. Autant dire
presque rien quand vos chances de retrouver un emploi sont faibles.
Pour calculer vos maigres droits, c’est ici sur le site de Services-Publics.fr spécial
licenciements abusifs !!
Mon avis est que les gens, massivement, doivent comprendre que nous
revenons au précariat qui fut le standard historique depuis la nuit des
temps, et les luttes sociales, une bien petite parenthèse de moins d’un
siècle.
Chacune et chacun doit réaliser que l’on nous impose un monde qui passe du
tout salariat ou tout “auto-entrepreneuriat” avec toute la précarité
implicite que cela, bien sûr, engendre.
Ce n’est ni bien, ni mal. C’est.
Et comme souvent, les choses sont simples.
Il y a deux volets.
La lutte collective, pour le moment, sans conteste perdue parce que nous
avons collectivement abdiqué notre faculté de combat politique.
La lutte individuelle, qui est ce qui reste à chacun de choix pour
s’adapter au mieux à un monde de plus en plus violent économiquement,
socialement et psychologiquement.
Nous ne devons pas abandonner la lutte sociale.
Nous ne devons pas oublier que, quels que soient les choix, la politique
se doit d’être par et pour le peuple. Mais lorsque la nuit sociale tombe,
chacun doit prendre conscience que si la résistance est nécessaire,
indispensable, et la lueur d’espoir dans les ténèbres, votre survie se jouera
au niveau individuel.
Vos décisions.
La gestion de votre employabilité.
La mise en place de VOTRE stratégie
d’employabilité.
Ne pas la penser, c’est vous condamner à subir un marché du travail qui
sera inévitablement de plus en plus violent et concurrentiel avec l’avancée
de la robotisation qui sera une véritable “robolution” et donc avec la
raréfaction de l’emploi. C’est d’ailleurs sur ce thème que je travaille pour
vous pour les prochaines lettres
STRATÉGIES qui seront consacrées en grande partie à votre emploi, à la
formation de vos enfants ou petits-enfants qu’il faut former aujourd’hui pour
les 40 prochaines années, ou encore à vos stratégies d’employabilité qui sont
devenues incontournables et que pourtant très peu aujourd’hui pensent et
préparent réellement faute de savoir comment s’y prendre.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
« Insolentiae » signifie « impertinence » en
latin
Pour celles et ceux qui étaient en vacances, sachez que la lettre
STRATÉGIES du mois d’octobre est disponible depuis le 31 dans vos
espaces lecteurs sur le site Insolentiae. Elle est consacrée à l’anonymat de
vos transactions. Sujet passionnant et brûlant puisqu’elle est intitulée «
Comment vous protéger de l’inquisition bancaire et acheter de l’or
anonymement (et légalement) ?”. Bonne lecture.
Pour
accéder à votre espace lecteur, c’est ici. En cas de problème, vous
m’écrivez ! Ne restez pas bloqué.