Voilà bientôt un siècle et demi que l’on constate une intensification de l’extraction d’or. Depuis la fin du XIXe siècle qui concorde avec la ruée vers l’or aux Etats-Unis, la production de métal précieux n’a cessé de s’accroître. Il est évident que les innovations technologiques ont joué un rôle primordial dans l’accélération du rythme de production aurifère.
Toutefois, précisons que la première exploitation d’or avérée remonte à plusieurs milliers d’années (entre 6 000 et 7 000 ans).
La ruée vers l’or demeure la mobilisation la plus importante et la plus généralisée en ce qui concerne l’extraction d’or. Elle débuta dans les années 1830 en Géorgie où les terres étaient réparties entre colons par le biais d’une loterie. Puis, dès 1848 la fièvre de l’or atteignit la Californie. Du fait du télégraphe, la nouvelle se répandit dans le monde comme une trainée de poudre et de nombreux chercheurs d’or affluèrent.
En l’espace d’un an (de 1848 à 1849), ce sont près de 76 tonnes d’or qui furent extraites des gisements aurifères californiens. Pourtant, des indices portent à croire que cela ne représenterait que 10 à 20% des gisements californiens. Les gisements inexploités étant enfouis trop profondément pour être atteints.
La ruée vers l’or ne se limita pas aux frontières américaines. L’exemple californien fit des émules, tant et si bien qu’on assista à des phénomènes similaires en Australie dès 1851, principalement dans l’état du Victoria. La Guyane suivra dès 1855 et près de 10 000 chercheurs afflueront. Puis en 1858, ce fut au tour de la Colombie britannique au Canada. Suivirent ensuite le Colorado aux Etats-Unis, puis l’Idaho, le Montana et le Yukon au Canada.
Plus étonnant, une ruée vers l’or bien moins importante que celles citées eut aussi lieu en Belgique en 1890. Plus particulièrement dans la commune d’Amel, dans les cantons de l’Est. On y fit la découverte de paillettes d’or dans plusieurs rivières des environs dont le Ladebach, l’Emmels et l’Amblève. Pourtant, cette ruée s’éteignit aussi vite qu’elle avait débuté du fait de l’épuisement des quelques gisements.
De nos jours, on considère que près de 75% des ressources aurifères ont été extraites du sol. Cela représenterait une quantité équivalente à 170 000 tonnes d’or. Ainsi, on part du principe qu’il resterait 50 000 tonnes d’or à extraire des entrailles de la terre. Or, la production aurifère annuelle actuelle est estimée à 2 000 tonnes. A ce rythme, les derniers gisements pourraient être épuisés d’ici 25 ans.
Cependant, il existe une théorie soutenant que plusieurs gisements subsisteraient en profondeur ou sous le plancher océanique. La profondeur à laquelle ils sont situés les rendraient indétectables et évidemment inexploitables, du moins avec les moyens actuels.
Au sujet du stock d’or mondial, donc de l’or déjà extrait, le chiffre de 170 000 tonnes semble plausible quoique difficilement vérifiable. Si l’on s’en réfère aux estimations de Thomson Reuters GFM, la quantité d’or hors terre donc déjà extraite s’élèverait à 176,000 tonnes. Or, l’équivalent de 157 466 tonnes auraient été extraites de 1850 à nos jours, ce qui donne une idée de l’augmentation exponentielle de l’extraction aurifère.
Ce qui est certain, c’est que le stock d’or total des Banques centrales s’élève aujourd’hui à 25 294,8 tonnes selon les chiffres du Conseil Mondial de l’Or (World Gold Council). Reste à savoir si tous les pays sont réellement transparents sur leurs stocks d’or respectifs. En particulier la Chine et la Russie qui se sont lancées dans une course effrénée à l’accumulation du métal jaune. Or, leurs gouvernements sont réputés pour leur manque de transparence vis-à-vis de ce type d’information.
Pris en comparaison du marché de l’or, le stock total détenu par les Banques centrales équivaudrait à sept fois la quantité en circulation sur le marché de l’or.
Pour en revenir au chiffre avancé de 170 000 tonnes d’or déjà extraites, le stock d’or total des Banques centrales semble dérisoire en comparaison. Pourtant, le stock d’or des Banques n’est constitué que de lingots, ce qui limite déjà la quantité. D’autre part, ne tenir compte que de ce stock reviendrait à laisser de côtés la part représentée par les pièces, lingots, bijoux et autres produits détenus par des particuliers voire d’autres banques et entreprises de production ou de transformation.
Ce qui est certain, c’est qu’il est difficile de se faire une idée précise des quantités d’or déjà extraites. Reste à savoir quelle quantité il reste à extraire et surtout si ces gisements peuvent être atteints ou non avec nos technologies modernes.