Une personne
sur six choisirait l’or, selon un sondage mené par Bankrate.
Rapport spécial
par Michael J. Kosares/USAGOLD
Un investisseur sur six a dit qu’il
choisirait l’or comme actif d’investissement s’il n’avait pas besoin d’accéder
à son argent pendant plus de dix ans – un investisseur sur six a également
choisi les actions, comme le montre le récent sondage de Bankrate. 6% des
investisseurs sondés ont choisi les obligations, contre 25% pour l’immobilier
et 23% pour un simple compte bancaire.
Aux yeux de Wall Street, ces
résultats représentent un monde sens dessus-dessous. Jim Cramer, de la CNBC, s’en
lamente : « ayant moi-même opté pour les actions toute ma vie
durant, c’est un résultat terrible. Mais il ne me surprend pas ».
Dans un récent article écrit pour
le Financial Times, intitulé Brexit and the Power of Wishful Thinking,
Tim Hartford met en lumière les transformations psychologiques qui prennent
place aujourd’hui parmi les investisseurs :
« Peut-être la leçon la
plus importante à en tirer est-elle que nous dépensons trop d’énergie à
tenter de prédire l’avenir, et trop peu à nous montrer tenaces quoi qu’il
arrive… Parce que les scénarios potentiels sont très persuasifs, ils peuvent
nous aider à faire face à des conséquences peu confortables et à réfléchir
clairement à des possibilités que nous préfèrerions ignorer. Et parce que
certains scénarios se contredisent, ils nous forcent à réaliser qu’en fin de
compte, nous ne sommes pas en mesure de prédire l’avenir. Nous sommes passés
du ‘Que va-t-il se passer ?’ au ‘Qu’allons-nous faire si une telle chose
se passe ?’ »
Se montrer « tenace quoi qu’il
arrive » nécessite d’agir avant, et non après, que la prochaine crise
financière fasse la Une. Beaucoup rejettent aujourd’hui l’ancienne religion
financière selon laquelle la diversification représente un mélange
particulier d’actions et d’obligations, et de très peu d’autres actifs. Cette
formule était acceptable lorsque le pays se portait bien et que le
gouvernement fédéral n’était pas enseveli sous 19 trillions de dollars de
dette. Elle se portait très bien lorsque le niveau de confiance était élevé
et que bien plus de 17% de la population se disait satisfaite de la direction
prise par le pays (un pourcentage récemment rapporté par Gallup). Aujourd’hui,
les investisseurs cherchent aussi à se protéger et à ajouter de la liquidité
à leurs portefeuilles afin d’augmenter leur potentiel de gain de capital.
Comme le montre le sondage de Bankrate, beaucoup se tournent aujourd’hui vers
les valeurs refuges que sont les métaux précieux.
Même Willem Buiter, économiste
en chef chez Citigroup et critique de longue date du métal jaune, se dit
aujourd’hui intéressé par l’or. « L’or, en période d’incertitudes, et
notamment en période de taux d’intérêt négatifs, est très intéressant. »
Il perçoit aussi les actions comme étant dans une bulle, et pense que les
investisseurs placent leurs espoirs sur une croissance de long terme des
revenus des entreprises, qui n’ont aucune relation avec la croissance
économique sous-jacente.
Le changement d’avis de Buiter
est représentatif de la tendance que vous verrez plus bas sur le graphique de
SentimentTrader. Il représente les aléas du sentiment sur le marché de l’or.
Le graphique de Bankrate montre leurs effets cumulés. Notez que l’évolution
haussière principale du sentiment envers l’or a commencé en 2000 et que ce
dernier n’est plus passé en-dessous de la ligne du pessimisme excessif jusqu’en
2013-15.
Depuis le mois de janvier, le
sentiment sur le marché de l’or est redevenu positif, notamment en raison de
l’environnement des taux d’intérêt, mais aussi parce que l’or semble une
nouvelle fois être sous-évalué. Si Buiter a raison, et je pense que c’est le
cas, alors les mois qui arrivent devraient nous apporter un flux de capital
significatif hors des actions, des obligations et de l’épargne, et vers l’or
et l’argent. Jim Cramer a élaboré sur le sondage de Bankrate en expliquant
que « les vagues successives de perte de confiance et d’incertitude ont
désormais pris racine au sein du public américain ».
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