L’économiste de chez
ShadowStats.com, John Williams a raconté un jour comment s’est déroulée une interview
à laquelle il a participé pour une émission télévisée. L’autre invité de
l’émission était un banquier de Wall Street. Avant l’interview, lui et le
banquier ont eu une discussion cordiale dans la salle aux murs verts au sujet
de la situation économique globale. Le Dr. William a été aimablement surpris
de découvrir que le banquier, qui allait présenter l’opinion de Wall Street
lors du débat, semblait adhérer complètement à ses conclusions peu
conventionnelles et à son opinion pessimiste de tous les aspects de
l’économie.
A partir du moment où le
modérateur a commencé à poser des questions aux deux hommes, il est devenu
apparent que le banquier avait complètement retourné sa veste pour parler de
« signes de reprise », dont on entend souvent parler sur les
chaînes de télévision financières grand public. Après l’interview, le Dr.
Williams a demandé à l’homme pourquoi, bien qu’il ait semblé être d’accord
avec ses idées, il a présenté un point de vue diamétralement opposé sur le
plateau. L’homme lui a expliqué qu’il s’agissait de la politique de son
entreprise, comme de toutes les autres corporations de Wall Street. Si les
banquiers apparaissaient à la télévision pour dire la vérité, les gens
n’achèteraient plus d’actions et ne consommeraient plus aveuglément. Les
sociétés ne feraient plus d’affaires. Les discours optimistes des médias
financiers sont destinés à maintenir la confiance du public envers
l’économie. Certains hommes politiques sont allés jusqu’à surnommer ce genre
de discours des « mensonges nobles », parce que lorsque les gens
pensent que la situation économique s’améliore, ils ont tendance à dépenser
plus, ce qui entraîne une reprise de l’économie – du moins en théorie.
A dire vrai, ces discours poussent les gens à croire que la conjoncture économique
est meilleure qu’elle ne l’est en réalité. Wall Street va un peu plus loin.
Il s’en prend constamment aux métaux précieux, la seule classe d’actifs qui
pourrait permettre aux gens de préserver leur capital.
Cette façon de faire est
typique des cultes. Afin de préserver la loyauté de ses membres, Wall Street
a dû se trouver un ennemi : l’or. C’est le revers de la médaille. Wall
Street parle d’une reprise de l’économie et cite des statistiques manipulées
pour montrer une baisse du chômage et un ralentissement de l’inflation.
D’autre part, il dénigre l’or, le seul actif capable de préserver le pouvoir
d’achat. Wall Street sait que lorsque les gens ont de l’or, ils réalisent
vite à quelle vitesse leur devise perd de son pouvoir d’achat. Lorsque nous
mesurons les valeurs de l’économie en onces d’or plutôt qu’en dollars papier,
il est impossible de passer à côté de l’évidence.
Depuis la naissance de la
Réserve fédérale en 1913, le dollar a perdu 96% de son pouvoir d’achat contre
l’or. Avant 1913, alors qu’un étalon or digne de ce nom était en vigueur, le
dollar a préservé son pouvoir d’achat malgré la guerre civile. Un dollar de
1900 pouvait acheter presqu’autant qu’un dollar de 1800.
Quant à la reprise de
l'économie dont nous parlent chaque jour Janet Yellen
et les observateurs financiers grand public, il suffit d’observer les
statistiques nationales pour les démentir :
- Le
nombre de personnes à qui sont distribués des coupons repas et qui
obtiennent l’assistance du gouvernement a atteint un niveau record. Depuis
le début de la présidence d’Obama, les bénéficiaires de coupons repas
sont passés de 32 à 47 millions.
- Le
taux de propriété décline depuis maintenant 8 ans.
- Les
revenus disponibles diminuent depuis 5 ans.
- La
durée moyenne de chômage est passée de 19,8 à 37,1 semaines.
- Le
déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine est passé de 226 à plus
de 300 milliards de dollars au cours de ces cinq dernières années.
- Seuls
47% des Américains ont un emploi à temps plein. Le taux de participation
à la vie active a atteint son niveau le plus bas depuis des dizaines
d’années.
Et ce ne sont là que
quelques-unes des statistiques qui prouvent que la Fed trompe
intentionnellement le grand public. La longue liste de statistiques
alternatives, telles que celles fournies par des économistes comme le Dr.
Williams, sont bien plus convaincantes que les chiffres du chômage et du PIB
émis par le gouvernement. Pourquoi ? Parce que tous ceux qui mangent,
chauffent leur maison, conduisent ou envoient leurs enfants au collège savent
que la vie devient de plus en plus chère. Les statistiques de la Fed vont à
l’encontre du sens commun.
Pour sortir de leur rêve
éveillé, les investisseurs devront aller au-delà de la « pensée
positive » et employer quelque chose que Robert J. Ringer
a un jour appelé la « pensée élargie ». Comme l’a dit Ringer, « la réalité n’est pas ce que vous aimeriez
qu’elle soit, ou ce qu’elle semble être, mais ce qu’elle est
réellement ». Son conseil était de s’attendre au mieux tout en se
préparant au pire. Une telle attitude demande beaucoup d’efforts, et seuls
peu de gens peuvent adopter une telle approche sans entraînement préalable.
Le simple fait de posséder de l’or rend le réveil plus facile, parce qu’il
tend involontairement à élargir notre vision économique. Il nous apporte un
étalon de valeur qui n’existe plus avec les devises papier. Il nous permet de
témoigner des forces de l’inflation et de la dévaluation des devises, plutôt
que de les cantonner à un aspect abstrait de l’économie.
En conclusion, la propagande
du gouvernement, bien que bien-intentionnée, est aussi dangereuse que celle
de Joseph Goebbels (Ministre de la propagande de l’Allemagne nazie). Elle
empêche les gens de faire face à la réalité et de se rendre compte du danger
que cours l’économie. Elle les empêche de protéger le capital de leur famille
en investissant sur l’or.