Comment les données macroéconomiques encouragent l’intervention du gouvernement

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Published : February 04th, 2015
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Il est généralement dit que pour qu’un économiste puisse étudier l’état de l’économie, il a besoin d’indicateurs macroéconomiques qui puissent lui donner une idée de ce qui se passe. La question à se poser est donc la suivante : pourquoi est-il nécessaire de savoir ce qu’il se passe dans l’économie en général ? Qu’est-ce que ce genre de savoir peut bien nous apporter ?

L’examen attentif de ces problèmes nous montre que dans un environnement de marché libre, il n’est pas très utile de mesurer et publier divers indicateurs macroéconomiques. Ce genre d’informations n’a que très peu d’utilité pour les entrepreneurs. Le seul indicateur auquel un entrepreneur doive prêter attention est l’existence de profit. Plus son profit est élevé, plus ses activités bénéficient à ses clients.

Prêter attention aux désirs de ses clients signifie qu’un entrepreneur doit organiser la structure de production la plus appropriée pour y parvenir. C’est pourquoi une série d’indicateurs macroéconomiques ne lui seraient d’aucune aide.

Quel usage un entrepreneur pourrait-il avoir du taux de croissance du PIB ? En quoi le fait de savoir que le PIB a gagné 4% aide un entrepreneur à enregistrer un profit ? Quel usage peut-il faire d’une donnée qui prouve que la balance nationale des paiements est désormais en déficit ? Que peut-il gagner d’informations relatives au taux de chômage ou au niveau de prix général ?

Les entrepreneurs ont besoin d’informations spécifiques

Ce dont un entrepreneur a besoin n’est pas de macro-information, mais d’informations spécifiques quant à la demande des consommateurs pour un produit ou une série de produits. Les indicateurs du gouvernement ne lui sont d’aucune aide. L’entrepreneur doit lui-même établir son propre réseau d’informations concernant une activité particulière. Seul lui peut savoir de quel type d’information il a besoin pour réussir. C’est pour cette raison que personne ne peut remplacer l’entrepreneur.

Si l’estimation que fait un entrepreneur de la demande s’avère correcte, alors il enregistre un profit. Si elle n’est pas correcte, alors notre entrepreneur encourt des pertes. Le système de profit et de perte pénalise, pour dire les choses comme elles sont, les entreprises qui ont mal jugé les priorités des consommateurs, et récompenses celles qui les ont correctement jugées. Ce système s’assure à ce que les ressources soient retirées d’entre les mains des entrepreneurs qui ne prêtent pas attention aux priorités des consommateurs.

L’économie n’est qu’une métaphore

Dans un environnement de marché libre, libéré de toute interférence du gouvernement, l’économie n’existe pas comme telle. Un environnement de marché libre est peuplé d’individus qui s’engagent dans la production de biens et de services requis pour soutenir leur qualité de vie, ou la production de capital réel. Au sein d’une économie de marché libre, le producteur est aussi un consommateur. Pour des raisons pratiques, nous appellerons la relation entre les producteurs et les consommateurs « économie ». Il est essentiel de se rappeler que nous n’avons jamais stipulé que l’économie puisse avoir une vie indépendante de celle des individus.

Dans un environnement de marché libre, l’économie est une métaphore et n’existe pas en tant que telle. Le gouvernement donne naissance à une créature appelée économie au travers d’un travail statistique constant. Par exemple, le gouvernement nous annonce que l’économie a grandi de tel ou tel pourcentage, ou que la hausse du déficit commercial menace l’économie. L’économie est représentée comme une entité propre à elle-même, déliée des individus.

Individus vs économie

Selon la pensée traditionnelle, il est essentiel de distinguer les activités des individus des activités de l’économie dans son ensemble (la microéconomie et la macroéconomie). On pense également que ce qui est bon pour les individus ne l’est pas nécessairement pour l’économie, et vice-versa. C’est pourquoi nous accordons tant d’importance à l’économie et ne mentionnons que si peu les individus.

Nous avons tendance à croire que c’est l’économie qui produit biens et services. Une fois qu’un produit est créé, ce qui est nécessaire est sa distribution au sein de la société. L’économie est supposée suivre la croissance prédéterminée par les gouvernements. Dès que le taux de croissance passe en-dessous de cette croissance prédéterminée, nous attendons du gouvernement qu’il stimule l’économie.

Afin de valider le succès ou l’échec de l’interférence du gouvernement, un certain nombre d’indicateurs ont été mis en place. Un indicateur fort est vu comme un succès, et un indicateur faible comme un échec. Il arrive cependant périodiquement que les fonctionnaires du gouvernement annoncent que l’économie a « surchauffé » (que la croissance est trop rapide).

Il est aussi arrivé que les fonctionnaires du gouvernement nous parlent d’un affaiblissement de l’économie. A chaque fois que l’économie croît trop rapidement, ils déclarent que c’est le rôle des gouvernements et des banques centrales de prévenir l’inflation. Mais lorsque l’économie semble s’affaiblir, ces mêmes personnes nous disent que le devoir du gouvernement est de maintenir l’emploi.

En regroupant un grand nombre d’activités dans une seule statistique, les statisticiens du gouvernement créent une entité non-existante appelée « économie », à laquelle réagissent les banques centrales et les gouvernements. En réalité, en revanche, les biens et services ne sont pas produits dans leur totalité et supervisés par un être suprême. Chaque individu est préoccupé par sa propre production de biens et services.

Dans la pratique, les indicateurs macroéconomiques sont des outils fictifs utilisés par les gouvernements pour justifier leur intervention auprès des entreprises. Ces indicateurs nous en disent peu de la création de capital dans l’économie ou du bien-être des gens.

 

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Frank Shostak est le directeur des études économiques de M.F. Global.
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