Comment ont-ils fait pour baisser le prix de l'or?
C'est une situation assez complexe mais qui peut être expliquée
simplement. Les banques centrales, au départ, ne mettaient pas leur
propre or en vente. Elles trouvaient un tiers qui, lui, possédait de
l'or. Ce "tiers" vendait son or à un courtier qui le vendait
ensuite à une compagnie minière, un spéculateur ou
encore un gouvernement. Ce tiers obtenait ensuite le soutien du courtier,
lui-même ayant la promesse de la banque centrale de fournir de l'or
physique si besoin. La banque centrale obtenait, en tant que garantie, une
note privée de son courtier qui percevait une commission. Ce
procédé permettait de mobiliser l'or hors des réserves
gouvernementales. Le prix de l'or en devises mondiales était maintenu
dans la mesure où d'importantes quantités d'or physique
étaient remplacées par des certificats de la part des banques
marchandes (ainsi que par toute personne désireuse d'intégrer
le jeu).
Ce petit jeu ne fut pas perdu pour quelques acheteurs importants DESIREUX
D'ACHETER DE L'OR SANS QUE PERSONNE NE N’EN APERCOIVE. Pourquoi ne pas
participer au jeu en proposant du cash au courtier ou à la banque en
échange d'un certificat sur l'or indirectement soutenu par la banque
centrale ? Ce certificat, ou
"or papier" était exactement comme de l’or à la
banque. Les banques centrales ont accepté ce système puisqu'il
a permis d’éviter tout déplacement d’or et
qu’il permettait de sortir du marché un pouvoir d'achat
très important qui aurait pu être en mesure de faire grimper
fortement les prix si les achats d’or avaient été
réalisés sur le marché..
Ces certificats ont
également bien fonctionné comme véhicule permettant de fournir de l’or
papier dans le commerce du pétrole.
Mais une nouvelle
donne est apparue tout juste à la fin de la première guerre du
Golfe. Ce qui jusque là apparaissait comme des sommes importantes prit
tout d’un coup une autre dimension lorsque de gros intervenants de Hong
Kong commencèrent à acheter sur le marché tout
l’or physique et tous ces billets gagés sur l’or. Avec une particularité
cependant : ils achetaient au plus bas, à des prix de plus en
plus bas au fur et à mesure que le prix de l’or baissait. Mais,
et c’est cela le plus important, ils ne tentèrent jamais de
faire monter les prix, et semblaient avoir des moyens illimités. En
tout état de cause, ils étaient toujours acheteurs.
Voyant cela,
quelques personnes (du Moyen Orient), commencèrent à
échanger leurs certificats d’or contre de l'or physique.
Depuis lors,
c'est-à-dire depuis le début de 1997, le LBMA (le marché de l’or de
Londres, ndt) a vu ses volumes grimper de
manière très importante, et une bataille a commencé pour
éviter que le prix de l’or ne monte. En d’autres termes, le volume de
papier négocié a du s’envoler et s’ajuster au
volume d’or physique qui changeait de main, et ce fut un sacré
bond vers le haut.
Mais surtout, il ne
fut plus possible de cacher ce qui était en train de se passer.
Another
Ces
chroniques présentant une vision originale du marché de
l’or ont été publiées sous le pseudonyme de
« another » sur le site USAGold, de 1997 à 2.000. Elles sont encore
d’une parfaite actualité.
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