McDonald’s vient d’annoncer le
remplacement de ses caissiers par des bornes libre-service dans 2.500
restaurants.
La nouvelle a beaucoup fait
parler d’elle sur la toile, avant que Business
Insider ne finisse par rapporter que McDonald’s a répondu aux inquiétudes quant au remplacement de
ses caissiers par des bornes.
Démenti officiel
« McDonald’s a expliqué à plusieurs
reprises que l’ajout de bornes ne débouchera pas sur des licenciements en
masse, et favorisera plutôt le déplacement de certains caissiers vers
d’autres secteurs où plus d’employés sont nécessaires, comme par exemple le
service en salle. La chaîne de fast-food a réitéré sa déclaration
vendredi. »
Le démenti de McDonald’s est-il
crédible ? Que pensiez-vous l’entendre dire ?
McDonald’s se doit de démentir
la nouvelle, sans quoi l’entreprise pourrait faire face à de gros problèmes,
notamment en matière d’embauche.
« Notre PDG, Steve
Easterbrook, a déjà expliqué à plusieurs reprises que les bornes de
libre-service qui seront bientôt installées ne viseront pas à remplacer des
employés, a expliqué une porte-parole à Business Insider. Les employés de
caisse auront l’opportunité d’occuper d’autres postes qui leur seront
disponibles en cuisine ou en contact direct avec les clients, dans le service
de table par exemple, ce qui leur permettra d’améliorer l’expérience
culinaire. »
Plus de caissiers employés dans
le service de table ?
Mais bien sûr.
Une règle politique intéressante
dictée par le feuilleton britannique Yes, Minister est de « ne
jamais croire en quoi que ce soit avant qu’il ait été officiellement
démenti ».
Les humains seront-ils
encore nécessaires ?
Comment justifier un salaire de
15 dollars l’heure si les employés humains peuvent être remplacés par des
robots ?
Psychology Today se demande si les humains seront encore nécessaires :
L’automatisation détruira-t-elle
autant d’emplois que beaucoup le pensent ? Une étude menée par l'Université d'Oxford suggère que 47% des
emplois seront automatisés au cours de ces dix à vingt prochaines années.
Selon Price Waterhouse, aux Etats-Unis, les emplois à risque
s’élèvent à 38%. McKinsey estime que 45% des tâches pour lesquelles les
gens sont payés pourraient être automatisées grâce aux technologies
existantes.
Elon Musk, Bill Gates et Stephen
Hawking estiment que les pertes d'emplois à l'échelle du monde génèreront un
cataclysme global.
Les emplois les moins
qualifiés sont les plus à risque
Commençons par nous pencher sur
les emplois qui auront le plus de chances de disparaître, ceux qui sont déjà
à risque aujourd’hui, et qui sont aussi les moins qualifiés.
Ne préférez-vous pas un
distributeur automatique à un guichetier, une borne de libre-service à un
caissier de supermarché, un télépéage à un caissier de péage, faire vos
courses sur Amazon plutôt que de vous retrouver coincé dans les bouchons,
vous garer et payer un caissier de chair et d’os, si tant est que le magasin
où vous vous êtes rendu ait ce que vous cherchiez en rayon ? Les centres commerciaux ferment leurs portes alors que les
détaillants tels qu’Amazon sont en pleine expansion.
A mesure que le salaire minimum
et les avantages sociaux augmentent, les chaines de fast-food accélèrent l’usage de bornes de
libre-service, que McDonald’s déploiera bientôt dans 2.500 restaurants, de robots cuiseurs de burgers capables
mêmes de faire des pizzas, des ramens et des sushis. Même les emplois de
barista sont à risque, et Bosch a récemment lancé un barista
automatique. Les restaurants de milieu de gamme tels qu’Olive Garden,
Outback et Applebee remplacent leurs serveurs par des tablettes tactiles installées sur les
tables. Et vous plaindrez-vous vraiment de ne plus avoir votre conversation
interrompue par un serveur désespéré d’obtenir un pourboire de 15% ? Si
vous étiez propriétaire d’une franchise dans la restauration rapide, ne
chercheriez-vous pas à remplacer vous employés par des machines ?
Combien de temps faudra-t-il attendre avant que les fast-foods et les
restaurants de milieu de gamme soient complètement automatisés ?
Des robots
sont déjà utilisés comme gardes de sécurité. Il existe déjà des robots
humanoïdes capables de transporter de lourdes charges, de marcher même dans
la neige, et de ne pas faire de crise s’ils sont bousculés (et qui ne
risquent pas, non plus, ne poursuivre leur employeur en justice pour
violation des droits de l’Homme).
Plutôt que d’employer des
architectes pour des dizaines de milliers de dollars, beaucoup de gens
choisissent de dépenser quelques centaines de dollars pour obtenir des plans de
construction qui ont de grandes chances d'avoir gagné des prix, et qui
peuvent être modifiés en fonction de leurs besoins.
BlackRock, la plus grosse
société de fonds du monde, a remplacé 7 de ses 53 analystes par des sélectionneurs
de valeurs à intelligence artificielle.
Les emplois qui restent
Et dans un tel monde, un humain
peut-il même justifier de demander à être payé pour travailler ?
Quatre scénarios
Quelles chances pensez-vous que
nous ayons de voir chacun de ces scénarios se présenter ?
- La situation
continuera comme elle est, le monde continuera de progresser
lentement : les naissances poursuivront leur déclin dans les
nations en développement, le réchauffement climatique continuera de
ralentir, et l’éducation et la santé continueront de se développer. Ces
aspects positifs se trouveront mitigés par le déclin du marché de
l’emploi et la concentration
accrue des richesses.
- Un socialisme
global.
- Une réduction
massive de la population mondiale, en conséquence par exemple d’une
guerre nucléaire, de pandémies ou, comme l’imagine Clive Cussler, de
l’infection simultanée des réserves d’eau d’une demi-douzaine de navires
de croisière par un virus biologique hautement contagieux.
- Un monde
dirigé par des machines et peuplé du peu de personnes qu’elles jugeront
méritantes.
Voici
un débat entre un optimiste et un pessimiste quant
à l’avenir du monde.
La vérité pourrait bel et bien
être quelque chose que nous ne sommes pas en mesure de nous imaginer. Après
tout, celui qui vit à regarder constamment dans sa boule de cristal finit
bien souvent par avaler du verre brisé.
Notez que l’auteur de Psychology Today, Marty
Nemko, ne s’est pas penché sur la question des 15 dollars de l’heure. Il
s’est simplement demandé s’il sera encore nécessaire pour certains emplois
d’être même rémunérés.