Aux Etats-Unis, il est facile
de croire que les augmentations des cours de
l’or depuis 2005 sont dues soit aux perspectives économiques
des Etats-Unis ou à la force et à la faiblesse du dollar US. Il
n’y a pas de doute que sur le court terme, les évolutions des prix
de l’or sont poussées par les traders se concentrant sur le taux
de change entre le dollar et l’euro. Mais quel or achètent-ils ?
Les opérations
sophistiqués de trading et les outils disponibles dans les pays
développés ne sont pas capables de réduire de telles
évolutions des cours rapidement et de façon
considérable, fournissant apparemment une telle dominance des cours de
l’or et de l’argent. Regardez sur une base journalière, la
preuve d’une telle dominance est écrasante. Les volumes
d’or achetés et vendus quotidiennement sont énormes. Mais
achètent-ils le type d’or qui influence les cours de l’or
?
Les traders sur le Comex
achètent et vendent des dérivés sous la forme de Futures or et de contrats d’option. Ce n’est
pas de l’or physique. En effet, les officiels du Comex nous ont
informé que seulement 5% des volumes échangés impliquent
un transfert actuel d’or physique.
Alors que la SPDR Gold Trust
(GLD) détient dans les coffres-forts de HSBC
plus de 1 500 tonnes, seulement quelques tonnes, en moyenne, bougent chaque
semaine, réduisant considérablement l’impact des prix de
ces investisseurs.
Les institutions qui
achètent de l’or allouent une quantité destinée
à être investie dans le secteur de l’or. Cette
quantité a pour motif sous-jacent de créer des profits de ces
investissements. Sous le concept habituel de risques-récompenses, avec
l’objectif d’un rendement total maximal, les institutions vont
répartir cette allocation sur les divers aspects du marché de
l’or.
De temps en temps, il se peut
qu’ils sentent que le cours de l’or produira le plus de profits
sur le court terme, donc ils investissent directement dans l’or
physique, peut-être contrebalançant ces positions avec des
Futures et des options, ce qui ajoute une portion de trading au portefeuille.
Les positions sur le long terme pourraient bien être prises sur les
actions des sociétés minières aurifères, à
partir du moment où de plus grands rendements justifient des risques
plus grands. Ceci inclue le risque d’entreprise et le risque de
coûts de production plus élevés baissant les profits
potentiels.
Mais c’est normal de
répartir les risques d’actions sur l’or avec des positions
sur l’or physique. Le résultat net est que les institutions
pourraient bien détenir une position de seulement 30 à 50% en
or physique [du montant alloué à l’or
d’investissement], avec l’intention de les détenir sur le
long terme. Le résultat est que quand on ajoute l’achat et la
vente de tous les instruments or ensemble au cours du temps et qu’on
les pondère contre le volume d’or physique acheté et
vendu au cours du temps, le poids du trading sur le court terme sous ses formes
variées l’emporte lourdement sur celui de l’achat de
l’or physique, peut-être de 10 contre 1.
Etonnamment, ceci fait de
l’activité de l’or physique des Etats-Unis une minuscule
proportion de l’investissement relatif en or et de
l’activité de trading en tout. Après tout, pour les investisseurs
américains faisant un profit en dollars de leur échange en or
et ne le détenant par sur le long terme, constitue le gros de leurs
activités. La détention d’or sur le long terme
n’est pas leur intérêt premier.
Dans l’ensemble, les
Etats-Unis comptent seulement pour environ 7% de la demande en or physique du
monde, principalement dans le secteur de la joaillerie. Si ce
n’était pas pour la sophistication de ses marchés et
quand elle est mesurée sur la demande physique seulement, la demande
américaine est insuffisante pour dominer le cours de l’or. Mais
le simple volume d’activité sur le court terme domine le cours
sur le court terme, mais pas le cours sur le long terme.
De cette demande totale pour
l’or sous ses formes diverses, quelle portion va dans les actions des
mines aurifères ? C’est très petit.
Après l’arrivée
des Exchange Traded Funds ou ETF sur le marché même cette
quantité a été réduite considérablement
car, pour la première fois les institutions pouvaient prendre des
positions qui affecteraient le cours de l’or lui-même car
l’achat d’ETF or causait un achat d’or physique.
L’achat d’actions sur l’or n’a eu aucun effet sur les
cours de l’or lui-même.
Donc la quantité
habituellement dépensée sur les actions or a baissé
considérablement.
Entre 65% et 75% de la demande
mondiale en or physique provient des pays émergeants. 100% de cela est
pour la sécurité financière sur le long terme.
Même l’or recyclé est vendu dans l’intention de
racheter encore soit quand les prix sont plus bas soit quand les
investisseurs sont capables d’avoir les moyens d'acheter à
nouveau. Ceci s’applique pour la Chine et l’Inde.
L’attitude d’investissement derrière de tels achats est
dans un but de sécurité financière.
Il est rare et insignifiant
pour les investisseurs du monde émergeant d’acheter des actions
minières ou des Futures & Options ou des ETF or. Le monde émergeant
voit cela comme des instruments spéculatifs liés à
l’or et non pas comme de l’or en lui-même. Ils ne sont pas
intéressés par l’investissement en dehors de leur monde,
en général.
Le motif de profit est
virtuellement absent de l’esprit de ces investisseurs. Mais quand les
volumes d’argent dépensés par les investisseurs sont
comparés aux volumes d’argent des investisseurs dans le monde
développé en instruments sur l’or, c’est minuscule
car ils achètent en général des onces pour le long terme
et les vendent rarement. Mais leur demande est insistante et persistante au
cours du temps. C’est pourquoi leur impact sur les cours de l’or
sur le long terme est si important.
Cependant, en ce qui concerne
les actions des mines aurifères, le gros des investisseurs dans les
marchés émergeants ont peu de fonds ou pas du tout investis
chez eux.
Le modèle de
comportement des banques centrales est similaire à ceux du monde
émergeant. Ils achètent seulement de l’or pour le long
terme et ne sont pas particulièrement intéressés par les
cours de l’or eux-mêmes seulement par le nombre d’onces
qu’ils détiennent. Ils n’ont aucun intérêt
pour l’achat d’actions des sociétés minières
aurifères.
Nous avons suivi les cours de
l’argent-métal pendant une période de temps
considérable et avons vu que les cours de l’argent bougent avec
ceux de l’or, plus fortement sur la hausse et plus fortement sur la
baisse, mais ils bougent ensemble car ils sont considérés comme
des investissements de long terme qui contrebalancent la chute de la valeur
des devises dans l'ensemble.
A l’exception d’un
petit nombre d’investisseurs cosmopolites dans le monde
émergeant, seuls les investisseurs dans les marchés
sophistiqués du monde développé investissent dans les
actions des compagnies minières de l’or et de l’argent.
S’en rendre compte donne à réfléchir.
Dans le monde
émergeant, les raisons pour l’achat sont associées autant
à la propriété de ces sociétés
qu’à des investissements solides sur le long terme. Cela ne fait
pas partie de leur culture de l’investissement d’essayer de
profiter des leviers qu’offrent les actions des compagnies
minières de l’or et de l’argent.
La culture du trading sur le
court terme dans les pays émergeants est plus liée aux jeux
d’argent qu’au trading d’investissement avisé et
n’a pas pris racine de la même façon que dans les pays
développés.
Les investisseurs
institutionnels et les investisseurs de détail fortunés sont
parmi les acheteurs des actions des compagnies minières de l’or
et de l’argent. Leur raison première pour acheter des actions
des compagnies minières de l’or et de l’argent est
maintenant un plus grand rendement que les cours de l’or et de
l’argent eux-mêmes. Sinon pourquoi prendraient-ils un risque
supplémentaire lié à ces investissements commerciaux ?
Il est facile d’assumer
que les actions des compagnies minières de l’or et de
l’argent bougeront avec les cours de l’or et de l’argent,
mais ce n’est pas le cas. Ils ont eu des rendements inférieurs
aux cours des métaux précieux d’une grosse marge ces
dernières années.
Les actions des compagnies
minières comportent beaucoup d’implications, et pas seulement
les cours qui dominent les performances des compagnies.
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-- Article traduit par
BullionVault.fr --
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