Aujourd’hui, les taux d’intérêts
sont fixés par les diktats de la banque centrale. Les taux
d’intérêts sur le long terme sont, quant à eux,
fixés sur un ‘marché’ sur lequel la banque centrale
achète constamment des obligations, et sur lequel les
spéculateurs tentent de prendre la banque centrale de court en
achetant des obligations avant elle. En conséquence, cela fait
maintenant une trentaine d’années que le prix des obligations ne
cesse d’augmenter, et que les taux d’intérêts ont
été emportés dans une spirale descendante infernale
venue les stabiliser juste au-dessus de zéro. Lorsque les taux
d’intérêts atteindront zéro, notre système
monétaire tout entier s’effondrera.
Nous assisterons alors à la phase terminale de la
maladie de nos devises papier. L’or a été banni de notre
système monétaire, entraînant une déstabilisation
totale des taux d’intérêts. Les taux
d’intérêts ont, tout comme nos devises papier, une propension
à chuter.
Cela nous pousse à nous poser la question
suivante : comment les taux d’intérêts sont-ils
déterminés sur un marché libre et sous un système
régi par l’étalon or ? C’est là une
question à l’importance capitale, dans la mesure où elle
ouvre le débat sur le rôle réel de l’or, et
où sa réponse diffère en fonction des différents
types d’étalons or étudiés.
Si les gens sont libres de posséder de l’or
directement, alors la problématique de fixation des taux
d’intérêts s’avère d’une
simplicité enfantine. Commençons tout d’abord par une
petite définition. Un épargnant
marginal est un épargnant ayant le choix de posséder soit
des obligations soit des pièces d’or. Lorsque les taux
d’intérêts diminuent, un épargnant marginal vend
ses obligations (ou bien retire son argent de son compte en banque,
forçant ainsi sa banque à vendre son obligation) et
achète des pièces d’or. Il est préférable
pour lui de conserver ses pièces d’or plutôt que de
risquer que les taux d’intérêts ne continuent de diminuer.
Lorsque les taux d’intérêts augmentent, il peut à
l’inverse acheter des obligations (ou déposer son or
auprès de sa banque).
Ce sont les épargnants marginaux qui
déterminent le taux d’intérêt. Ce dernier ne peut
pas chuter en-dessous d’un certain seuil, sans quoi les
épargnants marginaux se rabattent sur l’or. Leur
préférence a donc, contrairement à ce qui est le cas
aujourd’hui, un impact réel.
Penchons-nous maintenant sur une autre définition. L’entrepreneur marginal est celui ayant
le taux de profit le plus bas tout en demeurant viable. Si ce profit chute pour quelque raison
que ce soit, par exemple suite à une augmentation des coûts, son
entreprise ferme ses portes. Un de ces coûts est le cout de son
capital, ou autrement dit, le taux d’intérêt. Aucun
entrepreneur ne peut se permettre d’emprunter à un taux plus
élevé que son taux de profit. L’entrepreneur marginal est
le premier à acheter une obligation et vendre son capital lorsque le
taux d’intérêt augmente. Il est également le
premier à vendre son obligation et acheter du capital lorsque le taux
d’intérêt diminue.
Ce sont les entrepreneurs marginaux qui déterminent
le plafond du taux d’intérêt. Le taux
d’intérêt ne peut pas aller au-delà de leur
capacité de paiement, sans quoi il devra vendre son capital. Et ils savent se faire entendre.
Sous un étalon or digne de ce nom, le taux
d’intérêt ne peut donc fluctuer que dans une bande
très étroite, et demeure stable sur le long terme. C’est
là la principale vertu de l’étalon or. Un étalon
or ne fixe pas les niveaux de prix, ce qui ne serait ni possible ni
idéal. Il permet la stabilité du taux
d’intérêt, ce qui bénéficie à la fois
aux salariés, aux épargnants et aux entrepreneurs à
l’origine de la création de biens, de services, d’emplois
et de paiements d’intérêts desquels tout le monde
dépend (et que tout le monde prend pour acquis).
Si vous vous intéressez à la question d’un
retour à l’étalon or, il est essentiel de se demander
comment il participe à la détermination des taux d’intérêts.
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