Bon, Trump c’est un superhéros avec sa cape rouge et son slip bleu mis par-dessus son pantalon !
Il est le Hulk de l’économie, le Captain America des marchés, et quand la Bourse s’effondre, quand il n’y a plus d’espoir, du fin fond de la galaxie on appelle le Capitaine Flamme… Trump, pardon.
Oui, je sais, je force le trait et je me moque gentiment de cet article d’Atlantico qui érige Trump en héros moderne des marchés.
Le raisonnement n’est pas faux. Il est même juste, mais il risque d’être de courte durée et de ne pas nous permettre d’échapper, dans un premier temps, à une grande purge financière.
Voici l’essentiel.
Comment Donald Trump a arrêté la chute des Bourses
« Précision utile : il s’agit des Bourses américaines. L’histoire commence le 10 octobre, quand le Dow Jones perd 1,4 %. Elle continue le 11, où l’indice de Shanghai perd 5,2 %, le CAC 40 1,4 % et le Dax allemand 0,9 %. Tout le monde s’inquiète. Mais, le 12 octobre, le Dow reprend 1,6 %, Shanghai, Dax et Cac se stabilisent (avec peine). Si tout n’est pas parfait, si le rebond n’a pas effacé les pertes, tout le monde respire. Et s’interroge : que s’est-il donc passé ?
«Une correction prévisible, mais endiguée» devient l’explication partout retenue. Mais endiguée par qui ? On peut toujours se dire qu’elle était prévisible, après la longue et constante montée de la Bourse américaine : 3 500 jours. On peut ajouter qu’elle s’expliquait par la montée des profits des GAFA, d’autant que Trump avait baissé les impôts des sociétés, notamment ceux de leurs profits parqués en Europe. On peut ajouter que cette correction était d’autant plus prévisible que la FED montait graduellement ses taux, pour calmer le jeu – disait-elle.
Il fallait donc une sorte de respiration.
Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin ajoute même, depuis Bali, où il participe à l’assemblée du FMI : «Je ne pense pas qu’il y ait eu des nouvelles de la FED aujourd’hui qui n’aient pas été connues avant… Les marchés montent et descendent. Compte tenu de la hausse du marché, le fait qu’il y ait une sorte de correction n’est pas particulièrement surprenant.» Autrement dit, c’est assez normal, et même sans action particulière de la FED : elle n’y est directement pour rien.
Mais on a oublié Donald Trump ! Or c’est lui qui a crié plus fort que jamais le 11 octobre. « La FED est devenue folle », dit-il. Puis, il monte d’un cran : « La FED est out of control, elle est trop stricte, je comprends tout ça mieux que tous ces gens… » Et quand vient la question du journaliste «Allez-vous virer Powell ?», Donald Trump répond : «Non… mais je n’aime pas cette politique…» Bien sûr, Donald Trump sait bien qu’il ne peut « virer » Jerome Powell : c’est anticonstitutionnel. Mais il sait bien qu’il n’aime pas sa politique de montée des taux. Il l’avait bien dit le 9 octobre : «La FED fait ce qu’elle pense nécessaire, mais je n’aime pas ce qu’ils font… Les chiffres que nous obtenons sont record, je ne veux pas les ralentir même un peu, particulièrement parce que nous n’avons pas de problème d’inflation… Je pense qu’il n’est pas nécessaire (de monter les taux) aussi vite.» C’est, chez lui, une vieille idée : il faut que les taux d’intérêt soient bas, que la reprise américaine continue d’être forte et que le dollar soit faible, pour exporter. En supposant bien sûr que tout ceci soit compatible.
Il faut donc le reconnaître : c’est en criant si fort que Donald Trump a impressionné les marchés financiers. Ils se disent qu’il n’est plus si sûr que la FED monte son taux une quatrième fois cette année, en décembre. Car ce serait alors une déclaration de guerre contre lui. Il n’est même pas impossible, dans la paranoïa qui fait demander au Président s’il ne «virerait» pas Powell, que l’idée germe qu’il pourrait chercher, avec les trois nominations de membre du board qui restent, aux côtés de Jerome Powell, Richard Clarida, Randal Quarles et Lael Brainard (la seule démocrate qui reste), à traiter cette instance comme la Cour suprême ! Avec des banquiers centraux qui partageraient ses idées, comme les juges !
La bataille Trump-Powell se précise. Objet du combat : gagner les élections midterm dans un mois pour Trump – prélude à sa réélection en 2020 ; une croissance aussi longue que possible, mais avec atterrissage en douceur, pour Jerome Powell. On peut toujours se dire que Powell travaille pour Trump, dans la mesure où il veut le plus de croissance non inflationniste possible, et surtout éviter une récession dangereuse pour les États-Unis, et donc pour Trump ! Mais Trump ne l’entend pas ainsi : il ne veut pas de risque boursier, surtout pas maintenant. Il veut encore et toujours forcer la machine économique et boursière, même si elle est au bord de la surchauffe. Elle peut donc «chauffer» encore pour Trump, mais plus trop pour Powell.
Donald Trump veut plus de montées des Bourses et moins de chômage, sans être angoissé par l’inflation. Jerome Powell veut un peu moins de chômage en stabilisant l’inflation en montant graduellement ses taux d’intérêt, et surtout pour pouvoir les baisser, si les choses tournent mal. Trump veut toujours avancer, Powell veut pouvoir reculer. »
Voilà pour une première lecture.
En seconde lecture, on se fiche pas mal de l’inflation.
Il n’y a pas d’inflation si ce n’est caché dans les bulles d’actifs financiers d’ailleurs. Les facteurs déflationnistes sont tels que pour le moment, il n’y a aucun danger de surchauffe de l’économie.
La fureur de Trump s’explique par la politique stupide de Powell et des banques centrales en particulier qui génèrent des crises à volonté et quand elles en ont envie.
L’inflation n’est qu’une excuse piège à con.
Tout le monde fait doctement semblant de croire au grave problème de l’inflation…
Bouhhhh, j’ai peur de l’ogre inflationiste! Moman…. Le monstre n’est pas l’inflation. Les monstres sont ceux qui souhaitent déclencher des crises pour permettre l’enrichissement des petits copains à intervalles régulier.
Aujourd’hui, avec les systèmes d’information à notre disposition, nous devrions supprimer les taux directeurs.
Supprimer le taux directeur pour avoir des taux par secteurs !
Le principe de la montée du taux directeur c’est de freiner la création de crédit quand cette dernière s’emballe.
Or, le gros problème c’est que nous utilisons un taux, le même pour toute l’économie.
Il serait très facile d’avoir un taux pour l’industrie, un taux pour le crédit personnel, un taux pour le crédit immobilier, un taux pour les PME de moins de 250 salariés, et encore un autre pour les spéculateurs sur les marchés financiers, et encore un pour le secteur agricole, ou agroalimentaire !
Nous pourrions avoir des taux pour chaque grand secteur de l’économie. Quand un secteur souffre, on lui baisse son taux.
Quand il se porte trop bien, comme l’immobilier actuellement, on peut monter les taux des crédits immobiliers sans toucher à celui des crédits pour les investissements des entreprises.
Pourtant, on continue avec une politique de taux directeur unique hérité d’il y a deux siècles, d’une part parce que l’on a toujours fait comme ça, et que c’est ce taux unique qui permet de déclencher les récessions globales.
Nous pourrions, aujourd’hui, changer l’économie et les cycles économiques en introduisant des taux directeurs multiples.
Il faudra sans doute attendre encore un siècle ou deux avant de voir cette idée admise dans les cénacles économiques sérieux.
En attendant, je dépose le brevet des taux directeurs multiples par secteur. J’aurai peut-être un prix Nobel à titre posthume.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)