Oh. Alors vous n’aviez
pas remarqué qu’une troisième guerre mondiale était en préparation, et ce
depuis plus d’un an ? C’est tout simplement parce qu’une majorité des
récents évènements se sont déroulés sur le secteur bancaire, qui pour
beaucoup de gens n’est qu’un univers mathématique alternatif. Le problème,
auquel beaucoup manquent de s’intéresser ou qu’ils manquent simplement de
comprendre, c’est que les chiffres ne collent pas.
Prenons par exemple le
train à la dérive des obligations souveraines européennes et sa surcharge de
swaps de taux d’intérêts et autres produits dérivés de destruction massive.
Il a quitté les quais d’Athènes il y a quelques semaines, en partance pour
Francfort. Depuis lors, le gouvernement allemand et ses cohortes de l’Union
européenne, de la BCE et du FMI se sont mis à promettre à qui voulait bien
l’entendre que le train n’exploserait pas à l’approche de sa destination.
Très peu de gens savent
que la Grèce est une entité dont l’économie n’est pas beaucoup plus
importante que celle de la Caroline du Nord, mais qui est pourtant affligée
par 350 milliards de dollars d’ancienne dette qui ne sera jamais remboursée.
Tout ce qui nous reste à savoir est comment la Grèce choisira de faire
défaut, quelles prétentions seront employées pour déguiser l’incapacité du
pays à rembourser sa dette. La mode du jour est au prêt de toujours plus
d’argent à la Grèce pour lui permettre de rembourser son ancienne dette. Un
enfant de sept ans serait capable de comprendre où cela nous mènera.
C’est désormais aux
Grecs de décider si oui ou non ils doivent mettre fin à cette farce. A
l’heure actuelle, ils ont au moins deux autres options : s’en retourner
à une nation ensoleillée et semi-médiévale de cultivateurs d’oliviers et
d’aubergistes, ou prêter une jolie côte méditerranéenne à la marine russe et
en tirer suffisamment d’argent pour que ses cultivateurs d’oliviers et
aubergistes puissent garder la lumière allumée toute l’année. Voilà qui
aurait de quoi rendre fous les Etats-Unis et l’OTAN.
Nous avons déjà fait
preuve de réactions émotives face à la situation en Ukraine, une nation dont
l’objectif premier aura été au cours du dernier millénaire de servir de
paillasson mortel à la Russie, et qui aura laissé les troupes de Napoléon et
d’Hitler mourir dans la neige alors qu’elles tentaient de ramper jusqu’à leur
pays d’origine. L’Ukraine a si bien travaillé pour la Russie qu’il est
difficile d’imaginer pourquoi elle voudrait mettre fin à cette relation. Mais
les Etats-Unis et l’OTAN insistent et continuent d’imposer des sanctions
financières à la Russie.
La Russie fait ce qu’elle
a toujours fait face à l’adversité. Elle souffre en silence. Les singes
financiers occidentaux ne font pas le poids face à des épreuves telles que le
siège de Stalingrad. Mieux encore, les Russes, malgré leur alphabet
particulier et leur comportement violent, sont aussi doués en informatique
que nos meilleurs programmeurs. Aux Etats-Unis, nous pensons que puisque nous
avons rendu possible pour chaque homme de baver devant l’arrière-train de
Kardashian sur l’écran de son iPhone, nous disposons d’une forme d’immunité
contre es attaques informatiques venues d’Orient.
Mais la Russie (comme la
Chine et d’autres) est très occupée à établir un réseau financier alternatif
qui autorisera à des transferts monétaires internationaux d’être utilisés
dans le cadre de transactions commerciales en dehors du système SWIFT, que
les Etats-Unis utilisent comme une arme contre leurs ennemis imaginaires.
Voilà qui devrait laisser les Etats-Unis le bec dans l’eau, notamment pour ce
qui concerne le marché pétrolier global.
Entretemps, nous
continuons de croire en l’indépendance énergétique en raison de la combine à
la Ponzi du pétrole de schiste qui s’est développée en automne dernier – et donc
les conséquences ne se feront ressentir que d’ici huit mois, alors que les
puits creusés et fracturés en 2013-14 commenceront à voir leur production
ralentir sans pour autant que d’autres puits de remplacement n’aient été
développés. Les Etats-Unis continuent d’importer 8 millions de barils de pétrole
par jour, contrairement aux contes de fées que nous pouvons entendre. Que se
passera-t-il quand leurs fournisseurs cesseront d’accepter qu’on les paie en
dollars ?