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Commentaire : entre libéralisme et atlantisme

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Published : August 23rd, 2013
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La France a souvent été hostile au libéralisme. La droite française est d’ailleurs considérée comme une des plus dirigistes au monde. Ses résultats électoraux, parfois en demi-teinte, depuis une trentaine d’années, sont dus à sa réticence à se démarquer de la gauche et à sa propension à aller chasser sur ses terres au lieu de défendre des idées novatrices. Or, c’est bien connu, l’électeur préfèrera toujours l’original à la copie.


Cette hostilité au libéralisme se manifeste également sur le plan intellectuel. Rares sont les théoriciens libéraux qui arrivent à se faire entendre dans les grands médias. C’était d’ailleurs tout l’objet d’un ouvrage de feu Raymond Boudon, Pourquoi les intellectuels n’aiment pas le libéralisme, même s’il ne se focalise peut-être pas assez sur la France per se.


Il existe, tout de même, une revue réputée qui suscite le respect des intellectuels français et qui, à défaut d’être réellement libérale, n’y est pas hostile et en accueille même les points de vue : Commentaire. Ainsi, l’œuvre de Hayek y est présentée. Elle a été fondée par Raymond Aron et, depuis sa création, est dirigée par Jean-Claude Casanova. Elle a fêté, cette année, ses 35 ans d’existence.


L’objet de sa création était de lutter contre le programme commun PS-PCF du candidat François Mitterrand et, plus généralement, contre le totalitarisme. En quelque sorte, Commentaire perpétuait la tradition d’une autre revue française anti communiste mais plutôt proche du courant libéral de gauche : Preuves. Un objectif louable. D’autant plus quand la revue laissait paraître les articles d’un Pierre Chaunu qui n’hésitait pas à établir une comparaison osée entre communisme et nazisme.


Le libéralisme de cette revue demeure néanmoins tempéré, tant les auteurs qui y prêtent leur plume sont principalement alignés sur le monde anglo-saxon et n’ont pas hésité à lourdement critiquer la politique étrangère gaulliste, jugée trop complaisante à l’égard de l’U.R.S.S. alors qu’elle visait seulement à se détacher de la tutelle américaine. Qui plus est, une telle analyse oublie que, lors de la crise de Cuba, de Gaulle s’est rangé aux côtés des États-Unis.


La revue continue de prospérer dans cette voie, comme en témoigne l’article optimiste de Thérèse Delpech sur la situation au Moyen-Orient, lequel article est on ne peut plus obséquieux à l’égard des États-Unis.


Et c’est d’ailleurs tout le drame du libéralisme français contemporain, souvent plus atlantiste que réellement libéral. Et, au risque de choquer, Nicolas Sarkozy était, en quelque sorte, le fruit de cet atlantisme-là, et semblait libéral de par sa volonté affichée de baisser les taux d’imposition et les dépenses publiques (projet intéressant qui aura malheureusement avorté) et de se rapprocher considérablement des États-Unis. On a vu le résultat.


Toutefois, cette revue a aussi le bon goût d’accueillir quelques voix discordantes, telle celle de Robert Dujarric qui a étrillé les néoconservateurs et leur guerre improductive en Irak. Mais, là encore, le raisonnement n’était pas entièrement correct. Dans cet article, Dujarric fait cette distinction entre la bonne guerre offensive et la mauvaise guerre offensive. Pour lui, les guerres de libération de l’Europe et du Japon étaient de « bonnes guerres », mésestimant le fait que c’est paradoxalement justement l’intervention des États-Unis, pendant la Première guerre mondiale, qui aura été un des actes fondateurs du nazisme. La défaite créera un sentiment de révolte au sein du peuple allemand qui estimait, à juste titre, avoir été floué par les termes du Traité de Versailles qui clôturait un conflit au cours duquel l’Allemagne n’avait pas le profil du vaincu typique. De même, toute guerre alimente l’autoritarisme étatique, quelle qu’en soit l’issue. C’est d’ailleurs toute la thèse et l’intérêt du film V pour Vendetta.


Malgré ces déviances regrettables, nous ne pouvons qu’inciter tout lecteur intéressé à se procurer Commentaire.

 

 

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Ronny Ktorza, diplômé de l'IEP d'Aix-en-Provence et d'HEC, est avocat depuis janvier 2011
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Nicolas Sarkozy était, en quelque sorte, le fruit de cet atlantisme-là, et semblait libéral de par sa volonté affichée de baisser les taux d’imposition et les dépenses publiques (projet intéressant qui aura malheureusement avorté) et de se rapprocher considérablement des États-Unis. On a vu le résultat.


Aucun ne relèvera la france.
Faut une nouvelle élue.
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