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Crise japonaise : un marasme économique qui aurait dû mettre la puce à l’oreille des États-Unis II

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Published : October 05th, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Dans un article précédent, nous nous étions intéressés au déclenchement de la crise japonaise et à ses causes. Nous avions vu que la thérapie suivie par ce pays était porteuse de risques de nature à aggraver plus encore la santé économique du Japon.


Ici, nous nous focaliserons surtout sur la situation du pays depuis 1998, en vérifiant si les mesures prises ont eu un effet positif ou négatif.


En 1998, plusieurs années après le krach immobilier, le Japon enregistrait une récession de l’ordre de 2,8% du PIB… Sa production industrielle était, quant à elle, au plus mal : près de 20.000 entreprises ont ainsi fait faillite. Même les secteurs de l’électronique et de l’automobile avaient été fortement touchés. L’industrie manufacturière avait perdu 1.870.000 emplois depuis 1993.


Le Parti libéral-démocrate, revenu au pouvoir depuis 1996, ne trouva rien de mieux que de poursuivre cette gabegie, subventionnant allègrement les PME-PMI et allouant des aides très importantes aux chômeurs.


Le niveau de l’endettement public était particulièrement inquiétant : il atteignait 130,3% en 1998 contre 75% en 1991.


Il n’y avait pourtant aucune fatalité à la situation économique japonaise. En effet, la Corée du Sud, juste à côté, avait, elle aussi, connu une année noire en 1998. Mais, au moyen de réformes audacieuses, elle sortit de la récession, bénéficiant, dès 1999, d’un taux de croissance approchant les 10%.


Le Japon, quant à lui, ne tirant aucune conséquence de sa crise, continuera d’accroître la liquidité et de faciliter le recours au crédit.


Le Premier ministre japonais, Jun’ichirō Koizumi, avait beau jeu de se montrer rassurant, personne n’était réellement dupe : la consommation des ménages baissa fortement, preuve que le pouvoir d’achat de ces derniers n’allait pas en augmentant.


Si on ajoute, dans le même temps, l’influence néfaste du lobby agricole en quête de subventions, on obtient un cocktail extrêmement explosif… Malheureusement, on ne peut pas dire que le Japon ait jamais renoué avec les succès économiques. On peut ainsi craindre, avec le Professeur Hülsmann, que cette crise économique ne se transforme bientôt en une crise politique plus profonde dans la mesure où nombre de conglomérats bureaucratiques ont pu indûment surfer sur les difficultés du pays. Ces rentes indignes aggravent la dette publique, renforcent la corruption et semblent susciter un certain ressenti au sein de la population nippone.


Certes, il y eut quelques baisses de taux d’imposition mais elles furent compensées par des hausses dans d’autres secteurs…


Même Paul Krugman, néo-keynésien s’il en est, reconnaîtra que la politique économique japonaise a été « terrible ». Et ce, bien que ce pays ait appliqué une politique purement keynésienne…


La dette nippone dépasse aujourd’hui les 200% du PIB.


Face à cette hémorragie, certains économistes prônèrent un ralentissement de l’expansion de la masse monétaire du pays. Car la contraction pré-crise avait ensuite laissé place à une nouvelle ouverture incontrôlée des vannes monétaires à partir de 2001. Ce ne fut pas réalisé par le gouvernement japonais. La récession aurait pu être corrigée si ce dernier avait introduit une dose de libéralisme au sein de son économie. Mais, comme il ne l’a pas fait, le Japon n’est jamais sorti de la crise.


Qu’en est-il de sa situation, suite à la crise de 2007 ? Selon l’INSEE, ce pays est le plus touché par ces nouveaux tumultes économiques. Mais cet institut se fonde surtout sur le fait que le yen s’est grandement apprécié par rapport au dollar, ce qui est un critère peu pertinent. L’histoire, y compris récente, nous avait plutôt enseigné que ce sont les monnaies faibles qui conduisent un système économique au désastre.


N’en tirons pas, pour autant, comme conclusion que, puisque le yen s’est apprécié par rapport au dollar, alors le Japon va bien. Non, le yen s’apprécie par rapport au dollar parce que les États-Unis vont particulièrement mal.


Les États-Unis, en nationalisant Fannie Mae et Freddie Mac au lieu d’assainir leur économie rongée par l’étatisme sauvage, suivent d’ailleurs les recettes japonaises des années 1990 et risquent de ne jamais sortir de la crise.


 

 

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Ronny Ktorza, diplômé de l'IEP d'Aix-en-Provence et d'HEC, est avocat depuis janvier 2011
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