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Dans l’attente du prochain John Brown

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Published : March 01st, 2012
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Lorsque Gaia en a par-dessus la tête des bouffonneries de l’Humanité, elle envoie son homme de main, la Réalité, remettre les choses à leur place. Réalité a l’avantage de posséder une cape d’invisibilité. La race humaine est aujourd’hui si préoccupée par l’élaboration de jolis discours pouvant lui permettre de justifier de ses actions déplorables qu’il est possible pour Réalité d’entrer en scène incognito – jusqu’à ce les corps sans vie ne commencent à pleuvoir, et que les intempéries politiques que sous connaissons communément sous le nom d’ouragans politiques ne viennent emplir les cieux, les rues, et les couloirs de l’Assemblée.


L’une des histoires les plus ridicules que j’ai pu entendre cette semaine voudrait que, grâce aux opérations de refinancement à long terme ayant fait l’objet de discussions prolongées en décembre 2011, le sauvetage des nations fauchées de la zone Euro soit désormais un fait accompli, une affaire classée, un marché conclu. La BCE pourrait donc soi-disant à la fois ruminer une infinité d’obligations papier sans mourir étouffée, et lancer une discrète campagne d’impression monétaire sans pour autant affecter la devise Euro. Les Grecs n’ont donc plus qu’à baisser leur pantalon et à subir, simplement parce que ce sont des Grecs, et que c’est dans leur habitude !


Excusez ma franchise, mais les choses devront finir par péter ! L’Histoire peut bien être beaucoup de choses, mais certainement pas de la pate à modeler. Son cousin, Réalité, finit toujours par y exécuter son œuvre. Les Grecs semblent récemment s’être souvenus de leur propre histoire. Les Allemands les ont déjà assaillis par le passé, se souviennent-ils, et une partie de cette monnaie libellée ‘dette’ pourrait bien avoir été mal étiquetée. Elle devrait en effet apparaître sous la catégorie ‘réparations de guerre’ (il est certes difficile de lire des dossiers correctement lorsque vous êtes penché au point d’en voir le monde à l’envers). Il ne fait aucun doute que l’Allemagne se souvienne également de la dernière fois que ce dossier était joué cartes sur table. Il semblerait qu’à l’époque, les affaires financières fonctionnaient un peu moins bien pour la République de Weimar.


Entretemps, Athènes et de nombreuses autres villes Grecques pourraient bien éveiller ce qui sera bientôt appelé le Printemps Européen.


Réalité entre en scène, brandissant le message de Mère Gaia : ‘Aucune de vos petites combines ne vous permettra de vous en sortir. L’accord financier Européen finira par être réduit à néant, et vous n’aurez aucun moyen d’y échapper’. Attendez-vous à ce que l’Europe implose. L’Allemagne ne versera pas infiniment du sable dans le trou de souris qu’est l’insolvabilité des PIIGS. De toutes les manières, les problèmes incessamment repoussés au lendemain ont eux aussi finit par tomber dans le trou de souris, et il ne reste plus rien à évincer, si ce n’est les fonctionnaires Grecs, en service ou retraités, représentant l’unique part de l’économie Grecque qui, pour dire les choses telles qu’elles sont, ne soit pas liée à la culture d’olives. Il semblerait toutefois que lorsque vous tentez d’écarter les Grecs (ainsi que les Espagnols, Italiens, Portugais et Irlandais), des étincelles en jaillissent, mettant le feu aux objets alentours.


L’Europe court vers la ruine, ou la destruction, peut-être même les deux. Elle ne peut plus retourner en arrière et prétendre être riche et insouciante.


De l’autre côté de l’Atlantique, l’expérience des Etats-Unis en matière de répression des fraudes a pris un nouveau tournant, avec l’établissement de la prétendue ‘mesure disciplinaire’ contre les allégations de signatures de documents automatisées, qui permettra à de nombreuses banques too-big-to-fail d’échapper aux sanctions et aux poursuites judiciaires encourues pour leurs fraudes de plusieurs centaines de milliards de dollars. Les banques too-big-to-fail n’auront à payer, après soustraction de ‘réductions de crédits’ et autres déductions aux allures tout aussi louches, que quelques milliards de dollars au total, ce qui représente un faible prix à payer pour des entourloupes ayant générés des profits aussi colossaux.  Et il semblerait que l’on s’attende à ce que cela permette de refermer cette parenthèse dégoûtante.


Le dernier à s’être déballonné lors de ces discussions lymphatiques entre les 50 états des Etats-Unis fut l’avocat général de New York, Eric Schneiderman, s’étant récemment enrôlé dans le corps d’élite national des mufles, des goujats et des traîtres. Cette semaine, il acceptait de lancer l’application de la fameuse Répression des Fraudes Hypothécaires imaginée par le président Obama qui, comme pourrait le constater un enfant de huit ans, n’est autre qu’une tentative de dissimuler le fait que le Département de la Justice des Etats-Unis ne soit pas parvenu à empêcher cette horrible escroquerie de transformer l’autorité de la loi en une souveraineté du larcin.


Vous pensez que Whitney Houston était une âme égarée ? Jetez un œil à l’âme des Etats-Unis – si tant est que vous puissiez la trouver, dans cette jungle d’abnégations et de perfidies suicidaires dans laquelle ils se sont jetés les yeux fermés. Aucun mensonge n’est trop gras pour l’Amérique. Si l’Europe finira sans doute par sombrer dans les flammes et la déchéance, voici ce qu’il adviendra des Etats-Unis : ils continueront de suivre leur propre chemin jusqu’à se voir confrontés à un nouvel épisode à la John Brown. Brown avait soulevé une insurrection à Harper’s Ferry, en Virginie, en vue d’accélérer le processus d’abolition de l’esclavage. Il fut pendu en 1859, et moins de deux ans après son exécution éclatait la Guerre Civile, plus importante convulsion que les Etats-Unis aient subie jusqu’alors.


Aux Etats-Unis, la fraude d’aujourd’hui est l’esclavage d’autrefois. Quelque part en Amérique se trouve un nouveau John Brown, un fanatique moralisateur dont les actions viendront un jour à modifier le cours de l’Histoire. Ce nouveau John Brown précipitera l’arrivée de ce que nous attendons aujourd’hui. Et Réalité est en ce moment même affairé à élaborer son plan d’action.


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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
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