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Dans leur genre, de véritables artistes

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Published : October 26th, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Retenons notre souffle, les acrobaties s’enchaînent en Grèce et en Espagne, car il faut sans attendre boucler les dossiers !


À Athènes, le gouvernement de coalition est en permanence au bord d’une rupture qui n’intervient jamais ; le Pasok et le Dimar (gauche démocratique) refusent d’accepter les toutes dernières mesures d’austérité du nouveau paquet, mais les partis d’opposition dénoncent une mise en scène. Le texte d’un nouveau mémorandum arrondissant autant que possible les angles est en cours de rédaction finale, ultime tentative du premier ministre Antonis Samaras pour mettre les partis de la coalition devant leurs responsabilités : une seule loi sera présentée devant le Parlement et cela sera tout ou rien ! Face à un accord introuvable, il cherche à forcer de tous côtés la décision, y compris vis-à-vis des dirigeants européens.


Selon les fuites qui se sont multipliées, deux ans de délai seraient accordés pour revenir dans l’épure initiale du désendettement, réaliser les réformes requises – des déréglementations du marché du travail et de celui de l’énergie – et réaliser le programme de privatisation, dont le montant serait réduit de moitié. Restera toujours à financer cet allongement du calendrier, qui creuse un trou de 15 à 18 milliards d’euros… Il est désormais question d’une restructuration de dette prenant la forme d’une réduction des taux d’intérêt et d’un étalement des remboursements des prêts. Mais une grande confusion règne, ni la BCE, ni le gouvernement allemand, ni Bruxelles ne confirmant cette annonce faite devant le Parlement par Yannis Stournaras, le ministre grec des finances.


Les rumeurs se font également insistantes à propos du dispositif proposé par le gouvernement allemand, qui consisterait à ne débloquer dans l’avenir les fonds du plan de sauvetage qu’en fonction des réductions effectives du déficit, et à mettre le gouvernement sous surveillance permanente, ce qui a été immédiatement dénoncé comme une menace de faire du pays un simple protectorat, ce qu’il est déjà dans les faits devenu.


C’est à propos des banques espagnoles qu’un autre numéro se déroule simultanément. Une fois acquis que leur renflouement passera par l’intermédiaire du budget de l’État, reste à calibrer l’effort des uns et des autres. L’affaire doit se faire en deux temps : par un renforcement des fonds propres des banques lui aussi en suspens, nécessitant selon le gouvernement un petit 40 milliards d’euros d’apport, et par la création d’une bad bank qui accueillera plus ou moins généreusement leurs actifs douteux.


À propos de la recapitalisation des banques, la Commission européenne souhaite que les actionnaires et les créanciers soient le plus possible mis à contribution, afin de limiter l’intervention européenne. Ce que le gouvernement freine, car cela ruinerait au passage les centaines de milliers de petits épargnants – l’une de ses assises électorales – qu’il avait engagés à acheter les titres participatifs émis par les banques.


Mais une autre bagarre a lieu entre les mêmes, à propos de la valorisation des actifs douteux transférés à la bad bank. La Commission souhaite que celle-ci soit la plus basse possible, afin d’attirer au capital de la structure de défaisance des investisseurs privés qui ne se bousculent pas, et qui pourraient ainsi avoir l’espoir de faire de bonnes affaires. Toujours dans l’espoir de ne pas accroître la contribution européenne. Mais cela aurait comme conséquence d’augmenter les besoins financiers des banques ainsi que la pression sur leurs actionnaires et créanciers, ce dont Madrid ne veut donc pas.


Le gouvernement espagnol est pris entre deux impératifs contradictoires : baisser cette valorisation pour attirer les investisseurs privés (l’aidant à partager le financement du capital de 90 milliards d’euros de la bad bank) ou la laisser élevée afin de ne pas augmenter les besoins de financement des banques, qu’il doit assumer. La discussion est d’autant plus serrée que les estimations publiques des besoins de recapitalisation des banques sont notoirement sous-estimées et que la Banque d’Espagne annonce régulièrement un chiffre plus élevé de créances douteuses en leur possession. On en était à 178,5 milliards d’euros à la fin août dernier.


Tous ces comptes sont autant de circonstance – quand ils ne sont pas truqués ! – que ceux qui avaient présidé à l’établissement du second plan de sauvetage de la Grèce. On y reviendra, forcés et contraints !



Billet rédigé par François Leclerc


Son livre, Les CHRONIQUES DE LA GRANDE PERDITION vient de paraître


Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.



 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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