Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Comme vous le savez, je fais partie de ceux qui pensent que nous ne vivons pas une simple crise économique, sinon cela ne durerait pas depuis plus de 7 ans de façon paroxystique et depuis plus de 30 ans si l’on regarde l’évolution à la hausse et inexorable du chômage de masse ainsi que de longue durée.
Nous vivons un changement de système, un changement de paradigme et quelque part, la fin du modèle de la croissance infinie dans un monde fini le tout reposant sur des bulles de crédit et d’endettement sans fin.
Quitter les villes sera bientôt une tendance lourde car la ville est obsolète !
Vous pourrez découvrir dans ce reportage du JT de France2 une famille de « précurseurs ». Aujourd’hui, on les regarde encore – enfin pas moi, ni nous les contrariens, mais les bien-pensants et les cucul-gnangnan – comme des doux dingues, décroissants, voulant le retour à la bougie et refusant le progrès, or il n’y a rien de tel dans cette démarche, bien au contraire.
La vie dans les campagnes va être plus facile que dans les villes justement grâce aux nouvelles technologies, aux outils pour travailler à distance (ce que l’on appelle « les outils de la mobilité »). S’installer à la campagne n’est donc en aucun cas un refus du progrès mais son optimisation pour raisonner et vivre autrement. Je dirais même que seuls les véritables technophiles, ceux qui ont saisi l’utilité profonde de ces technologies, peuvent franchir le pas et s’affranchir de l’envie de la ville.
Pourquoi la ville est-elle obsolète ?
Simplement parce que la ville doit son essor à la révolution industrielle. Les usines se sont installées dans les villes et avaient besoin de main-d’œuvre… Ce n’est que cela qui explique l’essor des villes. Partant de ce constat historique somme toute assez simple et plutôt incontestable, posons la question de l’utilité de s’entasser dans un espace toujours plus réduit et plus cher alors qu’il n’y a plus d’usine ni de travail ? Objectivement, la ville n’a plus aucune utilité.
De plus, comme cela est raconté dans ce reportage, cette famille gagnait 5 000 euros par mois, mais aujourd’hui, en région parisienne, vivre bien et confortablement avec deux gosses et 5 000 euros c’est possible, vous dépensez juste tout votre argent dans le logement, les charges, les parkings et les quelques loisirs… Vous rentrez dans une course sans fin à l’échalote et au toujours plus de fric.
Les précurseurs
Lorsque je vous invite à vous préparer, je vous parle d’or bien évidemment mais aussi de boîtes de conserve, sans oublier de votre lopin de terre à la campagne, je vous parle aussi de votre PEL (patrimoine, emploi, localisation) qui sont les 3 leviers de votre responsabilité personnelle et de votre liberté individuelle sur lesquels vous pouvez agir… Et c’est exactement ce que vient de faire cette famille. Plus de résilience, plus d’authenticité, plus de simplicité, plus de nature, moins de consommation (mais pas l’absence de consommation). Ils possèdent un ordinateur et Internet mais pas de télé… Effectivement ce n’est pas la même chose, surtout pour les enfants. Ils possèdent une voiture mais rationalisent leurs déplacements.
Cette famille illustre parfaitement ce que j’essaie de vous montrer et de vous dire. Pourquoi être esclave de l’argent et du travail, pourquoi être esclave d’un crédit sur 25 ans alors que je ne sais pas ce que je ferai demain ? Pourquoi travailler pour pouvoir acheter de la merde alors que mon potager m’offre presque gratuitement une forme d’abondance ?
Il s’agit là de véritables questions de fond que nous devons tous nous poser. Rassurez-vous, je ne fais la « morale » à aucun de vous, j’ai également une moitié qui, ayant grandi dans les barres de béton, ne s’imagine même pas vivant à côté d’un arbre et devant poser ses chaussures sur de l’herbe alors que le goudron est si pratique… Et pourtant, il ne s’agit en l’espèce que du poids des habitudes. « J’ai toujours vécu comme cela… » Oui sauf que les choses changent. Nos parents ont connu les Trente Glorieuses, nous subissons les Trente Miséreuses… Évidemment, ce n’est pas en appliquant les mêmes recettes que nous allons nous en sortir.
Alors sachez que cette famille est à classer dans ce que je nommerai « les précurseurs ». Ils ont choisi de changer avant d’être forcés à changer. Ils ont choisi de choisir et d’aller de l’avant, ils ont choisi de construire une alternative au lieu de subir. Ils veulent de l’autonomie et évoquent même le terme « autarcie ». À mon sens, l’autarcie est illusoire d’abord parce que l’on ne maîtrise pas tout, tout seul, ensuite parce qu’elle n’est pas souhaitable pour la simple raison que l’homme est un animal social ayant besoin de contacts humains et les enfants en particulier.
Alors bien sûr, je vous invite à devenir vous aussi des précurseurs et à suivre ce type de cheminement. Je pense, non pour être précis, j’ai la profonde conviction que c’est véritablement ce qu’il faut faire aujourd’hui pour préparer demain. Mais vous me connaissez, j’essaie toujours d’être intellectuellement le plus honnête possible et je dois vous avouer à ma plus grande peine que même si je pense que c’est ce qu’il faut faire, pour le moment ma femme traîne des pieds en s’attachant avec des chaînes à son lot merdique de copropriété dont les charges ne font qu’augmenter chaque année pour une température de chauffage de plus en plus basse, le tout avec un crédit monumental sur 25 ans (bon il ne nous reste plus 25 ans à tirer mais seulement 17… putain c’est long 17 ans…) mais au moins j’ai mon petit lopin de terre à la campagne…
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)