Dans le débat sur les aides sociales, officiellement le Premier ministre
Édouard Philippe refuse la « politique du rabot » !
Mais quand on commence à lire entre les lignes, les choses semblent tout
de même un peu moins claires et nous sommes en plein dans la phase
« préparation des esprits » !
Préparation des esprits et ballons d’essais pour tester la manière dont
les choses sont reçues.
Édouard Philippe a d’ailleurs immédiatement précisé sa pensée en déclarant
que :
« Le modèle social français s’est trop concentré sur la
distribution d’indemnités et pas assez sur l’accompagnement. »
Quand on traduit le « macronien », la langue parlée en haut lieu
par nos mamaouchis, cela veut dire qu’il y a trop d’indemnités et pas assez
de… contraintes en échange !
L’accompagnement c’est quoi à votre avis ? Tout simplement une liste à la
Prévert d’obligations que plus grand monde ne pourra remplir, ce qui revient
à réduire les indemnités mais évidemment sans le dire.
C’est cette idée qui est sous-jacente !
Comment voulez-vous réduire les aides sociales ? Soit vous faites un coup
de rabot, comme le coup des 5 € pour les APL de l’année dernière.
Soit vous empilez les obligations et les contraintes.
C’est insidieux. Faux-cul à souhait, mais très efficace.
Et puis là encore, vous passez d’une logique collective à une
logique individuelle !
Là réside la plus grande des perversités politiques. Dans un cas, le coup
des 5 € en moins, vous êtes dans une logique collective où tout le monde est
touché simultanément.
Dans le cas d’obligations supplémentaires contre indemnisation, les
obligations sont individuelles, et c’est Dupont ou Durant qui n’ont pas
respecté leurs engagements, c’est donc un problème individuel.
C’est pour cette raison que Philippe a retoqué Le Maire, et il a
politiquement totalement raison.
Il est inutile d’aller se faire mettre des coups de pied au derrière si on
peut les éviter par un bon habillage et une petite dose d’hypocrisie
complémentaire.
« Le Premier ministre a reconnu que le modèle sociale « ne
fonctionne pas bien ». Il souhaite un débat sur « le sens et
l’efficacité des politiques publiques » en matière d’aides sociales,
mais ne veut pas d’une « politique du rabot ». Il juge que la
conjoncture est propice à un tel débat. »
Ou encore : « Dans une période de croissance retrouvée, de baisse du
chômage, de reprise de l’investissement, il est bon de se poser calmement la
question du sens et de l’efficacité des politiques publiques. »
Bon, pour le moment, la baisse du chômage n’est tout de même pas massive
ni particulièrement visible dans les chiffres…
Et notre mamamouchi chef en second de conclure : « Malgré le niveau
très élevé des aides sociales, notre modèle social ne fonctionne pas
bien. »
Bref, il n’y aura sans doute pas de rabot, mais au cours de l’été plein de
règles nouvelles imposées dites « raisonnables » et « pour
votre bien » qu’il faudra respecter si vous voulez toucher encore vos
indemnités.
Voilà en gros les projets qui traînent dans les cartons du côté de
Matignon, mais, chut… ils pensent qu’on ne sait pas ce qu’ils pensent…
Source
Reuters via La Tribune ici