L’administration
des Etats-Unis dévoilait récemment sa proposition de budget
pour 2013. Selon les conservateurs, ce nouveau plan budgétaire
entraînerait des vagues de dépenses jusqu’alors inégalées,
et étendraient le déficit du pays d’un trillion de
dollars supplémentaire. Dans le même temps, ces mêmes
conservateurs se plaignent que le budget des Etats-Unis ne favorise pas suffisamment
le secteur militaire.
Je suis
consterné par le fait que, malgré les problèmes
économiques des Etats-Unis, la plupart de ceux se faisant appeler
conservateurs refusent encore toute diminution que ce soit du budget
militaire. Doug Bandow, du Cato
Insitute, s’est attaqué au
problème avec le plus grand tact dans son récent article
intitulé ‘Attack of the Pork Hawks’. Il y indique que les conservateurs
utilisent des arguments libéraux en vue de justifier des
dépenses militaires du pays : selon eux, plus les dépenses
sont élevées, plus les résultats en sont fructueux. Le
bourbier que représente aujourd’hui notre système
d’éducation fédéral n’est qu’un autre
exemple parmi tant d’autres permettant de démentir leur
argument.
Le
nouveau plan budgétaire des Etats-Unis prévoit une augmentation
de 18% plutôt que de 20%, comme prévu initialement, du budget
destiné au secteur militaire. Ceci ne représente en rien une
diminution des dépenses, bien que les hommes du Pentagone continuent
d’en parler comme étant une diminution ‘draconienne’
des dépenses pouvant porter atteinte à la
sécurité nationale. A dire vrai, la majorité des
dépenses américaines est destinée
aux nations étrangères telles que l’Europe, le Japon et
la Corée du Sud – soit des régions du monde capables de
prendre en main leur propre défense.
Existe-t-il
une quantité de monnaie qui puisse satisfaire tant le Pentagone que
les néoconservateurs ? Même ajustées à
l’inflation, les dépenses militaires sont 17% plus
élevées aujourd’hui que lorsqu’Obama était
élu président. Les ‘budgets réduits’
d’Obama, même ajustés à l’inflation,
représentent des sommes bien plus importantes que celles de 2007, et
sont 40% supérieurs à ce qu’ils étaient voici dix
ans. Nos dépenses militaires sont supérieures aux
dépenses combinées des 13 pays les plus dépensiers du
monde. Même en divisant notre budget militaire par deux, nous serions
encore la plus importante puissance militaire du monde, et de loin.
Pour
dire les choses telles qu’elles sont, le complexe militaro-industriel
contre lequel nous avait mis en garde le président Eisenhower est
aujourd’hui devenu le monolithe vorace qu’il craignait de voir
apparaître. Il gâche bien plus de monnaie que toute autre branche
budgétaire du gouvernement, probablement parce qu’il sait
qu’il pourra toujours obtenir des quantités illimitées de
chèques vierges de la part d’un Congrès terrifié.
Selon
Mr. Brandow, l’Amérique est
aujourd’hui bien plus en sécurité qu’elle ne
l’a jamais été depuis la seconde guerre mondiale. Et qu’ainsi
les dépenses militaires devraient être diminuées. Selon
lui, nous devrions ‘arrêter d’encombrer le monde de
garnisons, de subventionner nos riches alliés et de reconstruire nos
pauvres ennemis. Il est temps que Washington se concentre sur la
défense de l’Amérique et de son peuple’.
Je suis
de tout cœur d’accord avec lui. Dépenser de la monnaie dans
des opérations militaires à l’étranger
représente une menace pour notre sécurité nationale en
contribuant à l’augmentation de notre dette. Nos dépenses
sociales et militaires nous ont menés vers une crise économique
de grande ampleur. Nous ne pouvons-nous permettre d’exceptions
budgétaires. Jetez un œil sur les actuelles guerres civiles
grecque, voudriez-vous que la même chose se produise aux
Etats-Unis ?
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