Rassurez-vous, ces experts du FMI comme moi ne sommes pas devenus communistes pendant la nuit.
Il est simplement évident que si dans un système communiste, par exemple, l’intérêt collectif n’est pas égal aux intérêts individuel, dans un système capitaliste outrancier la somme des intérêts individuels n’est pas non plus égale à l’intérêt collectif ou plus précisément à l’atteinte d’une efficience réelle.
Un enfant commence par dire « maman » ou « papa » (« papa » étant plus facile à dire), mais le troisième mot c’est « à moi »! Et les premières bagarres de crèches sont le fruit bien souvent de conflits de possession sur un jouet. « À moi » disais-je !
L’instinct de propriété est… un instinct chez l’être humain. Nous naissons donc profondément « libéraux » et « capitalistes ». Nier cette dimension de nous-mêmes c’est nous conduire à l’échec et c’est cela qui explique l’effondrement de l’idéologie communiste.
Pour autant, un capitalisme outrancier sans garde-fous ni contre-pouvoir est lui aussi voué à l’échec car il conduit inévitablement à l’accumulation de richesses dans un nombre de mains de plus en plus réduit jusqu’à ce que l’argent ne circule plus dans l’économie et c’est ce qui se passe actuellement avec une vitesse de circulation de la monnaie en chute libre. Ce stade précède celui de l’effondrement systémique, même si ce dernier est retardé par les banques centrales.
Voici ce que nous apprend l’agence Écofin :
« Trois économistes du département recherche de l’institution – Jonathan Ostry, Prakash Loungani et Davide Furceri – ont reconnu, dans un article publié fin mai, que le néolibéralisme et les politiques de dérégulation creusent les inégalités, tout en notant que leurs bienfaits ont été exagérés.
«Les bénéfices de certaines des mesures qui constituent une partie importante de l’agenda néolibéral semblent avoir été quelque peu exagérés», ont-ils écrit dans cet article intitulé «Le néolibéralisme est-il survendu ?».
Les experts du FMI ont notamment battu en brèche deux piliers de la doctrine néolibérale qui figurent souvent dans la boîte à outils traditionnelle des institutions de Bretton Woods : la libre circulation des capitaux et les politiques d’austérité budgétaire.
D’après leur évaluation, l’ouverture des marchés de capitaux permet un afflux de liquidités utiles à court terme, mais rend les États qui la pratiquent très dépendants des investisseurs étrangers. Et dès que ceux-ci décident de se retirer, le pays qui les a accueillis plonge souvent en récession ou bien se trouve secoué par une grave crise financière.
En ce qui concerne l’austérité, les experts du FMI soulignent que son coût – hausse des impôts, coupes dans les dépenses publiques – peut parfois être «bien plus important» que ses bienfaits. En effet, la consolidation budgétaire recommandée à tout bout de champ par le FMI enclenche parfois un cercle vicieux de baisse de la demande, défiance des investisseurs, récession, et finalement augmentation de la charge de la dette… »
L’austérité c’est la déflation… et la déflation c’est l’augmentation de la dette!
Quand on demande à la Grèce de baisser ses dépenses, cela entraîne une récession. Une récession forte c’est même la baisse du PIB. Quand le PIB baisse c’est de la déflation. Quand il y a déflation et les dettes restent constantes, alors le ratio dette/PIB se dégrade puisque si les dettes n’augmentent plus (le meilleur des cas) le PIB lui… baisse !
Bref, au bout du chemin c’est l’insolvabilité. L’austérité dans un tel contexte ne permet même pas au créancier d’être remboursé.
Il n’y a plus aujourd’hui de bonne solution pour nous en sortir, étant entendu que l’on entend par » bonne solution » une solution facile et pas douloureuse.