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Qu’est-ce que la Gestapo
Nazie, la police Sud-Africaine de l’Apartheid, les militaires Japonais
de la Seconde Guerre Mondiale, le grand Inquisiteur Espagnol Tomas de
Torquemada, William Kristol, Charles Krauthammer, Sean Hannity, Rush
Limbaugh, le sénateur Joe Lieberman et Marc
Levin peuvent bien avoir en commun ? La réponse est qu’ils
sont/ont tous été des pratiquants de la torture par
l’eau, pratique qui a depuis bien longtemps été
décrétées hors-la-loi par le droit Américain et
international. (Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis ont
exécuté de nombreux soldats Japonais pour avoir pratiqué
la torture par l’eau). Cette forme de torture est parfois appelée
‘simulation de noyade’.
Ces coïncidences ont
attiré mon attention alors que je relisais le grand classique de F.A.
Hayek, La
Route de la Servitude. Dans le chapitre 10, intitulé ‘La
Sélection par le Bas’, Hayek écrit que dans un
état totalitaire (ou le devenant), ‘pour devenir un assistant
efficace de l’Etat, il n’est pas suffisant pour un homme que d’être
préparé à accepter des justifications spécieuses
pour des actes infâmes, il doit également se préparer
à briser activement toute règle morale qu’il a jamais
apprise. Il doit n’avoir aucun principe et être, dans le sens
littéral du terme, capable de tout’. Ceux qui aspirent à
occuper une position clé dans un organisme totalitaire comprennent
vite que ‘les moins pitoyables et les moins scrupuleux, par la pratique
de la cruauté, de l’intimidation et de l’espionnage,
s’ouvrent une porte vers la prospérité’. Bien
qu’Hayek fasse ici référence aux régimes
socialistes et fascistes des années 1940, il semblerait que ses mots
puissent de plus en plus être appliqués au gouvernement
Américain contemporain et sa horde de policiers armés de tazers, ses mensonges incessants, ses caméras de
surveillance à tous les coins de rue, ses satellites, ses drones, ses
écoutes téléphoniques sans mandat ou encore ses
espionnages internet.
L’ « hydrothérapie »
Espagnole
La torture par l’eau
était une technique utilisée par le Grand Inquisiteur Espagnol
Tomas de Torquemada au cours de l’Inquisition Espagnole du XVe
siècle. Les accusés étaient placés nus sur une
table inclinée, les pieds vers le haut, pieds et mains
attachés, et le nez bouché. De l’eau était
versée dans leur bouche avant qu’un tissu y soit
inséré pour qu’il soit impossible à la victime de
cracher. Cette technique de torture donne à la victime la sensation
qu’elle est en train de se noyer et que son estomac est sur le point
d’exploser – ce qui arrivait parfois, entraînant la mort de
la victime.
L’objectif de ce que les
Espagnols appelaient ‘hydrothérapie’ était de
torturer les Juifs s’étant convertis au Catholicisme mais qui
étaient toutefois soupçonnés de pratiquer
secrètement leur religion originelle. (Par exemple, l’absence de
fumée s’échappant d’une cheminée le samedi
– jour du Sabbat – indiquait que son habitant pouvait être
Juif, parce que le Judaïsme interdit certains travaux le samedi, tel que
l’allumage de feux de cheminées). Plusieurs milliers de Juifs
furent jugés coupables et exécutés après avoir
subi la torture par l’eau. La sentence contre
l’hérésie était le bûcher.
L’Inquisition Espagnole est l’un des pires exemples que nous
ayons des horreurs que la non-séparation de l’Eglise et de
l’Etat est capable d’engendrer.
L’ « hydrothérapie »
Américaine
Les militaires
Américains ont employé une version de
l’hydrothérapie de Torquemada depuis la naissance de leur
république. Selon l’ouvrage Fate
of Liberty de
l’historien Mark Neely, cette forme de
torture aurait été utilisée à grande
échelle sous l’administration Lincoln contre les civils des
Etats du Nord lors de la guerre qui a précédé
l’indépendance des Etats du Sud. La section 3 de l’article
3 de la Constitution des Etats-Unis définit la levée
d’une guerre entre les Etats comme une trahison suprême.
C’est pourtant ce qu’a fait Lincoln en envahissant les Etats du
Sud, bien qu’il ait pris préalablement soin de redéfinir
la trahison comme étant un acte de critique envers sa personne, ses
politiques et le parti Républicain. En conséquence, des
centaines de journaux furent interdits dans les Etats du Nord et des dizaines
de milliers de civils de ces Etats furent emprisonnés pour trahison
sans aucun jugement (l’Habeas Corpus ayant également
été préalablement suspendu). Lincoln est même
allé jusqu’à décréter qu’un homme qui
décidait de garder le silence lorsque ses décisions politiques
étaient critiquées devrait être condamné pour
trahison. Tous les gouvernements communistes totalitaires du XXe
siècle ont épousé la même notion et l’ont
rigoureusement appliquée.
Neely décrit la manière dont
les citoyens des Etats du Nord, suspectés de ne pas supporter le
régime de Lincoln, étaient fréquemment conduits vers un
goulag sans jugement préalable, et torturés. Des arrosoirs
étaient parfois placés dans leurs gorges jusqu’à
ce que leur estomac finisse par éclater. Cette pratique fut mise en
lumière pour la première fois lorsqu’un citoyen Britannique
en visite aux Etats-Unis fut emprisonné par erreur puis
torturé. L’envoyé spécial Britannique aux
Etats-Unis, Lord Lyons, eut vent de l’affaire et protesta lourdement.
Sans lui, les Américains n’auraient peut-être jamais
entendu parler de l’usage de la torture par l’eau par
l’armée des Etats-Unis. Bien que cette pratique ait
été rendue illégale par la loi des Etats-Unis, Neely indique que l’administration Lincoln
n’a rien fait de plus que de prendre note de la plainte de Lord Lyons
avant de continuer de torturer des civils jusqu’à la fin de la
guerre.
L’hydrothérapie
fut également utilisée lors de la guerre
hispano-américaine. Voici une liste exhaustive des tactiques
utilisées à cette époque contre les villageois
Philippins publiée dans le livre de Gregg Jones Honor in the Dust: Theodore
Roosevelt, War in the Philippines, and the Rise and
Fall of America’s
Imperial Dream (p. 209).
… incendies de maisons et
de villages entiers, torture des témoins et des suspects et, dans
certains cas, exécutions sommaires de responsables de
guérillas. Gordon Scout, membre de la 18e infanterie
à cheval, était craint de tous pour les techniques de torture
qu’il employait. Son mode d’interrogation favori était la
torture par l’eau. La victime était ligotée, et sa bouche
était maintenue ouverte par un morceau de bambou ou le canon
d’un fusil. De l’eau usagée ou salée était
versée dans la bouche de la victime jusqu’à ce que son estomac
éclate – un processus douloureux aux résultats souvent
très rapides.
Jones décrit
également la torture du maire d’un petit village qui,
lorsqu’il fut questionné au sujet du chef des rebelles locaux,
jura qu’il n’en savait rien. Un certain capitaine Glenn, ayant
chassé des sœurs Catholiques d’un couvent pour y installer
ses quartiers, ordonna à ce qu’il soit soumis à la
torture par l’eau. Comme Jones l’écrit à la page
213 de son livre, le maire fut :
Jeté au sol sous un
réservoir d'eau, la bouche maintenue ouverte sous le robinet ouvert.
Alors que l'eau se déversait dans la bouche du Philippin et emplissait
son estomac, un interprète se tenait près de lui, lui
criant : ‘Réponds ! Réponds !’.
Lorsque l’estomac maire fut rempli d’eau, les soldats lui frappèrent
l’abdomen de leurs poings. De l’eau jaillit du nez et de la
bouche de la victime, et le processus reprit de plus belle.
Le maire finit par parler,
mais les soldats Américains ne crurent pas ce qu’il leur
dît, et donnèrent l’ordre de prolonger la torture. En plus
du robinet placé dans sa bouche, une seringue fut
insérée dans son nez afin de faire entrer plus d’eau dans
son estomac. Cette nouvelle technique ayant également manqué
à soutirer plus d’informations du maire, du sel fut jeté
dans le réservoir d’eau.
Frustrés par le manque
de succès de leur torture par l’eau, le général en
charge ordonna la mise à feu de la ville. Des torches furent
allumées et, alors que les habitants terrorisés fuyaient la
ville avec le peu de possessions qu’ils pouvaient emporter avec eux,
les Américains brûlèrent leurs maisons. Avant le milieu
de la nuit, seule une vingtaine des 500 bâtisses de la ville
étaient encore debout. Et dire que Roosevelt appelait les Philippins
des sauvages…
Le général Sherman
en aurait certainement été fier, puisque cet épisode de
l’histoire ressemble tellement à la mise à feu et le
bombardement d’Atlanta qu’il ordonna en 1864 après que
l’armée confédérée ait quitté la
ville. Un peu plus tôt, Sherman avait également ordonné
à ce que soit brûlée la ville de Randolph, dans le
Tennessee, parce qu’il était frustré de ne pas avoir pu
appréhender des rebelles dans la vallée du Mississippi.
Comme l’a dit Hayek, les
sociétés totalitaires offrent d’importantes
opportunités à ceux capables d’abandonner toute morale et
de brutaliser voire tuer pour le bien du
régime. Elles offrent également des opportunités aux
journalistes désireux de faire leur apologie. Tout ceci nous
mène aux champions militaires Américains actuels de la torture
par l’eau. Citons premièrement Joe Lieberman, qui a
déclaré que l’hydrothérapie n’était
pas une méthode de torture (le sénateur John McCain, ayant
été torturé à de nombreuses reprises en tant que
prisonnier de guerre au Vietnam, a quant à lui assuré
qu’il s’agissait bien de torture).
William Kristol
a un jour déclaré que ceux qui pratiquent la torture par
l’eau devraient se voir décerner une médaille de la
Liberté. Dans son article publié dans le magazine de Kristol, The Weekly Standard, Michael Goldfard
a écrit que ‘ceux qui appellent l’hydrothérapie une
torture ne comprennent pas le sens de la réelle torture
pratiquée par les nations du Mal’. Goldfarb
a également suggéré que cette technique favorite de la
Gestapo Nazie pourrait même donner ‘un peu le tournis, un peu
comme le feraient un joint ou deux verres de Martini avant le
dîner’.
Le psychiatre Charles Krauthammer a quant à lui pris la défense
de la torture par l’eau utilisée par les Américains. Son
argument scientifique ? ‘Il faut faire ce qui est nécessaire’.
Marc Levin, lors d’une émission radio, s’est
également écrié ‘Pourquoi diable devrions-nous
cesser d’utiliser une technique qui marche ?’. En
réponse à cette question, Jesse Ventura a un jour
déclaré ceci au cours d’une émission
télévisée : ‘Amenez-moi Dick Cheney et un
réservoir d’eau, et je lui ferai avouer le meurtre de Sharon
Tate’. En d’autres termes, toute personne soumise à cette
forme de torture avouerait n’importe quoi pour mettre fin à son
calvaire. Ce n’est pourtant pas si compliqué à
comprendre.
Le public ne saura jamais si
une information de valeur a déjà été
soutirée à une victime de torture par l’eau, puisque de
toutes les manières, le gouvernement ment à propos de tout et
particulièrement à propos de ce qui touche aux affaires de la
CIA, le grand administrateur d’hydrothérapie du XXIe
siècle.
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