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Des partis qui ont perdu la tête

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Published : March 16th, 2016
799 words - Reading time : 1 - 3 minutes
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Category : Editorials

Le mouvement de révolte né sur Twitter qui a mis fin la semaine dernière au rassemblement des partisans de Donald Trump dans le pavillon Chicago de l’Université de l’Illinois n’était que la première étincelle de ce qui pourrait vite devenir une guerre civile entre une Gauche politique qui a perdu la tête et une Droite qui a perdu son esprit et son âme. Les tensions entre les deux camps sont si tendues et malhonnêtes que les simples tentatives des uns à se confronter aux problèmes des autres les met en danger de se voir qualifier de criminels moraux.

La Gauche a perdu la tête dans une orgie de nouveau fanatisme religieux et de justice sociale, avec ses victimes sacrées (les Noirs et la communauté LGBT), ses dogmes sacrés (« diversité » et « inclusion »), ses accusations de blasphème (rebaptisées « micro-agressions ») contre les hérétiques (les « racistes » et les « homophobes ») qui s’opposent à l’absolutisme de la police de la pensée. Jonathan Haidt, psychologue social et professeur d’éthique à l’université de New York, nous l’a joliment décrit dans un récent podcast avec l'auteur Sam Harris (regardez la vidéo à partir d’une heure 30 minutes).

La nouvelle religion de gauche est née sur les campus, où les carriéristes de la science sociale ont établi une doctrine élaborée pour justifier de l’importance de leur département pour les questions raciale, de l’identité sexuelle et du privilège social – département dont l’objectif premier est de créer de nouvelles catégories de victimes sacrées qui souffrent de tourmentes spirituelles (« traumatismes ») susceptibles de ne jamais se résorber. Ces « études » crypto-religieuses ont fait se multiplier les démons qui ont dû être exorcisés par un nombre égal de défenseurs de la diversité et de conseils chargés de condamner toute forme de blasphème – qu’il s’agisse d’un argument contre l’action affirmative (« racisme ») ou le port d’un sombrero à une soirée Tequila (« appropriation culturelle » et « racisme »), comme nous avons récemment pu le voir au Bowdoin College.

L’hystérie déclenchée par les groupes académiques de défense de la diversité s’est rapidement propagée au sein de la sphère politique démocratique, où les votes des minorités avaient besoin d’être recueillis pour couvrir le recul du nombre de partisans traditionnels tels que les syndicats du travail, et pour couvrir la soumission totale du parti à Wall Street et à l’industrie de la guerre.

Les guerriers de la religion de la justice sociale ont gagné en popularité suite aux décès et à la canonisation de leurs nouveaux méga-Saints, Trayvon Martin, Michael Brown, Tamir Rice et autres jeunes Noirs tués dans des circonstances ambiguës et, dans quelques cas, en raison de leur comportement et de leur propre manque de jugement (je m’arrête un instant ici pour laisser à ceux qui le souhaitent le temps de hurler au racisme). L’incident Michael Brown à Ferguson et les émeutes qui ont éclaté ensuite ont donné naissance au mouvement Black Lives Matter, à ses branches séculière (la « rue ») et universitaires, et aux bassesses de candidats présidentiels à la recherche de voix (Hillary).

Un blasphème pire encore – que je citerai maintenant – est peut-être l’idée que la nouvelle religion de justice sociale existe dans l’objectif de déguiser la déception générale face à l’échec du mouvement des droits civils à sortir de la pauvreté, de l’illettrisme et du crime une portion substantielle de la population noire des Etats-Unis. A dire vrai, les politiques officielles de l’ère des droits civils n’ont fait qu’aggraver le problème, notamment avec les échecs bien connus du système d’aides sociales qui étouffe toute forme d’effort économique. Les gens bien intentionnés de la Gauche – une espèce en voie de disparition – se retrouvent embarrassés, à chasser leurs démons, alors que les Noirs des Etats-Unis continuent de préférer une culture d’opposition, antagoniste et assoiffée de vengeance.

Entre en scène M. Trump, le pire personnage possible à jamais être venu s’outrager face à cette vaste matrice de malhonnêteté, et sa cohorte de partisans Blancs peu instruits. Pourquoi ? Parce que les plus instruits des deux partis sont tous trop effrayés ou trop corrompus – ou trop occupés à se faire de l’argent sur le dos du racket de la guerre, de la médecine, de Wall Street et des universités – pour se confronter aux mensonges de notre époque. Donald Trump le fait, de la manière la plus grossière qui soit.

Ce que les politiciens et les médias ne comprennent pas, c’est ce qui se passera lorsque la crise politique du moment se trouvera amplifiée par le déraillement du train économique et financier qui se produira avant les élections de l’automne prochain. Les Etats-Unis ont déjà perdu la tête avec les contradictions internes de leurs propres croyances. La prochaine étape sera une guerre contre eux-mêmes.

 

 

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
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Quel bonheur de lire que le politiquement correct n'est qu'une forme de domination politique par suppression de la liberté de parole !
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Pour savoir qui est ton maître, trouve simplement celui que tu n'as pas le droit de critiquer

Voltaire
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Pour savoir qui est ton maître, trouve simplement celui que tu n'as pas le droit de critiquer Voltaire Read more
Libertador - 3/16/2016 at 6:24 AM GMT
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