La région de l’Alberta,
qui regorge de sables bitumeux, ainsi que les régions minières d’Australie,
ont recours aux plus gros poids-lourds du monde.
Image : poids lourd
de gros tonnage de Komatsu, dans la mine de fer de Tom Price, qui appartient
à Rio Tinto, à Perth, en Australie.
Les conducteurs de ces
Béhémoths reviennent parfois jusqu’à 200.000 dollars par an. Au vu de ce
prix, une transition en faveur de véhicules automatisés est inévitable.
Vers des
licenciements en série
Le Calgary Herald a
publié un article sur le sujet, intitulé Canada’s Oilsands Pave the Way for Driverless Trucks.
Les
camions à la capacité de chargement de 400 tonnes qui sillonnent les routes
du nord de l’Alberta sont appelés à Fort McMurray les « plus gros poids
lourds du monde ». Des milliers d’opérateurs sont nécessaires à leur
déplacement depuis les lieux de forage jusqu’aux puits des mines.
Mais de
plus en plus de véhicules sont capables de se déplacer sans chauffeur. En
effet, des camions automatiques sont déjà utilisés dans la province, bien
qu’ils soient encore contrôlés par des conducteurs pendant que les sociétés
contrôlent le fonctionnement de ces systèmes dans le climat variable de
l’Alberta.
La
situation va bientôt changer.
Suncor
Energy Inc., la plus grosse société pétrolière du Canada, a confirmé cette
semaine avoir mis en place un accord quinquennal avec Komatsu Ltd., le
fabricant japonais d’engins de terrassement et de construction, en vue
d’équiper ses mines du nord de Fort McMurray de nouveaux transporteurs de
gros tonnage. Ces nouveaux poids lourds seront autonomes, et pourront
fonctionner sans l’aide de conducteurs, a expliqué Sneh Seetal, porte-parole
de Suncor.
Pour le
petit millier de conducteurs de poids lourds employés par Suncor, l’arrivée
de camions autonomes laisse planer la crainte de pertes d’emplois.
« Nous
ne savons pas ce que l’avenir nous réserve », a annoncé Ken Smith,
président d’Unifor Local 707A, qui représente 3.300 employés Suncor. Selon
Smith, Suncor prévoirait d’acheter 175 poids lourds sans chauffeur.
« Ce
n’est pas une fiction », a dit le directeur financier de Suncor, Alister
Cowan, aux investisseurs de la société lors de la conférence RBC sur les
marchés des capitaux qui s’est tenue la semaine dernière à New York. Il a
ajouté que la société travaille actuellement au remplacement de sa flotte de
poids lourds de gros tonnage par des camions autonomes « d’ici la fin de
la décennie ».
« Nous
pourrons alors nous passer de 800 personnes. Au salaire moyen de 200.000
dollars par personne, nous allons en tirer de gros bénéfices en termes de
coût d’opérations ».
Suncor n’est pas un exemple isolé
Certaines sociétés refusent encore de se
prononcer.
- Pius
Rolheiser, porte-parole d’Imperial Oil Ltd., a refusé de dire si sa
société teste actuellement l’utilisation de véhicules similaires dans sa
mine de sables bitumeux de Kearl.
- Shell
Canada Ltd. a dit explorer cette option.
- Les
plus gros foreurs canadiens, Precision Drilling Corp. et Ensign Energy
Services Ltd., utilisent des technologies de forage high-tech capables
de se déplacer de manière autonome entre les puits de mines du
nord-américain.
Aussitôt
qu’une société sautera le pas, d’autres auront à suivre son exemple, sans
quoi leurs dépenses se trouveront accrues.
Les
emplois de conducteur de poids lourd seront les premiers à disparaître.
Gardez à
l’esprit que le récent communiqué du G7 demande une réduction de 70% des
émissions de gaz carboniques d’ici à 2050, et de 100% d’ici à 2100.
Il
semblerait que nous n’ayons de toute façon pas besoin de ces emplois. A en
croire les moulins à paroles de DC, ils seront bien assez vite remplacés par
une énergie éolienne gratuite…