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Le monde des finances est peuplé
d’individus hautement intelligents. Malheureusement, être intelligent ne
signifie pas toujours être sage. Afin d’investir sagement, il est nécessaire de
regarder de l’avant et de toujours parvenir à des conclusions rationnelles.
Il est nécessaire de ne pas se réfugier parmi une horde d’investisseurs à
l’approche rétrograde et de ne jamais se conforter dans l’idée d’être en
phase avec les masses. Il est honteusement commun de se donner à soi-même une
tape dans le dos quand les marchés sont en hausse, et de s’apitoyer
misérablement quand ils sont en baisse, se lamentant sans cesse que
« personne n’aurait pu le voir venir ». Si j’en viens à aborder ce
sujet, c’est parce que les actualités financières grand public encouragent
constamment l’idée que les marchés sont vides d’opportunités. Pour eux, les
investisseurs devraient accepter les retours attendus de 5% sur le long
terme. Commencez à penser par vous-même, et vous apercevrez devant vos yeux
des marchés boursiers nationaux au potentiel de rendements astronomique.
Les marchés évoluent de manière
asymétrique. Ils semblent avancer avec difficulté sur de longues périodes, à
mesure que les investisseurs investissent sur des hauts dans l’espoir de
corrections qui ne se matérialisent pas. La raison en est que les banques
font tout ce qu’elles peuvent pour faire durer les cycles économiques le plus
longtemps possible ; mais aussi la présence de négociants de gros
volumes et autres adeptes du front running. C’est là un sous-produit des
pressions politiques de court terme qui ne cherchent qu’à maintenir
l’enchantement pour la durée du mandat des politiciens au pouvoir. Si un
retournement survient, tout est fait pour qu’il soit de courte durée. Des
cycles plus courts assurent des hausses et des baisses plus légères, parce
que les excès trouvent difficile de s’accumuler. Mais des cycles de plus long
terme peuvent générer le financement de nombreux excès. Quand un déclin
survient, le marché souffre pendant longtemps. C’est pourquoi il est possible
de déceler un important potentiel haussier sur les marchés qui sortent d’une
longue période de baisse et se préparent à remonter.
Quand surviennent ces cycles
baissiers asymétriques, ils peuvent s’avérer dévastateurs, et les marchés
prennent parfois assez longtemps pour établir un plancher. Mais une fois
qu’ils se stabilisent, leur potentiel haussier devient intéressant. Une
majorité des marchés développés ont enregistré un bas en 2009 et se sont
maintenus autour de ce bas pendant un certain temps. A mesure que des
capitaux ont commencé à affluer sur le système et que les blessures causées
par les baisses ont laissé place à des cicatrices, certains de ces marchés
ont atteint de nouveaux hauts. Si vous aviez investi sur ces marchés alors
qu’ils étaient au plus bas, comme par exemple le Dow Jones en 2009, vous
auriez enregistré des rendements de 300%. Si vous parliez aujourd’hui de
rendements potentiels de 300% sur un autre marché quelconque, on vous
prendrait pour un vendeur de serpents ambulant.
Pouvez-vous nommer un seul
marché qui a enregistré un bas similaire au Dow Jones en 2009 mais n’est
toujours pas remonté ? La réponse à cette question est évidente :
celui des PIIGS. Cet acronyme péjoratif qui signifie « cochons »,
et qui a négativement contribué à sa correction, représente le Portugal,
l’Italie, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne. Accompagner la négativité
ambiante d’un acronyme insolent a encouragé une liquidité limitée et de
profondes récessions. Les négociants et investisseurs ont dû évacuer ces
marchés ou souffrir d’une humiliation publique à chaque estimation de valeur
commerciale. Quand les médias s’acharnent pendant si longtemps sur un marché,
les investisseurs pensent que la négativité durera indéfiniment, et en oublient
le potentiel haussier.
C’est dans ces moments-là qu’il
vous faut penser par vous-même. Plutôt que d’éviter un marché parce que les
autres investisseurs ne s’y intéressent pas ou sont influencés par les
publications négatives des médias qui continuent de leur conter des récits
désastreux, observez la situation de très près. J’en reviens à ce que j’ai
dit sur les gens intelligents. Quelqu’un d’intelligent est capable de
développer un argument analytique convainquant en faveur ou à l’encontre d’un
investissement. Des carrières sont nées d’articles et de discours concernant
les problèmes de ces pays. Plus d’une décennie durant, nous avons pu lire
d’innombrables articles négatifs et seulement une poignée d’articles positifs
à leur sujet. Mais à mesure que ces marchés surmonteront leurs dernières
difficultés économiques, d’abord un petit nombre, puis beaucoup d’individus
intelligents sortiront de l’ombre pour nous chanter leurs vertus. Un simple
coup d’œil dans la direction de ces marchés suffit aujourd’hui à se réjouir.
L’une des raisons en est que de nombreuses sociétés se négocient au rabais
par rapport à leur valeur comptable – parfois même jusqu’à 20% de leur
valeur comptable !
Pour les pays ci-dessous, les
rendements potentiels en cas de retour des indices boursiers jusqu’à leurs
hauts précédents sont les suivants :
Portugal 160%
Italie 250%
Irlande 160%
Grèce 1,000%
Espagne 160%
Ces pays ont fait face à leurs
pires crises économiques et sont désormais en position d’entamer une ascension
prolongée. Même la Grèce semble se trouver à moins d’un mois de finaliser le
financement de sa dette envers la zone euro et le FMI, et de voir sa dette
inclue au programme d’assouplissement quantitatif de la BCE. La Grèce
commence à faire l’expérience de ce qui est largement considéré comme une
croissance robuste de son PIB. Les chiffres de sa production industrielle
publiés en janvier 2007 montrent une croissance de 7,2% ! Nous sommes
loin des conditions difficiles estimées par les marchés. Le sac de frappe
proverbial à qui tout le monde aime donner un coup a remonté la pente. Je ne
sais pas sur quelle actualité négative les médias s’acharneront ensuite, mais
ces pays seront bientôt passés de mode. Souvenez-vous simplement de
ceci : après une longue période de soin et d’entretien, de fortes
hausses peuvent survenir. Après une dizaine d’années de convalescence et à
mesure que les indices remontent pour laisser supposer les rendements
stellaires qui, nous a-t-on dit, n’arriveront jamais, il ne nous reste plus
longtemps à attendre. Et ces rendements ne seront qu’un début. Continuez de
regarder de l’avant et d’investir avec un esprit progressif.
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