Les robots ne cessent plus de
faire parler d’eux. Voici une petite enquête sur ce qui est à venir en
matière de journalisme robotique.
Bien que dans une forme limitée,
le journalisme robotique est déjà né. Associated Press suit et produit les
rapports de 4.000 compagnies grâce à des robots. Au départ, l’agence en
suivait 400. Le Washington Post a eu recours à l’automation pour couvrir les
Jeux Olympiques.
Des algorithmes pour
remplacer les rédacteurs sportifs
Motherboard a publié un article intitulé An Algorithm May Soon Cover Your Local Sports Team :
Une start-up espagnole nous
promet de révolutionner l’accès du public à des actualités souvent passées sous
silence. Ces actualités ne concernent pas des désastres ou des tragédies qui
se passent à l’autre bout du monde, mais des évènements sportifs de ligue
mineure.
David Llorente, cofondateur de
Narrativa, a pensé à développer un système de génération de contenu
intelligent après avoir essayé, en vain, de trouver des informations
concernant des matchs de ligue mineure étrangère dans sa langue maternelle, l’Espagnol.
« Il y a des gens qui s’intéressent
à ce genre de choses, aux ligues mineures, à ce genre de sport, » a-t-il
expliqué à Motherboard. « L’idée était de se concentrer sur les sports
régionaux. Je voulais écrire sur le football, plus précisément sur le
football japonais, en Espagnol, et enfin couvrir cette actualité peu abordée. »
Narrativa s’intègre dans le boom
actuel de l’industrie de la génération automatique de contenu, qui utilise
des algorithmes pour convertir des ensembles de données en articles. La
société américaine Narrative Science a récemment reçu des investissements de
la part d’In-Q-Tel, le fonds d’investissement des services secrets
américains. Les sociétés de l’e-commerce, dont l’entreprise allemande Idealo,
investissent aussi sur la génération automatique de contenu dans un effort de
trouver des alternatives plus rapides et moins chères à leurs rédacteurs.
Dans les médias, Associated Press et Reuters font partie de ceux qui
automatisent déjà les actualités du marché boursier, alors que le Washington
Post a récemment eu recours à l’automation pour couvrir les Jeux Olympiques.
Les fondateurs de Narrativa se
sont rencontrés en tant que collègues au département de sciences
informatiques de l’Université Alcalà, en Espagne, et croient fermement en l’usage
d’intelligence artificielle et de machines – contrairement à une approche
programmatique – pour la génération de contenu.
Des robots rédacteurs
obtiendront-ils aussi des Prix Pulitzer ?
Le Guardian a récemment publié
un article intitulé Could an AI Robot Win a Pulitzer Prize for Journalism?
« Un jour, un robot
décrochera un Prix Pulitzer, » pense Kris Hammond, de chez Narrative
Science, une société spécialisée dans la « génération de contenu en
langue naturelle ». « Nous sommes capables de rédiger les histoires
que cachent les données. »
Les récentes avancées
technologiques signifient que les systèmes d’intelligence artificielle
peuvent désormais écrire des articles lisibles et produire du contenu
répétitif plus rapidement qu’un rédacteur hautement caféiné.
« Grâce à l’automation,
nous pouvons maintenant suivre et produire les rapports trimestriels de 4.000
sociétés, » a expliqué Justin Myers, de chez Associated Press, le
premier éditeur de contenu automatique au monde. « Nous nous occupions
autrefois de 400 sociétés. »
Des robots rédacteurs
obtiendront-ils aussi des Prix Pulitzer?
— Mike Shedlock (@MishGEA) 10 septembre
2016
La victoire ultime des systèmes
d’intelligence artificielle aura lieu lorsqu’un Prix Pulitzer sera décerné à
un robot par une équipe de juges robotiques.